Stereotypical Working Class - Celestopol Ayant dignement fêté ses 20 ans, Stereotypical Working Class s'est remis au boulot et a réussi à passer en studio (avec Fred Duquesne) juste avant le confinement histoire de proposer du neuf aux fans qui s'impatientent depuis plus d'un lustre et la sortie d'Every could has a silver lining. Le groupe annonce s'être inspiré du voyage littéraire d'Emmanuel Chastellière pour prolonger explorer son Célestopol en musique. Ne l'ayant pas lu, je vais uniquement traduire mes sentiments quant à la musique ... toujours aussi puissante émotionnellement.

L'EP débute avec "Testify", si le titre a été le premier dévoilé, c'est bien parce qu'il concentre tout le pouvoir de séduction des Lyonnais : riff accrocheur, chant charmeur et sonorités douces malgré une énergie folle et un rythme renforcé à la nitroglycérine. On retrouve immédiatement la patte SWC et ce pourquoi on les adore. Quel kiff. Et on peut se passer le titre en boucle sans jamais se lasser. J'avoue, c'est ce que j'ai fait pendant un petit bout de temps avant de découvrir les quatre autres morceaux. Le mur de guitare (depuis 2018, Mehdi est revenu renforcer ce secteur) de "Soon I will" s'efface derrière le chant de Martin pour une partie très pure à la Dredg, l'amalgame se fait naturellement et le combo pousse encore plus loin le mariage de la douceur et de la saturation sur le sublime "Face down", renouant le temps de quelques mesures avec l'acoustique. On remet le courant pour un refrain ultra poignant qui s'ancre facilement au fond de l'esprit ("With my face down / When my head drown / On my knees / To the ground"), aussi magique qu'imparable, c'est ma plage favorite. Et pourtant il y a de la concurrence puisque les cinq sont irréprochables, je ne réussis même pas à critiquer la facilité avec laquelle se déroule "Time will never change" et son break basse/batterie d'école tant l'écriture est limpide. Commencé avec un tube universel, le disque se termine avec "Celestopol", une composition bien plus personnelle, intimiste, délicate, une œuvre qui prend doucement de la hauteur, gagne en intensité, s'ouvre sur le refrain et se referme sur les couplets, un ascenseur émotionnel qui remue les tripes qui fait de cette d'opus un véritable déchirement.

Le retour de Stereotypical Working Class se fait pour le moment en distanciel mais écouter de nouvelles compositions aussi riches apporte ce qu'il faut d'espoir et de courage pour espérer oublier aussi vite que possible cette période difficile et pouvoir vibrer à l'unisson avec eux.