Stone Sour - House of gold & bones Part 2 En musique comme au ciné, quand un truc marche, on fait une suite. Et quand ça ne fonctionne pas terrible (surtout artistiquement), parfois on en fait quand même un deuxième. Surtout si "on" avait prévu un diptyque à la base. Le "on", c'est présentement Stone Sour qui après un House of gold & bones part 1 fort poussif livre cette fois sa "séquelle", logiquement baptisé Part II. Là, ça y est tu trembles? Oui, tu as raison... sauf que le "Red city" inaugural est curieusement une très bonne surprise. Pas non plus un chef-d'oeuvre mais par rapport à ce que l'on redoutait, on est très loin du compte avec une ballade rock ténébreuse bien ficelée avec un climax métallique et rageur qui met tout le monde d'accord.

Stone Sour sortirait-il de la cave ? Euh, ne nous emballons pas non plus trop vite. Parce que dès "Black John", on redescend déjà d'un cran. Sauf que cela reste encore plus que convenable. Catchy et mélodique mais pas trop mainstream, quelques grosses ficelles mais on reste à des années lumières de la daube marshmallow entrevue chez le groupe ces dernières années et c'est déjà pas mal. Alors on se dit que peut-être... sauf qu'on se le dit pas longtemps, le groupe revenant à ces poncifs avec un "Sadist" soporifique au possible et un "Peckinpah" un peu pompier (mais relativement efficace tout de même). Certes le groupe essaie de se retrouver un peu, d'instaurer des atmosphères, d'élaborer une trame musicale qui tienne la route et à bien des égards la démarche est louable. Mais avec un petit peu de talent supplémentaire ce serait quand même mieux.

La meilleure preuve reste "Stalemate" pour lequel on sent bien que les Américains ont essayé... même si le résultat reste poussif. Sans doute parce que Stone Sour fait en réalité partie de ces groupes qui ont malheureusement besoin de forcer leur talent pour réussir de belles choses là où d'autres ont l'aisance naturelle. A croire que Corey Taylor et sa bande s'en rendent compte, ils lâchent un "Gravesend" très honorable mais ne vont pas au bout de la démarche et commettent "'82", "The uncanny valley" ou "Do me a favor". Là encore, on évite le fiasco du House of gold & bones part 1 mais c'est assez paresseux et surtout alourdi par des soli clichesques à souhait. Comme s'il s'était coincé le riff entre deux chaises, partagés entre un concept artistique plutôt intéressant (les deux albums seront suivi d'une série de comics book en 4 volumes) et la nécessité de pondre un album de quasi major. Jusqu'à se fourvoyer dans les grandes largeurs avec l'infâme "The conflagration", arrangements à cordes pachydermiques et mélodies guimauve à souhait, on touche de nouveau le fond et on est obligé de passer à la suite en vitesse parce que la corde n'est pas fournie avec le CD.

Si bien qu'on ne parle pas du morceau-titre final parce qu'il faut quand même penser à se remettre... (bon en fait si, il se laisse plutôt efficacement écouter).