Soulfly, suite donnée par Max Cavalera à Sepultura, reste dans la même veine violente. Gros son, grosses guitares, une présence indispensable des origines brésiliennes et une omniprésence de Max Cavalera, son passé, son charisme, son aura. Groupe fondamentalement axé autour de son frontman, Soulfly est et restera sans doute l'expérience de Max Cavalera après Sepultura, plus qu'un nouveau depart, un groupe à part entière et une nouvelle identité, la présence imposante de ce dernier y étant pour beaucoup.
Apres deux albums, ayant recu un accueil mitigé par les fans, Soulfly reprend toujours des vieux titres de Sepultura sur scène, plus pour chauffer le public que pour exorciser les vieux démons. Le leader spirituel de Soulfly fonde tous ses espoirs dans ce troisième album, où il a investi une grande part de son énergie. Métal tribal à la rythmique en béton, Soulfly et Max Cavalera ont encore des atouts en main et quelques cartes à abattre.
Aprés le troisième album, sobrement intitulé 3 (2002), Soulfly enchaine Prophecy (2004) et Dark ages (2005). Gros album et donc grosse tournée pour cet opus et ensuite petit break pour Soulfly, le temps pour Max de rejouer avec son frère au sein de Cavalera Conspiracy, c'est en juillet 2008 que son projet revient sur le devant des bacs avec Conquer.
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Interview : Soulfly, Marc Rizzo (juin 06)
Soulfly / Chronique LP > Enslaved
Tu sais que tu es en train d'écouter Enslaved, le nouvel album de Soulfly (ou "un" album de Soulfly de plus, ça marchait aussi) quand...
Tu as vomi ton petit dej' et même des restes de la veille en découvrant l'artwork. En HD il y avait même un peu de bile.
Tu as beau réfléchir, tu te demandes quand même comment on peut laisser passer une pochette pareille et vouloir lutter contre le massacre des ventes de "grosses" marques métal. (oui on va se soulager un peu sur la pochette, quitte à être un peu lourds, mais ça va faire du bien à tout le monde).
Puis en fait, tu y repenses et tu comprends que c'est le syndrome Cavalera. Parce que bon, sur Conquer ou Omen c'était déjà pas terrible, mais fallait voir quand même le machin que le groupe du frangin de Maxou avait pondu / commis pour Kairos. Logique imparable.
Et finalement tu finis par te souvenir vaguement (et ça tu ne le fais pas par plaisir) de ce à quoi ressemblait l'édition digipack peut-être un peu collector du premier album de Soulfly avec son vert jaunasse bien dégueu. Forcément, là tu comprends.
Musicalement, en plus d'un artwork parfaitement immonde (oui on sait ça fait quatre fois qu'on le dit), tu dois subir une entrée en matière au mieux paresseuse, au pire complètement foirée avec un "Resistance" très très (très) chargé en effets sur la voix mais vidé de toute tentative d'inspiration métallique. C'est quand même un peu con d'avoir à la fois raté le packaging et le premier titre en même temps.
Surtout que "World scum", la piste suivante, se résume à de la grosse bourrinade décérébrée même qu'à côté, n'importe quel prod' metalcore US basique semble presque inventive. Va peut-être falloir penser à s'y mettre un peu Max là quand même.
Tu te prends la triplette "Intervention" / "Gladiator" / "Legions" en pleine gueule et tu te rassois. Là tu sais que même si ce n'est guère inventif, ni toujours très inspiré, c'est drôlement bien branlé et ça fait surtout étalage d'un couplet efficacité brutale/maîtrise démonstrative solide. Bref avec des couilles en sommes.
Y a plus qu'à organiser un concours de picole et bras de fer entre Russell Crowe et la brutasse qui pilonne les fûts comme un damné sur le deuxième titre évoqué précédemment. Et sinon ah oui... Ave Maxou.
