Steven Wilson - To the bone Si tu as apprécié la direction prise par le stakhanoviste Steven Wilson sur Hand. Cannot. Erase., tu ne peux qu'apprécier ce cinquième album qui sort "dans la foulée". To the bone va encore plus loin dans la pop/prog', délaissant totalement les aspects métalliques des créations antérieures. L'Anglais a d'ailleurs clairement annoncé s'inspirer de Peter Gabriel, Kate Bush, Talk Talk ou Tears for Fears, les pédales d'effet ne jouent plus quelques distorsions douces et les instruments "pas vraiment rock" gagnent de l'espace (piano, clavinet, harmonica et même un orchestre philarmonique pour renforcer 3 titres).

Histoire de magnifier cette touche pop tant désirée, le génie de la musique progressive a convoqué Paul Stacey (guitariste de The Lemon Trees, producteur pour Oasis ou The Black Crowes) pour l'aider à enregistrer (et même à jouer un peu de guitare), a fait appel à un fan d'expérimentation (le guitariste David Kollar qui s'illustre en fin d'opus notamment sur l'ambitieux et ultra progressif "Detonation") et a laissé davantage de place à celle qui apparaît désormais comme l'une de ses protégées, la chanteuse Ninet Tayeb ("Pariah", "Blank tapes" et "People who eats darkness") même si d'autres invitées prennent le micro comme Sophie Hunger ("Song of I") et Jasmine Walkes ("To the bone").

Peut-être moins homogène que l'album précédent, celui-ci est marqué par des harmonies et des mélodies puissantes ("Nowhere now", "The same asylum as before") d'un côté et de l'autre de petites expérimentations musicales rappelant Pink Floyd / Roger Waters ("Refuge"), le tout ne manquant jamais de couleurs et de profondeur. Ainsi, Steven Wilson poursuit sa mue, se dirigeant vers toujours plus de pureté et de lumière, s'affranchissant un peu plus de son passé granuleux et sombre (ses premiers albums solos étaient assez proches dans l'esprit de ceux Porcupine Tree), une route différente mais pas moins passionnante qu'on va suivre avec lui et avec plaisir.