Superbutt - Music for animals Sorti à l'automne dernier un peu partout en Europe via Sonic Attack ... mais jusqu'à alors pas officiellement dans l'hexagone (on ne se demande même plus pour quoi), Music for animals des toujours burnés Superbutt a finalement le droit à sa petite distribution frenchy par le biais du toujours affuté label Dirty8 (Housebound, S-Core, X-Vision). Un cinquième album pour le plus francophone des groupes hongrois (ce qui explique aussi cette sortie, sinon c'était mort hein...) et une nouvelle rasade de ce groove-metal toujours charpenté et efficace qui vient brutalement faire l'amour à nos tympans aiguisés.

Premier titre et déjà, le groupe tape dans le mille. Grosse montée au front des guitares, la batterie en appui et une mélodie qui ne tarde pas à dépoussiérer les enceintes : c'est toujours aussi énergique, drôlement bien foutu, d'une efficacité groovy métallique assez redoutable et accessoirement bien rock'n'roll. Superbutt est prévisible certes, mais en même temps, vu que ça fait une tripotée d'albums qu'ils ont tout compris, pourquoi se priver ? "Cleaver" est donc une belle rouste d'entrée et "Best plays" qui place le climax un peu "marshmallow" en début de titre pour ensuite brutalement déballer le matos, ne fait que confirmer l'évidence. Ces hongrois savent y faire. D'autant que techniquement, c'est plutôt pas mal branlé quand même, avec en sus quelques friandises death qui font du bien par où ça passe.

Une première volée de titres qui démanchent quelques vertèbres sans trop forcer ("The devil you run with" et sa basse fracassante, "Natasha" qui rentre dans le gras de l'auditeur sans prévenir, "Out of reach" et ses pics de pressions bétonnés à coups de soli mastoc et ravageurs), ce Music for animals a déjà allègrement rempli son cahier des charges. Mais le hongrois n'est pas un petit joueur alors, il en rajoute une deuxième couche, avec un "Of this gloom" qui démarre la fleur au fusil, sans pour autant s'éteindre quelques minutes plus tard, ou un "Ugly head" gueulard à l'image du titre (même si on aurait aimé un peu plus). Là est sans doute le défaut évident de l'album (le seul ?), à savoir le côté un peu trop uniformisé d'un ensemble que les Superbutt maîtrisent certes à la perfection, mais sans se fouler à prendre quelques risques un peu casse-gueule (à l'exception peut-être de "The murder of Socrates").

Pour le reste, rien à redire, c'est solide, toujours aussi bien foutu et même un peu plus ("Evil blues", "Revolting kids"). Peut-être pas l'album de l'année mais qu'est-ce que ça défoule bordel...