Tu te rends compte que le bât blesse au moment où tu n'arrives plus vraiment à distinguer un morceau d'un autre si ce n'est au moment où le silence qui sépare deux morceaux provoque une petite rupture de rythme logique ("American steel", "Treachery"). Et ça, même si "Redemption of man by God" joue la carte des petites sonorités venues tout droit des Balkans histoire de faire encore un peu illusion.
Tu te dis que quand même, sans Marc Rizzo pour faire mumuse avec son manche (de gratte), il n'y a guère que sur un "Plata O Plomo" branché "metal vs flamencore" que Soulfly parvient à encore envoyer du cool par palettes entières. Avec un Max Cavalera qui pour le coup semble un peu plus en forme. Les héros sont fatigués oui, on connaît le couplet merci.
Tu reconnais que deux derniers titres plus tard (pour conclure... l'album), soit "Chains" et "Revengeance", Soulfly semble un peu/beaucoup/VRAIMENT avoir pondu l'album de trop. En attendant un reboot ? Un nouveau Cavalera Conspiracy ? Ou surtout le Nailbomb promis par Max C. himself depuis quelques temps ?
Finalement tu te dis que bon ok l'album n'est pas terrible et l'artwork juste improbable de mauvais goût (oui ENCORE !) mais il n'y avait quand même pas de quoi fermer les bureaux européens de Roadrunner pour ça...
Soulfly / Chronique LP > Omen
Après un excellent Dark ages (il y a déjà 5 ans !) et un assez bon Conquer voilà 2 ans, Soulfly nous sert un album qu'on oubliera bien vite même si on espère qu'Omen ne présage pas de la suite du combo. En un mot, la galette est poussive. Alors certes, Soulfly va puiser un peu plus loin que son classique métal tribal qui devenait plus que lassant (3, Prophecy) mais prend un peu trop à des comparses (Slayer ou même Gojira sur "Rise of the fallen" !) pour que ça ne se remarque pas... L'album manque donc d'unité, Max cherche bien à attaquer les riffs comme s'il était revenu dans Sepultura ("Vulture culture" ou "Counter sabotage" dont le refrain rappelle des passages de Chaos AD) mais ça ne fonctionne pas vraiment... L'atmopshère oppressante des précédentes livraisons a disparu, la faute peut-être à Marc Rizzo qui est passé en mode démonstration ! On a l'impression qu'il cherche à draguer les meufs du premier rang avec ses descentes de manche et autres tappings tape à l'oreille. Les 2 invités d'Omen n'ont pas la même chance, Greg Pucciato (The Dillinger Escape Plan) se place sur un des meilleurs titres (le "Rise of the fallen" avec ses petits emprunts gojiresques), donnant du punch à l'ensemble alors que Tommy Victor (Prong) reste discret sur le lourd et ennuyeux "Lethal injection" où le soliste de service fait encore pas mal des siennes... Alors que Soulfly est bien plus efficace quand il s'agit de défoncer les portes ouvertes avec des titres slogans, quitte pourquoi pas, à les piquer à d'autres ... Et oui, à la première écoute (décoiffante), j'ai cru que "Bloodbath & beyond" était une sorte de reprise hommage (version destroy) à Midnight Oil quand j'ai entendu River runs red... Le traditionnel instrumental ("Soulfly VII") est là parce que c'est devenu un meuble mais lui aussi n'apporte pas grand chose à Soulfly qui ne devrait pas garder plus de 2-3 titres d'Omen très longtemps dans son répertoire live...
