C'est Cédric, guitariste, qui se retrouve face à nos questions un peu fofolles et peut-être drôles... Les réponses sont sérieuses parce que les Sna-Fu ne sont pas là que pour déconner...
Les teasers sont excellents, d'où vient l'idée ? Qui a bossé dessus ? J'ai du mal à imaginer le groupe réuni pour concocter les sous-titres sans partir complètement en vrille...
Merci ! L'idée vient de moi et je l'ai réalisé tout seul comme un grand. Il y avait aussi la volonté de faire rire mes collègues du groupe donc j'ai gardé ça pour moi. Du coup j'ai ri, seul, pendant la production, certains étaient plus inspirants que d'autres et il y en a eu aussi pas mal que j'ai dû abandonner parce que ça prenait pas. J'ai pas réussi à faire tous les stages de "Street Fighter II" comme je voulais !
Clément a réalisé le très bel artwork, l'image est venu avant le titre ou c'est pour illustrer ce titre qu'il a créé cette image ? Sinon, le premier arrivé, c'est l'oeuf ou la poule ?
C'est évidemment le titre qui est venu en premier. On a fait beaucoup, beaucoup d'essais pour la pochette, tant au niveau du style pictural que de la forme de la pochette. Clément a finalement restitué au mieux l'esprit de l'album en réalisant ces gravures DIY. Toujours cette histoire de retour à la matière, à la texture ! Il en a fait d'ailleurs 40 qu'on vend sur notre site. On a pris beaucoup de plaisir à nous salir les mains à tous les stades de production de cet album.
Alors pourquoi avoir choisi Knives & bells comme titre ?
On a enregistré et mixé chez Francis à Ste-Marthe et après Charles a récupéré les pistes pour rajouter quelques petits effets ici et là. De retour au mastering, il nous a montré ce qu'il avait pondu et il a utilisé beaucoup de reverse cymbals qui sonnent parfois comme des couteaux qu'on affute et des sons de grosses cloches bien imposantes. Ce n'est pas ce qui fait le son de l'album mais comme c'est disséminé un peu partout ça donne une certaine couleur. De plus, une lame émoussée, une cloche en fonte, ce côté métallique qui a vécu rendait bien compte de la texture de l'album. On a utilisé beaucoup de guitares acoustiques saturées qui vont un peu dans ce sens. Bien dégueulasse...
Comment sont choisis les titres des chansons ? Qui est le coupable ?
Généralement l'auteur en est le coupable... Il y a bien des chansons où il y a plusieurs auteurs mais je t'avoue que j'ai jamais pensé à ce problème, les titres viennent après l'écriture du texte et ils s'imposent d'eux-mêmes. Je sais que certains ont l'air d'être des blagues mais ce n'est pas le cas. Lisez le contenu vous verrez.
Sujet 2 : Mettre autant d'humour n'est-il pas dangereux ? Vous avez 4h.
Complètement. On n'est pas des metalleux darkos, ni des hardcoreux politisés, nous sommes des mecs sympas qui aimons tout casser. Mais du coup, notre attitude sur scène, en interview ou avec les teasers par exemple, font croire que notre musique est marrante mais ce n'est pas du tout le cas. Les teasers par exemple c'est juste que c'est moins cher de faire des blagues qu'une oeuvre ambitieuse et colossale qui va changer la face du Net. Les titres, de même que les paroles, ne sont pas si drôles. "Deadosaurs" par exemple, qui a un nom qui fait sourire, c'est un constat réjouissant de la fin des grosses majors qui appartiennent à un autre temps mais ce n'est pas de l'humour. Après c'est pas non plus un pamphlet, on ne cherche pas à être moralisateur mais penche-toi sur le fond et tu verras. On attache beaucoup d'importance à nos paroles tant sur le fond que sur la forme, je crois qu'elle commence à être pas mal ! On essaie juste d'être léger pour prouver que la violence musicale ne s'accompagne pas forcément de haine.
L'album me semble plus accrocheur et moins "fourre-tout" que le précédent, c'était prévu ou les compositions conservées étaient comme ça et puis pif paf pouf ?
