Sofy Major - Permission to engage Permission to engage, ce n'est pas une interrogation mais une affirmation. Avec ce nouvel effort, un brulôt noise-core'n'roll à la férocité acide ou à l'acidité féroce (c'est selon), Sofy Major ne pose pas la question, bafoue les règles d'engagement au combat et envoie les premières salves avant même d'avoir d'avoir reçu l'ordre de pilonner l'auditeur. Lourdeur super-noïsique, densité sonore palpable, "Sky silence broken" annonce la couleur. On déchire le silence, on met quelques coups de boutoir pour écrémer et on laisse la machine rythmique prendre possession de la psychée de son assistance, avant de lancer la suite, sur des charbons ardents. Laquelle suite permet au groupe, nouvellement signé chez le toujours excellent Basement Apes Industries (General Lee, Membrane, Plebeian Grandstand) (mais également tout une flopée de labels co-producteurs - Atropine Records, Bigoût Records, Prototype Records - du disque ci-présent), d'enfoncer les cloisons auditives avec un "Cobra flanc" guerrier et chauffé au fer rouge. Un peu à la Unsane vs Today is the Day...
Et là, comment dire ça en des termes simples ? Sofy Major déboise les tympans comme personne. Une fois la cible verrouillée, le bombardement de décibels peut commencer et on assiste alors à une véritable épreuve de force sonique. En mode commando, le groupe snipe à tout va ("Reproached & scattered"), arrose les tympans en mode Apocalypse Now version noise-core ("Dearth of all"), en lestant l'ensemble d'un riffing nucléaire au groove incendaire. Solidement "Outillés", les clermontois ont sur ce Permission to engage délaissé le screamo abrasif des premiers efforts pour s'orienter vers une musique toute aussi abrupte mais plus subtile, plus insidieuse également ("Doux Jesus 666"). Armé d'une production assez énorme en son genre, Sofy Major martèle son propos avec force et sans jamais ciller ("Stoom stoom stoom") avant de le faire plus en finesse avec le diptyque ("Non rien..." / "... vraiment pas"), subversif et vénéneux. Entre rock noise-core burné et metal sulfurique, un final aux ambiances de fin des temps en sus ("Eugene"), le groupe livre certainement ici l'album le plus foudroyant de cet automne discographique. Redoutable.