The Southern Oracle - Hellwakening Hellwakening, mieux qu'un titre d'album une punchline métallique, presque une déclaration de guerre qui annonce en un seul mot ce que va être le premier album des hongrois The Southern Oracle, sorti chez le régulièrement excellent label allemand Let It Burn Records (Anchor, Bear, Poison My Blood Till We Drop, To Kill, etc...). Soit une sacrée dérouillée heavy hardcore aux relents death metal particulièrement prégnants, programmée pour faire l'effet d'une d'une dizaine de roquettes sonores bien clinquantes ravageant la connexion neurones/tympans en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Hellwakening : pas le temps de se perdre en conjecture sur le pourquoi du comment de l'album, "Allnightears" envoie directement les riffs tâter les enceintes avant que "Sineater" ne développe un deathcore bourrin qui a au moins le mérite d'incendier le studio. Basique, déjà un brin répétitif certes, mais douloureusement efficace. La recette est habilement maîtrisée et le groupe a de la puissance de feu à revendre. Alors il enchaîne les uppercuts métalliques avec "I am Cerberus", breaks power-metal à l'appui et harangue hardcore qui fait mâl(e) ("Monument", "Scarlet & God"), dans son registre, pas grand chose à redire The Southern Oracle fait le job et s'installe comme un sérieux client dans sa catégorie sur le vieux continent. Même s'il n'invente pas grand chose ou qu'il semble en garder sous la pédale.

Hellwakening : ou l'éloge de la brutalité à la hongroise que l'on aurait tout de même aimé encore plus abrupte. Quelques grammes de finesse(s) entre les morceaux, en outro ou intro, histoire de ne pas rester uniquement sur les sillons ultra-balisés du hardcore à tendance death, et le groupe repart la fleur à fusil comme une brute, dévisser quelques conduits auditifs avec un "Bring the children home" bien burné ou "The ghost key" qui y va gaiement dans l'agression sonore. Autant coups de boutoir qui viennent achever l'auditeur au terme d'une dernière séance de matraquage bien sévère ("Fear come in waves", "Hellwakening") histoire de finir le boulot comme il a été commencé, même si là encore, on se dit que The Southern Oracle aurait pu exploiter encore un peu plus son potentiel de violence façon "demolition man". En bonus, on a droit sur la même galette que l'album à la toute première démo du groupe ainsi qu'à son EP, I killed everyone will you marry me?, qui assez curieusement démontre, de part sa bestialité extrême, que le groupe s'est en fait assagi avec son album. Un peu dommage tant il paraissait alors capable de déchiqueter la chaîne Hi-Fi à mains nues...