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John LaMacchia (Candiria), Greg Puciato (Dillinger Escape Plan, Error), Jeff Caxide (Cable, Isis, Red Sparowes) et Julie Christmas (Made Out Of Babies, Battle Of Mice), réunis au sein d'un même groupe, ça donne : Spylacopa. Forcément annonciateur de quelque chose qui, au vu du background de ses membres, sonnera lourd, le projet voit le jour courant 2007, sous l'impulsion de John LaMacchia, qui, après avoir réuni la fine fleur de la scène metal indé US, s'attelle à l'écriture des premières compos avec ses nouveaux associés. Il en résulte un EP éponyme qui voit le jour en 2008 chez Rising Pulse (label du monsieur justement) sur le territoire Nord-Américain et en 2009 via Trendkill Recordings (Celeste, Comity, Fiend, Tanen) pour l'Europe. Quelques mois plus tard, le groupe tend à prouver que son premier EP n'était pas un "one-shot" et sort un split 7'' avec Souvenir's Young America.

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Spylacopa - EP Avec le nombre de "all-stars band" et autres "super-projet" que l'on recense depuis quelques temps, on va bientôt finir par croire qu'après l'épisode des reformations à la pelle, elle est là, la seule alternative visant à enrayer la dégringolade vertigineuse du marché du disque. Car autant dans un registre rock (avec récemment Outernational, les The Dead Weather et surtout le projet de rêve Them Crooked Vultures) que dans un univers d'inspiration plus métallique (Shrinebuilder, United Nations en tête de liste), on a vu pas mal de grands noms s'associer pour former des entités musicales que beaucoup n'osaient même pas fantasmer. Et si la notion de "All Stars band" a toujours existé (remember A Perfect Circle, Velvet Revolver ou plus anciennement Fantômas...), on remarque que le phénomène a tendance à s'amplifier. Pour doper une inspiration en berne ? Stimuler un projet et blinder l'aspect commercial afin de se concentrer sur l'artistique. Peut importe au fond, le résultat est là et les derniers nés de ces projets 5 étoiles ont plutôt pas mal assuré le coup.
Spylacopa, est, on l'aura compris, de ce calibre. Et pour cause, Julie Christmas (Battle Of Mice, Made Out Of Babies), John LaMacchia (Candiria), Greg Puciato (Dillinger Escape Plan) et Jeff Caxide (Isis, Red Sparowes...), tous les quatre embarqués dans la même aventure musicale, forcément ça attise les regards. La somme de ces talents et personnalités très affirmées a pour nom Spylacopa et rien dans ce qui en ressort ne peut laisser de marbre. On engage les hostilités et c'est directement "Hunting a ghost" qui nous cueille à froid. Et là première surprise, le quartet sonne assez rock, bien plus que ce à quoi on s'attendait. Mais un rock "hybride" sur lequel on aurait greffé quelques éléments métalliques et des passages screamo déchirants pour faire monter le titre en pression. Brûlant et rageur. D'autant que les américains enchaînent et enquillent quelques gros riffs au travers d'un "Bloodletting" sur lequel miss Christmas s'époumone gaiement avant que l'alternance de deux chants se répondant ne vienne définitivement saturer l'atmosphère. Spylacopa est une vrai curiosité, autant de part son line-up que par ce qui résulte de cette association de luxe. Rock, metal, screamo, noise, mais pas que... le groupe oscille en permanence entre l'expérimental et le "mainstream" (connotation généralement négative à prendre donc ici avec des gants...) et semble vouloir vulgariser son détonnant cocktail musical pour toucher les inconditionnels de rock et de metal... et donc des deux. Original, surtout venant de musiciens que l'on imaginait volontiers plus "underground"...
Des inconditionnels qui devraient donc être plutôt surpris au moment de découvrir "Together we become forever", titre instrumental interprété au piano et discrètement enveloppé d'arrangements graciles pour un résultat qui vient rompre littéralement avec les climats des deux titres précédents. Après cette respiration cristalline, aérée et complètement apaisée, retour aux affaires courantes avec du pur condensé de metal rock/noisy abrasif et un "Staring at the sound" qui s'offre une belle cavalcade sonique ; avant de propulser quelques soli mettant en relief des mélodies très rock qui démontrent que les Spylacopa n'ont toujours pas fini de s'amuser à déstabiliser l'auditeur en changeant leur fusil d'épaule au grès des cibles qui passent dans leurlunette à visée nocturne. Il n'est donc plus vraiment surprenant de voir le quartet s'engager dans des sentiers rock/pop progressif sur le psychédélique "I should have known you would", avant de s'évader une dernière fois en refermant l'EP avec un "Drop" rock/ambient/electro atmosphérique bouclant de fort élégante manière un EP à la fois imprévisible, déstabilisant mais réellement abouti. Et s'il sera bien difficile de cerner avec précision ce qui fait la particularité du son "made by" Spylacopa, on reconnaîtra au moins ce mérite qu'à le groupe de ne jamais se laisser enfermer dans une quelconque case musicale pour faire de sa musique quelque chose qui soit en mouvement perpétuel, "in progress" et en même temps paradoxalement très maîtrisé. Spylacopa, super-projet pour musiciens aguerris et condensé de musique hybride qui part un peu dans tous les sens, joue les funambules stylisques pour mieux retomber sur ses riffs et s'affirmer sur le long-terme. Naissance d'un grand groupe en devenir ou simple hold-up "one shot" bien préparé ? Réponse au prochain épisode...