Soulfly - Enslaved Tu sais que tu es en train d'écouter Enslaved, le nouvel album de Soulfly (ou "un" album de Soulfly de plus, ça marchait aussi) quand...

Tu as vomi ton petit dej' et même des restes de la veille en découvrant l'artwork. En HD il y avait même un peu de bile.

Tu as beau réfléchir, tu te demandes quand même comment on peut laisser passer une pochette pareille et vouloir lutter contre le massacre des ventes de "grosses" marques métal. (oui on va se soulager un peu sur la pochette, quitte à être un peu lourds, mais ça va faire du bien à tout le monde).

Puis en fait, tu y repenses et tu comprends que c'est le syndrome Cavalera. Parce que bon, sur Conquer ou Omen c'était déjà pas terrible, mais fallait voir quand même le machin que le groupe du frangin de Maxou avait pondu / commis pour Kairos. Logique imparable.

Et finalement tu finis par te souvenir vaguement (et ça tu ne le fais pas par plaisir) de ce à quoi ressemblait l'édition digipack peut-être un peu collector du premier album de Soulfly avec son vert jaunasse bien dégueu. Forcément, là tu comprends.

Musicalement, en plus d'un artwork parfaitement immonde (oui on sait ça fait quatre fois qu'on le dit), tu dois subir une entrée en matière au mieux paresseuse, au pire complètement foirée avec un "Resistance" très très (très) chargé en effets sur la voix mais vidé de toute tentative d'inspiration métallique. C'est quand même un peu con d'avoir à la fois raté le packaging et le premier titre en même temps.

Surtout que "World scum", la piste suivante, se résume à de la grosse bourrinade décérébrée même qu'à côté, n'importe quel prod' metalcore US basique semble presque inventive. Va peut-être falloir penser à s'y mettre un peu Max là quand même.

Tu te prends la triplette "Intervention" / "Gladiator" / "Legions" en pleine gueule et tu te rassois. Là tu sais que même si ce n'est guère inventif, ni toujours très inspiré, c'est drôlement bien branlé et ça fait surtout étalage d'un couplet efficacité brutale/maîtrise démonstrative solide. Bref avec des couilles en sommes.

Y a plus qu'à organiser un concours de picole et bras de fer entre Russell Crowe et la brutasse qui pilonne les fûts comme un damné sur le deuxième titre évoqué précédemment. Et sinon ah oui... Ave Maxou.

Tu te rends compte que le bât blesse au moment où tu n'arrives plus vraiment à distinguer un morceau d'un autre si ce n'est au moment où le silence qui sépare deux morceaux provoque une petite rupture de rythme logique ("American steel", "Treachery"). Et ça, même si "Redemption of man by God" joue la carte des petites sonorités venues tout droit des Balkans histoire de faire encore un peu illusion.

Tu te dis que quand même, sans Marc Rizzo pour faire mumuse avec son manche (de gratte), il n'y a guère que sur un "Plata O Plomo" branché "metal vs flamencore" que Soulfly parvient à encore envoyer du cool par palettes entières. Avec un Max Cavalera qui pour le coup semble un peu plus en forme. Les héros sont fatigués oui, on connaît le couplet merci.

Tu reconnais que deux derniers titres plus tard (pour conclure... l'album), soit "Chains" et "Revengeance", Soulfly semble un peu/beaucoup/VRAIMENT avoir pondu l'album de trop. En attendant un reboot ? Un nouveau Cavalera Conspiracy ? Ou surtout le Nailbomb promis par Max C. himself depuis quelques temps ?

Finalement tu te dis que bon ok l'album n'est pas terrible et l'artwork juste improbable de mauvais goût (oui ENCORE !) mais il n'y avait quand même pas de quoi fermer les bureaux européens de Roadrunner pour ça...