Soulfly / Chronique LP > Conquer
Sang, feu, guerre, haine. "Blood fire war hate". 4 mots répétés par Max (et David Vincent de Morbid Angel) pour lancer Conquer, premier album de Soulfly à être vraiment attendu depuis l'éponyme ! Dark ages nous avait réconcilié avec l'aîné des Cavalera, Cavalera Conspiracy avaient réconcilié les Cavalera, les feux étaient donc au vert pour ce nouvel opus. Blood fire war hate. Blood fire war hate. Blood fire war hate... à l'oral, "album dédié à Dieu" et "envoyez vos dons contre le diabète" à l'écrit, le petit Massimilio fait le grand écart avec le discours de Soulfly mais les textes (comme les artworks) sont loin d'être une priorité, du moment que le refrain peut être chanté par un stade dès la première écoute, ça suffit. Blood fire war hate ! Ca marche. Un sample, on baisse le son et on enquille un autre titre ("Unleash") avec un nouveau guest, en l'occurence Dave Petters de Throwdown et au coeur de l'orage première grosse interruption/intervention de Marc Rizzo avec un long break surprenant et planant qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Moins énorme que sur Dark ages, la prod signée Max himself est assez abrasive et met donc en valeur les titres rapides et les guitares qui sont légions sur cet opus ("Paranoia", "Enemy ghost"...). La rage et l'esprit ranimé de Sepultura a du compter au moment d'enregistrer de nouveaux titres ("Doom" !) car le quatuor pense plus à tout défoncer qu'à se poser, ce qui n'est pas pour nous déplaire... En intro, en break, en outro, Max et Marc s'amusent souvent à placer quelques petites sucreries et frôlent même l'excès sur "Fall of sycophants" un peu trop démonstratif. Conquer passe assez vite entre nos oreilles et c'est à partir de la fin de "For those about to rot" que l'album marque son empreinte, intervient alors Fedayi Pacha, spécialiste stéphanois du dub oriental, qui reste présent pour achever le pesant (et superbe) "Touching the void", là encore on se demande pourquoi la fin n'est pas plus un interlude séparé du morceau mais ça fait une jolie liaison avec "Soulfly VI", le classique instrumental a un son très clair qui dénote un peu, c'est pas franchement une réussite, dommage car ce Conquer méritait un meilleur final.
A noter que la version digipack propose 3 bonus dont "Sailing on" (reprise des Bad Brains) et "The beautiful people" (reprise de Marilyn Manson) ainsi qu'un DVD avec le concert de Varsovie (enregistré en juillet 2005).
Soulfly / Chronique LP > Dark ages
C'est en ces âges plutôt sombres (catastrophes naturelles, crises socio-économiques, émeutes) que débarque le nouveau Soulfly. Un an et demi après un Prophecy assez réussi, mais que beaucoup n'auront pas manqué de descendre sous prétexte que ce n'était pas du Sepultura (forcément), Max Cavalera et sa tribe, exceptionnellement inchangée, reviennent pour nous livrer ce Dark ages. Un disque dont on ne savait trop à quoi s'attendre, mais avec Soulfly, ne doit-on pas quelque part, s'attendre au meilleur comme au pire ?
