Supertanker - Songs from the ashes Songs from the ashes, des chansons sorties des cendres... Et de cendres nucléaires s'il vous plaît ! Lancer la lecture du skeud, c'est se mettre à la place des mannequins qui jouaient les testeurs de bombes dans les années 50 au coeur du Nevada. Ce (très bon) choix de pochette (réussie donc) est l'occasion de montrer que Loomis Dean (photographe pour LIFE) n'a pas shooté que des midinettes... Son lourd, riffs lancinants ultra distordus, chant qui passe en clair avec des étirements vocaux, le titre introductif "Temple of sin" ressemble beaucoup (trop ?) à du Alice In Chains ! Par la suite, ce sentiment va quasiment disparaître (seuls quelques passages sonnent dans ce style) et même dans ce premier morceau, les growls et les accélérations nous éloignent du grunge. Pour éviter un tel raccourci, peut-être aurait-il fallu noyer cette plage dans le coeur de l'opus parce que là, notre radar aux Layne Staleyries est branché ! Mais donc, on le répète, ce n'est qu'une influence parmi tant d'autres, c'est juste la première qui saute aux oreilles... D'ailleurs, le groupe est plus métal que grunge ou stoner (quand bien même "Meticulous crime against ourselves" est un petit bijou dans le genre). Au rayon "détail qui tue", on peut balancer les harmoniques artificielles (celles de "Far" ou "In fall we trust" par exemple) qui font clignoter la référence Machine Head, certaines parties chantées et quelques solos témoignent encore de l'attirance du combo pour Robert Flynn. A noter que ces deux titres (avec "We're dying by our hands") sont de très vieux morceaux, déjà présents sur la démo sortie en 2007, ils ne sont plus tout à fait représentatifs des dernières créations du groupe. Côté poids du riffing et tabassage en règle ("Black age", "Antihero", "I can't live second life"...), c'est un autre nom culte qui vient en tête : Pantera. Il te reste à mélanger tout ça avec des intermèdes dépouillées entre pop et blues ("Eternity" ou "Used") pour essayer d'imaginer à quoi ressemblent ces Songs from the ashes.

Marqué au fer rouge par les années 90 et plutôt des groupes qui apprécient un son lourd et les ambiances pas très saines, Supertanker ravira les trentenaires nostalgiques et peut botter quelques fesses pas encore poilues !