stillrise : the blackest dawn Il est toujours délicat de faire la chronique d'un groupe qu'on aime et qu'on voit évoluer au cours des années. C'est le cas de Stillrise, ex-Strike Back, qui nous avait servi une démo prometteuse, ancrée dans la grande famille du metal-core. Avec la sortie de The blackest dawn, sur le label marseillais Customcore, le groupe nous prouve qu'il allie changement et risque, habileté et finesse, sans malheureusement échapper aux écueils traditionnels. Commençons donc par ces derniers : il y a principalement le son, un peu faible pour leur "heavy-metal core" (!), un peu en retrait, qui fera dire à certains que ce n'est pas parce qu'on est français qu'on doit avoir un son trop pauvre. Certes. Mais un album repose t-il uniquement sur sa production ? Ensuite il y a le choix de l'anglais. Stillrise faisait le pari du français (et même de l'italien) sur sa démo ce qui ajoutait une touche d'originalité. Dommage. Bon. Mais Stillrise n'oublie pas ce qu'on aime (enfin...moi) pour autant. Aux départs en trombes, auxquels ils nous avaient habitué, en s'accolent d'autres beaucoup plus métal, également plus travaillés et vraiment mélodiques. Les compos sont également assez longues avec de véritables solos de guitares (vive les guitars heroes ;-) ). On ressent d'autant plus les influence de groupes comme Unearth, Caliban ou Darkest Hour. Pourtant les parties oldschool, si elles se font plus rares n'ont pas non plus disparues comme le démontre avec justesse "Something to hang on" qui donne sérieusement envie de remuer ses petites jambes... Le jeu des doubles voix, aigües et caverneuses, ne s'atténue pas, on retrouve également des passages parlés ("Storm of violence") et des choeurs bien sympathiques ("Seem to be"). On retrouve de bonnes grosses mosh parts et des montées rythmiques viriles ("Burn your Flag", "The rotten corpses"... hmmmmm) un peu partout qui permettront aux killers du pit de faire un peu de gym durant les concerts ; prouvant par la même occasion que le lien avec leur démo n'est pas tout à fait brisé... Au niveau des paroles, on peut dire que non seulement ces garçons écrivent des choses intéressantes (merci d'avoir éviter les sempiternels refrains sur l'unité et le hardcore) mais qu'en plus, ils prennent le soin d'expliquer leur points de vue. Sur "Burn your flag", il semble clair que le titre s'attaque au(x) nationalisme(s), "Drowned in poison" traite de l'alcoolisme ("your bettter days are gone, you are wasting your youth") et "Everything is fake" retourne avec délicatesse les histoires de religion ("eyes too close to the sky, your heart consumes itself..."). Enfin, il serait injuste d'omettre que The Blackest dawn propose réellement une ambiance, parfois glauque, parfois (trop?) froide, aux sons étouffés, envolées violentes et violences exacerbées... Avis aux amateurs, ne passez pas à côté... "the end is so fucking near... the end is fucking here". Pas pour eux, on l'espère.