Spook the Horses - Empty body Pour ne rien te cacher, j'écoute cet album de Spook the Horses depuis presque 6 mois, il devait sortir au printemps et l'article devait être rédigé pour le mag qui est sorti au début de l'été. Bien entendu, la crise sanitaire ayant des effets sur l'activité de tous les groupes, Pelagic Records a décalé la sortie à la fin du mois d'août et si la crise perdure, on ne peut pas laisser les albums au frigo toute l'année... Je l'écoute donc depuis 6 mois et je n'en suis toujours pas lassé ! Le groupe originaire de Nouvelle-Zélande semble définitivement avoir oublié ses origines post-rock (Brighter portait donc bien son nom) en appuyant lourdement sur les pédales de distorsion et en n'hésitant pas une seconde à balancer des lignes de chant gutturales. Le résultat, c'est un post-hardcore brut et violent qui ne fait presqu'aucune concession. Même la plage la plus calme (et longue) de l'opus, à savoir "Apology rot" débute par un grognement sourd et laisse traîner un arrière-goût malsain quand bien même le son des guitares s'éclaircit quelque peu. Même constat pour "Watermark" que la rythmique laisse un peu tranquille mais le vide est rempli par des mots éraillés peu rassurants, là où tu penserais pouvoir t'élever vers les cieux, le groupe te ramène inlassablement sous la terre et t'en fait bouffer. Mais avec davantage de douceur. Parce que son habitude sur ce Empty body, c'est le gavage à coups de pelle, le passage en force et le défonçage de crâne. Du gras, du lourd et encore une couche de gras sur le lourd histoire que les sons qui coulent d'un accord à l'autre soient suffisamment poisseux pour qu'ils nous collent à la peau. Spook the Horses s'adresse donc à un public averti, aux habitués de la saturation, des riffs puissants, du chant gargarismisque et de quelques envolées surnaturelles.