Petite mise au clair, on pourra gloser longtemps sur les choix musicaux de Max Cavalera, quoiqu'on en dise, reconnaître cet homme a quand même en partie changé la face du monde du metal ne semble pas discutable. Parce qu'en jetant un coup d'oeil sur les 20 ans de carrière du bonhomme, on se rend compte qu'entre Sepultura, Nailbomb et Soulfly, le charismatique brésilien s'est forgé une carrière taillée à la main dans le marbre et dispose d'une aura incontestable. Dark ages était annoncé par Max en personne, comme l'album du retour aux sources. Aux sources de quoi ? Voilà bien une expression souvent galvaudée ces temps-ci et ce, par nombre de groupes cherchant surtout à faire monter le buzz autour de la sortie de leur nouvel album. Mais que voulez-vous, quand quelqu'un comme Max Cavalera dit ça, on se tait, on s'assoit et on écoute. Et on a raison, parce que, brutale surprise, là où l'on était un peu sceptiques de voir aussi rapidement un nouvel album de Soulfly, Dark ages envoie le gros son. Du lourd, massif et sans concession, écrit dans la fureur et dans le sang. 15 titres de métal sévèrement burné où le groupe pousse le concept, neo-metal + relents thrash old-school + sonorités traditionnelles brésiliennes, à son paroxysme pour nous offrir, après Roots et Chaos A.D, l'album de tribal metal ultime. L'introductif "The dark ages" nous fait pressentir la déflagration, parfaite mise en bouche languissante et moite, quelques dizaines de secondes qui préfigurent ce qui sera la première claque de cet opus : "Babylon". Un titre qui a un arrière goût de "Roots bloody roots" et dans lequel Soulfly passe la seconde, envoie les décibels en atomisant les tympans de l'auditeur non averti, celui-là même qui a fait l'erreur de pousser le son un peu trop fort [expérience personnelle (sic)]. Un premier coup de semonce de la part des brésiliens, une déflagration qui ne sera pas sans suite. La bête est lâchée et Soufly enquille sans sourciller un "I and I" à l'odeur de souffre et aux influences purement thrash. Une vitesse d'exécution assez remarquable, une puissance de feu assez impressionnante et quelques lignes de gratte virtuoses, Max et ses hommes remettent l'église au milieu du village, Soulfly est venu pour jouer du métal, du vrai, du pur et dur. Mais ça, c'était avant d'envoyer sur la platine le monumental "Carved inside", une tuerie, que dis-je, une véritable boucherie taillée dans le roc et la haine. Arme de destruction plus que massive, pilonnage massif de Joe Nunez derrière ses fûts, bien aidé par son alter-ego de la section rythmique, Bobby Buns, maîtrise formelle hallucinante de Marc Rizzo (pourtant ex-Ill Niño) à la gratte; et, enfin mais non des moindres, un Max Cavalera plus en forme que jamais.
Dark ages est exactement ce que l'on était en droit d'attendre de Soulfly et, conscient de l'effet produit, le groupe ne se prive pas pour nous lâcher des titres aussi monstrueux que l'impitoyable "Rise again" ou les détonants "Molotov" et "Frontlines". Conformément à ce qui avait été annoncé, la musique du groupe est effectivement revenue à ses racines. sauf que le groupe à malheureusement toujours tendance à retomber dans ses travers avec notamment un "Innerspirit" bicéphale et assez déroutant. Un titre mélangeant le gros métal qui déboîte avec des passages flamenco, signés Marc Rizzo, pour un résultat qui ne convainc pas vraiment. A l'inverse d'un "Corrosion creep" aussi compact que addictif, ou d'un "Riostarter" à l'intro quasi identique à celle de "Tribe" (titre présent sur le tracklisting du premier effort du groupe). Décidé à en découdre avec les dieux du metal, Soulfly en rajoute encore une couche avec l'apocalyptique et glacial "Bleak", ou l'industriel et post-Nailbomb "(The) march". Et si Max se sent obligé de nous infliger encore une fois un duo avec son fils Richie ("Staystrong"), c'est pour mieux conclure sur le traditionnel morceau éponyme "Soulfly V". Planante, fiévreuse et ennivrante, cette ballade influencées par la musique traditionnelle brésilienne et le flamenco conclue sur une note de douceur un album pourtant brutal, agressif et saignant. On n'est plus à un paradoxe près.
A l'heure de son cinquième album, Soulfly nous offre avec Dark ages le disque que l'on attendait plus, une véritable bombe souterraine furtive, un album sombre et racé, d'une moiteur presque palpable, un nouvel opus à l'artwork renvoyant aux grandes heures de Sepultura, normal le designer est celui qui s'est chargé de faire les pochettes de Arise et Chaos A.D notamment. Qu'on se le dise, cette fois Max Cavalera est définitivement de retour et le fait savoir.
A noter que la version collector de l'album contient 3 pistes bonus avec un titre inédit "Salmo-91" ainsi que deux morceaux live "Prophecy" et "Seek'n'strike".
