Soen - Tellurian Forcément toujours dans la veine prog/métal avec une voix claire, Soen revient en cherchant à se démarquer un peu plus de la référence obligatoire qu'est Tool. A commencer avec un artwork très coloré qui, malgré la présence du rhinocéros, n'a rien à voir avec celui d'Ionesco, il s'agit juste d'une oeuvre du peintre mexicain Jose Luis Lopez Galvan, auteur de peintures à l'huile dans lesquelles les animaux prennent souvent la place des humains, une oeuvre qui forcément nous fait réfléchir. Les textes sont eux aussi assez instrospectifs avec la relation à l'autre comme fil conducteur, Soen affirme ainsi davantage sa personnalité et existe par lui-même dans le fond comme dans la forme.

Car, si on parlait forcément de Tool lors de la sortie de Cognitive, les douces mélodies et la voix cristalline tout comme les parties en guitares non distordues appellent d'autres noms comme Porcupine Tree ou Empty Yard Experiment. Sur certains titres, on passe d'ambiances "classiques" pour ce registre à des moments bien plus rares comme la fin a capella de "Kuraman" ou le style religieux du chant de "Void". Et si le timbre de voix permet d'identifier (et donc de différencier) Soen, le groupe met également en avant une basse qui sait se faire ronde et chaude ("Koniskas"), des rythmes dont la multiplicité force l'admiration (passant du quasi néant de "The words" au déluge de "The other's fall") et des guitares incisives aux distorsions parfois un peu passe-partout ("Tabula rasa") qui séduisent surtout quand elles sont assagies ("Pluton").

Par différents aspects, Tellurian semble bien plus spirituel que terrestre, derrière quelques déflagrations on trouve beaucoup de sagesse et d'émotions. D'ailleurs s'il ne fallait retenir qu'un maître mot de cet album, ce serait celui-là : émotions. Tant Soen arrive à nous les transmettre avec délicatesse.

En attendant toujours et quand même le nouveau Tool...