a_storm_of_light.jpg On attendait beaucoup de A Storm of Light, projet initié par un Josh Graham qui a su, avec des membres d'Isis notamment, diluer ses influences Neurosiennes dans un Red Sparowes aux tonalités post-rock évanescentes et métaphores musicales vibrantes, puis un Battle of Mice sauvagement écorché vif. Dès la découverte des premiers titres de And We kept the black ocean within, "Vast and endless" et "Black ocean", on se sent irresistiblement immergé dans un ensemble musical organique évoluant entre les profondeurs océaniques d'un Neurosis et les eaux plus tempérées de Red Sparowes. Epique, métallique, intense et ravageuse, la musique de A Storm of Light navigue en eaux postcore bien connues des spécialistes du genre. Et si le groupe ne révolutionnera pas ce mouvement musical avec ce premier album, il distille ici une substance sonore portée à ébullition avec un souci du détail constant et une maîtrise des éléments parfaitement équilibrée. "Thunderhead" et ses progressions subtiles dans le crescendo dramatique se font l'écho d'une douleur soudurale qui ne demande qu'à remonter à la surface, à quitter définitivement les abysses pour éclater au grand jour.
De véritables éruptions sous-marines entrecoupées d'interludes (les "Albatross I, II et III", les compositions dévoilées par A Storm of Light sont clairement à l'image du patronyme du groupe et de son univers visuel. Faisant allusion aux terrifiantes créatures qui peuplent les profondeurs et excitent parfois l'imaginaire collectif, le groupe livre des morceaux aux instrumentations heavy façon Isis et à l'intensité évoquant celle des meilleurs Neurosis. Si le groupe mené par Josh Graham n'est pas encore au niveau de ses deux influences majeures, ce premier essai à la densité étouffante inspire le respect. En témoigne notamment l'imposant et magistral "Leading tide". Alternant les passages les plus massifs avec les respirations atmosphériques, les images se créées devant nous et le groupe poursuit son oeuvre, nous plongeant en apnée dans un monde aquatique à la fantasmagorie assumée. Mettant un point d'orgue à ce And We kept the black ocean within après un final conclu en apothéose (le vibrant "Iron heart"), A Storm of Light boucle avec classe un premier album qui n'a pas à rougir de la comparaison avec ses illustres influences.