Soulfly / Chronique LP > Primitive
Suite au succès (mérité) de son premier album, Soulfly aurait pu tranquillement enchaîner sur un second opus avec la même "tribe", mais ça, c'était sans compter sur la personnalité haute en couleurs de son frontman, Mr. Max Cavalera. Résultat des courses, exit Jackson Bandeira et Ray Mayorga, bienvenue au guitariste Mickey Dooling et au batteur Joe Nunez. Le line-up mis à jour, Soulfly pouvait enfin se lancer dans un second LP, voulu par Max Cavalera comme un album où il pourrait inviter tous ses grands amis du monde du metal, (Corey Taylor de Slipknot, Chino Moreno des Deftones, Tom Araya de Slayer…)
C'est "Back to the Primitive" (sous entendu, un retour aux sources du metal) qui ouvre ce second opus des brésiliens. Chant tribal furieux de Max, rythmiques de folie, guitares monstrueuses, pas de doute on est dans du Soulfly, tellement… que ce titre aurait très bien pu figurer dans le premier album du groupe. On est soulagé, le pire est écarté.
Sauf que la suite déçoit. Si la première collaboration de Max Cavalera avec Chino Moreno avait bien fonctionné dans le premier LP de Soulfly ("First Commandment"), "Pain" déçoit. Sans âme, convenu, le morceau est d'une affligeante banalité. Un petit coup de moins bien sans doute, ça peut arriver... Mais problème, Bring It, 3e morceau du disque est du même calibre que Pain, très quelconque. On a l'impression d'avoir entendu ça des centaines de fois auparavant.
La suite ? Corey Taylor + Max Cavalera, l'addition de deux terreurs du métal pour l'excellent "Jumpdafuckup" qui sans révolutionner le genre, rehausse sensiblement le niveau de Primitive. Les brésiliens enchaînent avec le massif "Mulambo", où une fois encore la parfaite association entre métal pur et musique traditionnelle brésilienne fait recette. 6e titre de l'album, "Son Song" est une énorme surprise, du fait de la présence d'un invité très inattendu Sean Lennon, fils de John. Passé la surprise du duo avec Lennon, des titres tels que "Boom" et "The Prophet" viennent remettre les pendules à l'heure. Soulfly est avant tout un groupe de métal et le prouve avec des titres ravageurs aux breaks enflammant la platine CD, pendant que Max s'éclate au chant. Et là, c'est une nouvelle vague déferlante qui s'abat sur l'auditeur puisque "Boom" et "The Prophet" annonce l'autre titre phare de ce Primitive, "Terrorist", titre où le frontman de Soulfly est accompagné d'un certains Mr. Araya…, le Tom Araya de Slayer. Autant dire que ce "Terrorist" nettoie brutalement les oreilles, batterie carré, riffs acérés comme des lames de rasoir, alternance des voix entre les deux chanteurs, ce titre est un vrai rouleau compresseur qui nous rappelle le fameux "Refuse/resist" de Sepultura.
"Soulfly II", nouveau titre instrumental, suite du premier morceau éponyme apparu sur le premier album du groupe. Apaisant, les instruments traditionnels brésiliens et les claviers de la fin du morceau viennent apporter une touche de finesse à ce second album. Une réussite malheureusement un peu entachée par le titre suivant "In memory of...". Que Max invite ses amis pour faire des duos sur des titres de metal, soit, mais des rappeurs… sans commentaires. La rencontre de ces deux styles musicaux aussi différents n'aboutissant souvent à rien d'autre qu'à un produit commercial hyper calibrés, "In memory of…" décevra les aficionados de Max Cavalera et réjouira les fans de Linkin Park. Nouveau duo pour le frontman de Soulfly sur le dernier titre de Primitive, avec Asha Rabouin, qui permet d'associer la fureur du chant de Max avec la voix mélodieuse de cette femme encore peu connue, mais qui viendra poser sa voix sur des titres des albums suivants de Soulfly.
