"Their voices are free, free from the sun stare, free from the noise of lost souls...", ce sont ces lignes de Neurosis ("The tide") qui ont donné à un combo lillois l'idée de s'appeler Sunstare, difficilement transférable en français car le soleil n'a pas l'habitude de nous fixer, le mot sonne, le mot est quelque peu mystérieux et convient bien à ces êtres qui préfèrent échapper à notre étoile pour se tapir dans l'ombre. Réunis dans ce projet commun en 2013, Peb (chanteur), Tom (bassiste), Antoine (batteur) et Vince (guitariste) appuient là où ça fait mal mais le font lentement histoire de profiter davantage des sensations... Après un premier opus, Under the eye of Utu (2015), les gars enregistrent au Lockgroove Studio (où sont passés Bison Bisou ou Ed Wood Jr) et font confiance à Magnus Lindberg (Cult of Luna) pour le mastering et nous délivrent Eroded, un album aux titres aussi longs qu'évocateurs ("For we are all alone on a mass grave", "10 000 days of night"...) et au digipak remarquable.
Infos sur Sunstare
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Liens pour Sunstare
- Sunstare: bandcamp (260 hits)
Sunstare discographie sélective
lp :
Eroded
...
Sunstare dans le magazine
Numéro :
Mag #52
La sortie du film documentaire Fanzinat est l'occasion pour nous de mettre à l'honneur tous les passionnés qui usent de la photocopieuse présente en couv' ! Avec une grosse pensée pour New Noise, on a également posé de nombreuses questions à Mowno qui fête dignement son anniversaire ! Côté groupes, d'autres interviews : Brutus, Pit Samprass, Sunstare, Equipe de Foot, Bleakness, Direct Hit! et Zentone !
Liens Internet
- Music Productive : Association pour la promotion des artistes belges.
- The HardCore Source : Webzine HardCore
- Visual Music : le webzine rouge
Métal > Sunstare
Biographie > Sun stare
Interview : Sunstare, Interro Sunstare (sept. 2022)
Sunstare / Chronique LP > Ziusudra
J'adore les groupes qui, au-delà de leur musique, apportent une ouverture sur d'autres cultures, et même si tu peux profiter de ce nouvel album de Sunstare uniquement pour ce qu'il est (une excellente suite d'Eroded), tu peux aussi ouvrir la porte "Ziusudra" et apprendre. Quelques petites recherches t'amèneront à découvrir des mythes et des histoires aussi passionnantes que mystérieuses car bien plus anciennes que l'Histoire. Ainsi Ziusudra serait le dernier roi de Sumer (un royaume du Croissant Fertile où se sont construites les premières civilisations sédentaires), le dernier avant le Déluge et celui qui aurait construit une arche pour sauver des animaux, une bonne action qui l'amène à l'immortalité, une belle histoire reprise par d'autres cultures qui ont donné un autre nom, bien plus connu, à ce personnage. Chacun des nouveaux morceaux porte un titre évocateur de cette époque de la protohistoire, les amateurs se plongeront dans ce monde avec ses divinités, ses croyances, ses différences sociales... Les autres resteront en surface pour se faire défoncer par des riffs bien lourds (raaaah cette intro de "Uru"), ressentir toute la pesanteur rythmique ("Abgal"), se faire autant caresser par la musicalité ("Ziusudra") que laminer par le chant (souvent rocailleux, parfois très -trop- growlé comme sur "Ganzer", l'Enfer pour les Sumériens).
Sunstare est aussi à l'aise pour nous foutre au fin fond d'une caverne qu'en pleine lumière et n'hésite pas à nous trinqueballer d'une ambiance à l'autre et mis à part les passages chantés les plus lourds (plus fréquents sur la fin de l'album), je me plais partout, la beauté des moments clairs étant exacerbée par l'agressivité qui les avoisine.
Publié dans le Mag #52
Sunstare / Chronique LP > Eroded
Entre pesanteur et saturation, le doom/sludge à voix growlée/éraillée de Sunstare se pare de quelques luminosités étincelantes qui donnent du relief et un côté post HxC à certaines compositions, ce qui n'est pas pour me déplaire... Avec la première partie de "Monolith", on entre doucement mais sûrement dans le sujet, cette introduction pose des fondations en béton à une heure de musique souvent lancinante, parfois tranchante, toujours excellente car les Lillois ont beau jouer sur un registre bien particulier, ils savent se mettre en évidence et évitent les comparaisons évidentes avec des comparses plus renommés, de toute façon, quel intérêt pour un fan de faire un Neurosis bis ? Les accalmies apportent un contre-poids qui donne toute sa saveur à l'ensemble même si sur quelques-unes de ces parties, le chant (qui pourrait être plus souvent clair comme ces petites phrases à la fin de la deuxième partie de "Monolith" ou le spoken word de "For we are all alone on a mass grave") est peut-être de trop. Si le choc entre les deux aspects de leur musique, les breaks et les enchaînements offrent de bons moments d'excitations, les longueurs peuvent aussi se savourer, les riffs qui recouvrent méthodiquement et progressivement les rythmiques permettent de fermer les yeux et de se laisser emporter dans les tréfonds en toute confiance. Tant pis pour nous si une fois arrivés dans les limbes, on se fait déchiqueter la tronche. Ajoute au tableau quelques morceaux de bravoure faits d'attaques au marteau pilon (comment je kiffe "Requiem for the sky" !) et tu n'auras qu'une petite idée de l'étendue des talents de Sunstare...
Publié dans le Mag #38