On n'a pas de période de composition, on accumule et le son se cristallise au fur et à mesure. Certaines compos restent, d'autres partent. Le son, les idées prennent forme et on commence à cadrer l'album. Tonnerre binaire c'était une claque dans la gueule, Mighty galvanizer c'était une équipe de rugby dans la gueule, certains pensaient que c'était pas forcément léger, c'est pas faux...
Pour le dernier on a pris le meilleur de chacun, on a cultivé l'énergie brute, folle et fondamentalement positive qui nous distingue des autres groupes et on a proposé une pêche dans la gueule cette fois, mais avec une main tendue qui t'aide à te relever et qui t'invite même à prendre une bière au comptoir, c'est ça Knives & bells, il y a ce petit côté amical en plus.
Votre site officiel, c'est la page Facebook, c'est pas un peu facile ? Avoir des talents de graphiste et ne pas les utiliser pour le web, c'est pas très très sympa...
Les sites compliqués ça gave un peu tout le monde, du moment que tu trouves ce que tu cherches, c'est bon. Le Net ne fait plus rêver, tout le monde passe trop de temps dessus alors si c'est pour se perdre dans un site alors que tu veux juste écouter de la musique, franchement, ça ne vaut pas le coup. On préfère se concentrer sur les clips, on en a un superbe qui sort bientôt pour la chanson "Catrina". On a travaillé avec le réalisateur Martin Carolo qui a parfaitement compris l'équilibre entre légèreté de la forme et poésie du fond. Le clip est vraiment très beau !
Balancer l'intégralité de l'album en écoute gratuite, ça ne pose de problème à personne ? Que ce soit dans le groupe ou chez le label ?
Non, on préfère le mettre nous même de toute façon il se retrouvera sur un site russe obscure tôt ou tard. On invite les fans à acheter l'album car il est beau, il y a les paroles et c'est une de nos sources de revenus mais si t'es chez un pote à qui tu veux le faire découvrir mais que tu l'as pas sur toi, c'est quand même pratique de pouvoir l'écouter sur le net. Aujourd'hui, fans et artistes, amateurs et pros... les limites ne sont plus aussi nettes, une même personne a un pied dans chaque camp donc on s'aide mutuellement. Ca n'a posé aucun problème à Klonosphere ils étaient du même avis que nous.
D'ailleurs, vous êtes entrés dans la Sphère Klono. Pourquoi ce choix ? La malédiction du changement de label va-t-elle se terminer un jour ?
Guillaume, le boss de Klonosphere, a bien aimé notre album et nous a donné le feu vert, c'est grâce à notre tourneur Jerkov qu'on a pu le rencontrer. Ils ont une bonne vision du milieu, ils sont jeunes, ils bossent avant tout pour la musique, pour les musiciens, pour les fans, du coup c'est très confort quand on parle de plan de com' et tout ça ils sont ouverts et réactifs.
Vous bossiez sur des morceaux acoustiques et j'ai pas eu l'occasion de les entendre, j'ai raté un truc ou bien ?
Du calme mon grand ! On n'a commencé la com' que sur Internet, et on enregistre les showcases acoustiques bientôt, ça ne va pas tarder. C'est un travail intéressant vu la musique qu'on fait. Les dernières chansons marchent particulièrement bien en acoustique. L'équilibre est difficile à trouver car on ne veut pas forcément en faire des versions plus tranquilles, on veut parfois garder l'énergie violente de la version originale et éviter le piège : acoustique = balade. On s'inspire du coup des musiques comme le blues, la dawg music ou le jazz manouche, avec des mecs qui donnent tout ce qu'ils ont, sur leur instrument comme à la voix. On espère pouvoir les compiler un jour et les enregistrer en studio pour sortir un vrai unplugged. C'est juste un projet pour l'instant.
On peut espérer une tournée ou c'est toujours le Grand Désordre pour obtenir des dates en France ?
On a joué le 20 février à Paris. Après pour la tournée il faudra attendre encore un peu, ça commencera en avril, les annonces ne vont pas trop tarder je pense.
Merci à Cédric et les Sna-Fu mais aussi à Guillaume et la Klonosphère !