Stone Sour : Come what(ever) may Enfin, il arrive dans les bacs, ce deuxième opus de Stone Sour. Après un premier album qui avait réussi le tour de force de désespérer les kids fans hardcore du gang Slipknot et en même temps de séduire les amateurs de power rock métallique bien senti, Corey Taylor et ses potes remettent le couvert avec un album dont on pouvait à la fois espérer et craindre beaucoup. Redouter que le groupe ait cédé aux sirènes du tout marketé nu-metal calibré et sans âme, ou espérer qu'il ait su se renouveller, sans regarder derrière lui. Entre-temps rejoint par Roy Mayorga (Soulfly) qui officie désormais derrière les fûts en lieu et place de Joel Ekman, Stone Sour est désormais prêt à passer à la vitesse supérieure et c'est, affamé que le groupe débute Come what(ever) may avec l'explosif "30/30-150"... Grosse mandale métallique qui déboite et dépoussière violemment les enceintes, percutant et rentre-dedans, du bottage de cul intégral. On enchaîne avec l'éponyme "Come what(ever) may" et là on comprend que si le groupe n'a pas fait de l'originalité à tout va, il bénéficie d'une prod absolument énormissime. Un son qui rend justice à l'énergie que Corey Taylor et les siens ont mis dans les deux premiers titre de cet album et qui fait qu'au final, on en a pour notre argent. Nous gratifiant au passage de quelques solo de gratte assez brefs mais particulièrement jouissifs, nous servant quelques titres compacts, massifs, mélodiques mais gueulards, rageurs et directs ("Hell and consequences", "Reborn"). Le problème avec cet album, comme sur le précédent du reste, c'est que quand Stone Sour se décide à jouer la carte de la mélodie à fond, ça verse souvent dans le marshmallow boursouflé et difficilemment supportable au-delà des premières secondes. Sur des titres tels que "Sillyword" ou "Your God", ça passe encore, mais un truc aussi infâme que le single "Through glass" ou "Socio", ça fout en l'air l'ambiance. Et s'il n'empêche que le groupe sait très bien redresser la barre avec un hymne au headbang tel que "1st person" ou un intense "Cardiff" chargé en effets, il sait également se vautrer dans les grandes largeurs en touchant le fond sur le pesant (mais tellement romantique, sic...) "Zzxyz road". Et là, généralement, soit on brûle le CD (ce qui serait dommage au vu de certains des précédents morceaux), soit on s'arrête là, en se disant que c'est quand même stupide de commencer aussi bien et de finir aussi mal. Album tiraillé de toutes parts entre logique économique avec des titres mainstream au possible ; et volonté d'accoucher d'un album personnel entre rock et metal catchy, Come what(ever) may jongle entre le très bon et le très mauvais, l'efficace et le foutage de gueule. De quoi laisser un arrière goût d'inachevé bien que la moitié des titres sont largement à la hauteur de ce que l'on était en droit d'attendre de la part d'un tel groupe.