Stone Sour - Audio secrecy Depuis presqu'une décennie, Corey Taylor alterne entre Stone Sour et Slipknot, un peu comme les Jeux Olympiques et la coupe du monde de foot, on a le droit à un album tous les 2 ans et donc un hiatus de 4 entre deux moyennement bons (les Stone Sour) et les purges (Slipknot dont c'est toujours le "dernier" album avant la fin du combo... dont on peut toujours rêver mais qui ne devrait pas arriver de si tôt). Eté 2010, c'est le mondial donc c'est une année rock burné, c'est celle d'Audio secrecy.
Un de leurs potes (ou l'un d'eux ?) a du lire Dan Brown (Anges et démons) ou voir le film pour tout d'un coup découvrir les jouets des illuminati sauf que leurs ambigrammes étaient un peu plus lisibles que ce titre d'album sur une pochette qui se lit dans les deux sens, ou plutôt se déchiffre dans les deux sens tant la lecture est difficile, admettons quand même que c'est plus difficile de retourner Audio secrecy que ABBA, Mayhem ou NIN et que l'ensemble a de l'allure. Pour rendre hommage à ces jeux de mots, j'ai placé une dizaine de palindromes dans cette chronique...
La grosse douzaine de compos est plus facile à appréhender car tout à fait dans la lignée du précédent opus, on retrouve l'énorme prod de Nick Raskulinecz (Come what(ever) may, Foo Fighters, Alice in Chains, Deftones...) et des titres taillés pour les radios US, option gros riffs et mélodies faciles, un mélange indigeste pour nos oreilles averties avides de sensations un peu plus extrêmes que ces ambiances cotonneuses préfabriquées qui rappellent le pire de Nickelback ("Say you'll haunt me") ou le suicide pop au Xanax de Silverchair ("Hesitate"). Comme par hasard, ces deux morceaux sont des singles et les seuls à être aussi gnan-gnan (avec le coup de mou "Miracles"/"Pieces") et donc peu représentatifs de l'album. Note au passage que ce n'est pas parce que le rythme ralentit que Stone Sour s'enlise, ils savent garder de bonnes idées avec un tempo modéré ("Imperfect", "Threadbare") et note encore que "single" n'est pas forcément synonyme de "grosse bouse", le plus vénér "Mission statement" est davantage convaincant avec ses solos solides...
Une fois de plus, quitte à se ressasser, Stone Sour se perd à vouloir assurer ses arrières financières (et le succès auprés de ceux qui n'ont pas l'âge légal de boire de la bière) et noie ses bonnes compositions ("Nylon 6/6", "The bitter end") à les amalgamer à des moyennes voire à des mauvaises. Audio secrecy manque d'homogénéité pour être un bon album, il s'écoute néanmoins avec beaucoup plus de facilité que n'importe quel Slipknot.