Si l'on note que la version collector de Primitive contient notamment des live de "Eye for an Eye" et "Tribe", voilà de quoi relever le niveau d'un second opus très inégal de la part de Soulfly. Un album qui déçoit par moment, mais qui nous réserve également quelques titres de metal brut de décoffrage à écouter sans retenue.
Soulfly / Chronique LP > Soulfly
Voici le premier album de l'ère post-Sepultura pour le charismatique Max Cavalera et son nouveau groupe baptisé Soulfly. Le line-up de la nouvelle formation sera désormais à géométrie variable selon les humeurs du maître, et ne sera jamais stabilisé d'un album à l'autre. Pour ce premier opus, Max est accompagné de Marcello D.Rapp (basse), Jackson Bandeira (guitare) et de l'ex-Thorn Ray Mayorga (batterie).
Hymne au headbang et appel à la vengeance au titre évocateur, le "Eye for an eye" qui ouvre l'album annonce la couleur : le premier Soulfly va faire très mal aux cheveux. Riffs abrasifs, batterie branchée sur 100000 volts, voix surpuissante, ce premier titre déménage bruyamment les tympans. D'autant que Max Cavalera s'est assuré le featuring de Burton C.Bell et Dino Cazares de Fear Factory sur ce morceau. L'énorme et encore plus massif "No hope = no fear" qui suit finit d'achever l'auditeur. Max est décidément plus en forme que jamais et a visiblement digéré son départ tonitruant de Sepultura. Quelle claque ! "Bleed", 3e titre et single de l'album inaugure ce qui sera une tradition chez Soulfly, s'assurer la présence d'invités pour le moins prestigieux, ici en l'occurrence Fred Durst (chanteur de Limp Bizkit). Histoire d'augmenter un peu plus le potentiel commercial de l'album. Si Durst ne sert pas vraiment à grand-chose tant il est surpassé par la puissance destructrice de Cavalera, ce "Bleed" furieux mais calibré est constitue au demeurant un single plutôt efficace.
Vient ensuite "Tribe", LE titre le plus imposant de l'album. Intro typiquement tribale sur une grosse minute de chants traditionnels brésiliens, puis entrée de la batterie et des guitares, pour ce qui ressemble à une véritable vague déferlante que l'on prend en pleine face. Brutal, sans retenue, Max lâche les chevaux et rend le morceau ultime derrière. Soulfly ne s'arrête pas en si bon chemin et enchaîne avec "Bumba", moins énorme que le titre précédent, mais il fallait passer après "Tribe"... Chino Moreno (frontman des Deftones) vient ensuite prêter main-forte à Max sur "First Commandment", un titre évoquant les circonstances pour le moins troubles du décès de son beau-fils Dana et qui se termine dans un murmure de messe mortuaire. Soulfly alterne ensuite titres de metal tribal pur et violent ("Bumbklaat" ou le très massif "No", avec Christian Olde-Wolbers de Fear Factory à la basse) avec des morceaux où l'on sent une volonté d'expérimenter de nouvelles choses chez Max ("Umbabaurama", "Fire", "Karmageddon"), trouver de nouveaux sons, créer des ambiances. Un désir de mélanger sur un même album musiques traditionnelles et bon gros metal qui tâche, qui trouvera son aboutissement dans le titre éponyme Soulfly. Un morceau instrumental très calme, qui rompt complètement avec la brutalité du reste de l'album.
Surfant sur la vague Sepultura période Roots et ce même sans ses anciens compère, Max Cavalera et sa «tribe» nous livrent un album à la production impeccable (signé Ross Robinson qui se charge d'habitude de Korn, Slipknot ou Amen). Intense, tout en fureur, mais également en ambiances, cet album montre un Max Cavalera différent, plus mature et inspiré que jamais. Le maître est de retour, la machine Soufly est sur les rails...
