Stuntman - The target parade Hardcore noise frontal, distordu, acide, le nouveau Stuntman est dans la veine de ce qu'avait pu balancer le groupe dans les enceintes lors de ses précédents méfaits. Soit comme d'hab' avec eux du gros son qui charcute les tympans à la scie sauteuse, rentre dans le lard brutalement et accélère le rythme soudainement pour enfoncer un peu plus ses coups de poignard dans la chair avant d'éclabousser les amplis de toute sa démence. "Wounds and visions" donne dans la diatribe corrosive, alors "Razors in my eyes" lui répond, en versant des litres de cette rage épidermique qui secoue l'auditeur à chaque nouvel assaut des héraultais. Spasmodique, lourd, monobloc et lesté d'un HxC animal qui butine les tympans comme aucun autre, The target parade est un album qui ne lésine jamais sur la disto ("Idols crash"), décompose sa partition avec une précision métronomique ("Mortgage") et le fait avec une voracité peu commune. Une arythmie passagère, des gerbes sanguignolentes, une atmosphère cendrée et un appel au chaos, l'album est une suite de titres qui s'extirpent du néant pour vomir leur aversion envers la mélodie, exsudant par là-même un nihilisme forcené que ne renierait pas les furieux de chez Celeste. Stuntman semble exécrer le consensuel, les facilités d'un metal hardcore prévisible, aseptisé, vicié ; il leur oppose donc une vision résolument frondeuse de son art ("Living heartless", "Lightning strikes on a pale horse "). Noise, incandescent, sludge et foncièrement destructeur, le groupe envoie un "Fire into water" carboniser les enceintes, un "Sunstroke" piétiner joyeusement ce qu'il nous reste de neurones au fond du bulbe avant que "Feeble fear of truth / I deny" et son riffing volubile biberonné au chant primaire, sévèrement testostéroné, ne vienne parachever son oeuvre. Preuve qu'après avoir signé par le sang son premier album, Stuntman livre ici sa séquelle, toute aussi marquée par la haine et ces douze titres mixant sauvagement sludge-metal déviant et chaoscore noise viscéral.