Superbutt : Black soup Avec un petit sample en guise d'intro et toute de suite les guitares qui entrent en fusion, Superbutt ne perd pas son temps en futilités et autres politesses d'usage, il fonce droit dans le tas et taille dans le gras sans coup férir. Un groove métallique qui fracasse, un chanteur au charisme incroyable (en live, c'est du reste un festival à lui tout seul) et des compos qui font mâl(e), le combo hongrois livre d'entrée de jeu, une solide entrée en matière avec un "Broken nose" à l'imparable efficacité. "Better machine" et sa frénésie rock'n roll façon System of a Down puis "Mother goose" et son riffing implacable. Le folklore groove-metal des hongrois fait ici des ravages ("Flipover", "Delusion day"), ceux-ci insufflant dans ce Black soup une bonne dose d'inventivité et de second degré qui fait que l'album est un vrai divertissement haut de gamme. Du bon gros son qui tâche et nous fait headbanguer comme des demeurés dans le salon... Un petit blockbuster rock/metal pur et dur en sommes, mais à la hongroise.
Les titres s'enchaînent et les Superbutt font ce qu'ils veulent. Un peu de punk-rock en intro, du gros riff qui déboise dans la suite, des mélodies émo sorties de derrières les fagôts ("Wounds to heal"), une section rythmique qui frappe sec (la basse volubile de "Here and now"), une prod bien clinquante, tout est là pour combler les amateurs du genre. Et comme le bûcheron hongrois est du genre excellent technicien, on s'incline devant la démonstration de ces gaziers qui s'imposent de par leur feeling comme les dignes alter-ego balkaniques des frenchies de Sikh (leurs camarades de jeu au sein du label Dirty8). Après cinq titres, on est déjà conquis, comme on l'avait déjà été par The eleven unbeatable et le pire, c'est que ça continue comme ça dix titres durant... ("Washaway", "Johnny Bravo"...). Des litres de liquide inflammable, une belle cargaison de riffs déchargée directement dans les enceintes, Superbutt craque une allumette et enflamme le tout sans sourciller. Impossible d'extraire un morceau plus représentatif qu'un autre, Black soup est une collection de tubes groove metal, une série plutôt brûlante de compos incendiaires et joyeusement amplifiées. Jouissif et sévèrement burné.