Soulfly / Chronique DVD > The song remains insane
Aprés une floppée d'albums, il était évident que Max aller nous livrer un DVD, les fans étaient d'ailleurs les premiers à réclamer du live et des goodies de Soulfly... Et il semble qu'encore une fois l'ex-leader de Sepultura ait confondu vitesse et précipitation avec qualité et intérêt... On espérait un vrai (et bon !) concert de Soulfly, perdu, on espérait un vrai doc "backstage", perdu, on espérait une interview intéressante, encore perdu. Certes The song remains insane livre un peu de tout mais ça dans le désordre le plus complet ! Depuis un joli rocher Max nous parle de la formation du "groupe" ou plutôt de la provenance du nom (le "Head up" des Deftones pour ceux qui n'avaient pas encore compris), le tout en anglais brésilien sans sous-titre (mais largement compréhensible pour quiconque a suivi des cours d'anglais) et on enchaîne avec un titre en live et on continue avec un clip et un bout du making-of de Prophecy et c'est comme ça tout du long. Au total 8 titres en live (dont "Refuse/Resist" et "Roots Bloody Roots"), pour la plupart filmé en festival, en extérieur et même si le son a été retouché on est loin de la qualité du live de Sepultura (et sur mon lecteur DVD de salon, il y a un léger décalage son/image où comment faire sonner une symbale avant de la toucher). Dans la fausse interview et les images backstage, Max Cavalera s'étend sur sa famille, les membres de son groupe (du moins ceux qui ont participé à Prophecy), l'enregistrement des titres instrumentaux surprenants, quelques collaborations mais n'aborde pas certains sujets chauds (Sepultura par exemple...). Enfin, c'est son DVD, il dit ce qu'il veut... On se farcit aussi les 4 clips du groupe qui sont tous basés sur le même scénario "on fait semblant de jouer dans un endroit cool genre le désert"... Il faut attendre les bonus pour trouver enfin un peu de plaisir avec le live de "First commandment" au Dynamo, la seule fois où Chino (Deftones) est venu poser sa voix sur scène... On a aussi un inédit audio mais s'il était excellent, il aurait plus que sa place sur un album... Voilà, les fans voulaient un DVD, ils l'ont, la prochaine fois, ils réclameront un DVD de qualité...
Soulfly / Chronique LP > Prophecy
Le quatrième album est une étape de plus à franchir, dont certains groupes se sortent mieux que d'autres. Après Machine Head, Silverchair, il semblerait que Soulfly ait aussi quelques difficultés à franchir le cap. Prophecy serait-il annonciateur de la fin prochaine de Soulfly ?
A l'écoute des titres percutants que sont "Living Sacrifice", "Born again anarchist", "Prophecy", on en doute, mais le feu sacré perd un peu de son souffle. Aux côtés de riffs corrosifs et efficaces au possible, certains titres sont un peu mou du genou, mais enfin il s'agit toujours d'un album de Monsieur Max Cavalera, et de toute la machinerie qui gravite autour. "Execution style" donne dans la guitare grasse et massive, avalanche rythmique maximale, "Repeat U" enclenche aussi un tempo survitaminé, dopé aux harmoniques.
Pourtant Soulfly poursuit ses incursions sonores entamées sur 3, avec "Wings" ou encore "Moses" qui se détache clairement du lot, le reggae-ska à la Percubaba se téléscope avec le métal brésilien, "Born again anarchist" déboule comme une balle de revolver, un sample oriental à l'arrière plan, le cocktail est explosif et Soulfly semble dans ses marques, déluge sonore, refrain qui met tout le monde d'accord, -Born again anarchist, Born again-.
Au final cet album est un bon album de métal qui devrait rassasier les fans affamés, mais sans forcément grossir les rangs de la soultribe...
