Si tu es nostalgique du Deftones époque White pony (qui ne l'est pas ?) ou du Cave In du début des années 2000, tu peux remercier Pelagic Records d'offrir à Som une plus grande exposition que pour son premier opus édité via Radar Studio, un micro-label qui porte surtout le nom d'un studio, celui de Will Benoit. Ce dernier étant le fondateur, le guitariste et chanteur de ce Som, il a donc bien connu ses amis musiciens qu'il a débauché chez quelques groupes qui ont enregistré chez lui (Junius et Caspian).
Le tempo est donc plutôt lent, assez rock, et si la saturation est très soignée, l'ensemble sonne métal malgré donc un rythme assez posé et de nombreuses parties très claires, un métal d'ambiance, un truc lourd mais aérien, une musique d'écorchés vifs qui se sont posés pour la partager. Le ton, le timbre et les effets sur le chant évoquent donc Chino Moreno (c'est plus qu'évident qu'ils l'adorent) mais aussi pourquoi pas Stephen Brodsky dans la façon d'attaquer les mélodies, de mettre de l'énergie dans un ensemble qui peut paraître assez plat par moment. Et si la dynamique ne vient pas du chant, elle vient de la basse, d'une guitare qui change de son, d'un gimmick qui sort de nulle part, bref, Som trouve toujours un petit quelque chose pour faire vivre ses compositions qui forment tout de même un bloc assez compact. Parmi celles qui ressortent, on peut noter "Shape" aux relents néo un peu prononcés et simplistes, tout l'inverse de "Moment" qui superpose les couches de chant et de guitare de manière assez progressive (et qui bénéficie d'un joli clip). Personnellement j'aime beaucoup les variations proposées par "Heart attack", l'intro de "Wrong" et la luminosité agressive de "Clocks".
Alors, oui, ça sonne très Deftones et ça manque peut-être un peu de relief mais il est quand même très agréable cet opus. Et comme le digipak et l'artwork sont sympas aussi, on aurait tort de s'en priver.
Publié dans le Mag #51