Sna-Fu - Tonnerre binaire Sna-Fu nous avait laissé avec un EP orange teinté de scream-émo-rock-core truc qui nous avait botté le cul sans qu'on puisse réellement lui coller une étiquette. A l'écoute de leur premier album, les choses se sont simplifiées du côté des codes : Tonnerre binaire c'est une collection de titres furieusement rock n roll. Point barre. Enfin un rock n roll plus orienté métal qui défouraille à la Houston Swing Engine que déhanchements old school à la The Elektrocution ou Firecrackers, il faut dire qu'à la prod on retrouve de nouveau Francis Caste (Dysfunctional by Choice, Zuul Fx, The Arrs, Ed-Äke, Grÿmt, Es La Guerilla, Unswabbed...), aussi à l'aise dans le gros son que dans les fioritures qui font mouche.
Le chant de Clément est ultra agressif, même quand les guitares et les rythmiques la jouent very old school ("Dorian", "Dilligence"), ses attaques nous maintiennent dans un présent où les cris (tout comme les passages parlés) sont parfaitement gérés et servent la musique. Ceux que le screamo rebute passeront forcément à côté de quelque chose car Tonnerre binaire respire le Rock qui se joue au troisième millénaire, un rock qui peut combiner déflagrations percutantes, riffs ultra rapides et calme absolu dans un seul et même morceau d'à peine trois minutes ("Stones of Hawaï", "Cinnamon"). Si on interrogeait des psychologues, quelques-un pourraient diagnostiquer la folie et si l'examen se bornait à l'écoute de l'hystérique "Robotoy" finnois, on ne pourrait pas les contredire, Sna-Fu se prononce bel et bien "fou" et pas "fut"... A l'opposé, si on s'attarde sur la "Route '66", on trouve un groupe presque posé, qui laisse s'exprimer la basse, le chant puis les guitares très clairement avant de mettre le feu (puis de l'éteindre) à l'unisson, graves ou aigus, tout est bien disctinct, chaque note est à sa place, c'est un travail d'orfèvre forcément très réfléchi.
Superbe pochette, compositions ultra énergiques, maîtrise absolue du son, que nous faut-il de plus ? Rien.
Rock and roll in your face !