slipknot - the end so far Par-delà le bien et le mal, par-delà la vie et la mort, la marque Slipknot perdure et continue d'alimenter les discussions auprès de la machine à café. Bon, peut-être pas dans toutes les boîtes mais ce qui est sûr, c'est qu'un nouvel album du gang masqué divise toujours. Et ce The end, so far devrait, pour une fois, énerver les fans les plus hardcore. Car ceux qui se délectaient du manque d'imagination du groupe de Des Moines et appréciaient le côté redondant de leurs compositions vont ici pouvoir hurler au scandale tant cet opus est "rock".

Douze titres sont annoncés sur la pochette (à condition d'avoir la bonne, certaines éditions se sont bien plantées dans la tracklist et même dans le titre de l'album !) mais le premier comme le dernier, si ce ne sont pas à proprement parler une "intro" et une "outro" n'ont rien à voir avec ce à quoi Slipknot nous a habitué. Basse très ronde en avant, chant ultra mélodieux, petits chœurs angéliques, guitares douces, que ce soit sur "Adderall" ou sur "Finale", on a plus l'impression d'avoir lancé l'écoute d'une rareté de Porcupine Tree que d'un opus de metal ! Petit "ouf" de soulagement pour l'aficionado transi avec "The dying song (Time to sing)" qui coche pas mal de cases pour être estampillé "pur produit Slipknot" même s'il le fait sans éclat. Un petit peu comme pour "Hive mind" clairement écrit pour soulever les stades plus que tes enceintes. Non, les maggots n'ont pas grand-chose à se mettre sous la dent à part l'explosif "H377" (mais pouvait-il en être autrement avec un titre pareil), ça tape, ça chante vite, ça laisse un peu d'harmonie pour le refrain et c'est diaboliquement efficace. Deux autres plages sont assez bonnes dans ce style, ce sont "The chapeltown rag" et "Warranty", ensuite, rideau. On range les tempos bourrins, on laisse tomber la vindicte, on ouvre un pot de miel et on compose des riffs sur guitare acoustique ! Ce n'est peut-être pas à ce point-là mais les autres morceaux sont bien plus "cools". "Medicine for the dead" ou "De Sade" (oui, c'est un hommage au marquis) contiennent de bonnes vibrations, les titres sont bien foutus, apportent quelques petites touches de rage mais ce sont des pièces assez progressives, très variées et qui ne tabassent pas du début à la fin. Évidemment, ce sont deux morceaux que j'aime beaucoup car ils sont justement très différents de ce que sait faire Slipknot. Dans cette veine, on trouve aussi "Acidic" et "Heirloom", tous deux très rock, tellement légers et mélodieux qu'ils seraient peut-être plus à leur place sur un album de Stone Sour ! L'autre combo de Corey Taylor n'a rien sorti depuis Hydrograd en 2016 et ne devrait pas être réactivé tout de suite, pas grave, autant mettre tous ses œufs dans le même panier ! Étendard de ce nouveau visage (sic), le single "Yen" ressemble à un slow, certes il s'encanaille un peu mais ne déborde jamais dans la grosse baston et reste très romantique...


The end, so far, "pas trop tôt" diront certains, "de toute façon si c'est pour faire ça" diront d'autres, si la fin se rapproche, c'est peut-être que Slipknot a fait le tour de Slipknot (et ce, depuis un bail), les voici un peu perdus et c'est comme ça que je les préfère, quand le brouillard se diffuse et fait oublier les repères trop évidents.