Soulfly / Chronique LP > 3
Titre simplissime, 3, est comme son nom l'indique le troisième opus du groupe de Max Cavalera. Artwork un peu plus recherché, où figure le signe "Ohm" indien, symbole de spiritualité et de méditation, syllabe permettant de faire le vide autour de soi pour se plonger dans la contemplation religieuse. Album hétérogène s'aventurant parfois sur des terrains experimentaux au niveau de la composition, le son de Soulfly reste ce barrage sonore que l'on connaît. Alternant une étonnante énergie et rage sur des titres comme "Seek'n'strike", "Brasil" ou "Last of the Mohicans", a des titres plus originaux comme "Soulfly III" ou "Tree of pain", Soulfly profite du retour du batteur du premier album pour assener des rythmiques dynamiques et halletantes.
Morceau ouvrant l'album et deluge sonore destructeur comme Soulfly en a le secret, "Downstroy" lève les doutes quant à la capacité de Soulfly de faire des titres puissants et énergiques, batterie volubile, une double pedale prolifique, l'ambiance sonore est riche et dense, et les riffs s'enchainent sans répit. Hymne cavalérien, "Seek'n'strike" fait du ménage dans les oreilles, -Here we go... Another day, another strike-, c'est un cheval au galop qui s'emballe, coulée métallique suave, basse vrombissante, le cocktail reste simple, direct et puissant, -I'd rather die on my feet than keep living on my knees-, la distortion suinte, l'ambiance saigne, se distort, s'enroule, s'éparpille, s'accentue, se pince sur ces guitares en tremolo et ces samples d'instruments à vents tribaux. "Enterfaith" reste dans la même veine emportée, directe, massive et puissante, un arrière goût de Coal Chamber ou Rob Zombie pour la délicatesse de ses gargarismes. En trois titres, le ton est donné, mais faiblit quelque peu par la suite.
3 comporte moins d'invités que Primitive, mais inclus le chanteur de Ill Nino sur "One/Namaste" et surtout Asha Rabouin sur le très particulier "Tree of pain", titre très contrasté, ou du R'n'B acoustique cotoie un hardcore brésilien pour le moins plus qu'efficace, ou Max Cavalera hurle, -Bleeding.. Screaming- tant qu'il peut sous une avalanche de guitares, montée sur un riff progressif, -My pain is as deep as my roots-.
Cependant l'album est déséquilibré par des titres comme le platonique mais violent "Call to arms" et l'insipide "Four Elements" qui enchainent des plans téléscopés ou des recettes faciles.
Produit par Max Cavalera en personne, 3 est aussi l'occasion pour le groupe d'executer des compositions plus calmes et plus introspectives comme le titre éponyme de l'album ou "Zumbi". Basse langoureuse et guitare acoustique, des percussions dans le lointain, l'atmosphère de "Soufly III" est etherée, relaxante, et quelque peu melancolique, guitare atristée, et synthé mysterieux, mystique. Retour à des racines brésiliennes, sur "Sangue de bairro" et "Brasil", Soulfly assène sur ce dernier un riff en plomb massif, guitares sourdes, percussions feutrées, riff simple et compact, derrière une basse cataclysmique, c'est un -Brasil, Pais Porrada- qui s'envole sur des harmoniques violentes et lacérées par la distortion, reprise du riff avec une énergie dementielle debouchant sur un break enragé, pas des plus orginal mais préparé avec conviction et dynamisme.
Album qui recèle quelques perles particulièrement savoureuses comme "Zumbi" ou "Sangue de Bairro", avec ces samples tribaux et orientaux, sa basse endoctrinée, sa voix modifiée et ses breaks hallucinatoires, cet opus de Soulfly manque sans doute de titres qui font l'unanimité et enflamme les foules sans condition, les nouveaux comme les anciens fans. Enfin, Soulfly reste l'oeuvre de Max Cavalera, et ce dernier a toujours en reserve des titres massifs d'un calibre fort acceptable.