sleepers : Eurocks 2003 sleepers : Eurocks 2003 Bon alors les Sleeppers, vous êtes contents d'être là ?
Mammu (chanteur/guitariste) : Oui, dans la mesure où on devait jouer dimanche dernier avec Queen Adrena au Nouveau Casino et que j'étais malade...à cause des Lofofora ! On va pouvoir les balancer un peu... (rires) Sérieux, trois jours avant la date de Paris, les Lofo étaient à Bordeaux pour un concert, et comme on prépare un morceau avec eux pour le prochain album ils nous ont invité au concert puis après on fait les cons dehors à boire des coups. J'ai chopé froid, du coup, on a annulé le concert, j'étais grave malade ... Maintenant on est là pour la soirée c'est cool.
Fred (batterie) : Tout va bien ! On voit les gens du label qu'on avait pas vu depuis un petit moment et ça fait plaisir. Et aussi quelques potes de Paris... ça me fait plaisir de monter à la capitale, pour une fois, pas pour jouer ! (rires) C'est plutôt plaisant de faire une fête avec les gens du label, de discuter un peu d'autres choses... Ca fait du bien !
Laurent (basse) : Venir à Paris c'est pas spécialement un évènement pour nous, on y est venu assez souvent, c'est pas le problème mais ça fait plaisir quand même, c'est une ville à part. Ce soir, on est là pour la sortie du DVD, cest plus une fête qu'autre chose ! Bon voila, s'il n'y a pas grand monde c'est pas très grave, les gens ont peut être autre chose, on est mercredi... et en plus en ce moment c'est l'état de siège... (ndK : d'urgence, ne nous emballons pas !)

Pourquoi 15.597_making noises ?
M : C'est une espèce de petit délire qu'on s'est fait, ça fait 15 ans qu'on est monté. On a commencé au lycée hyper tôt en 89, à démarrer avec des petites conneries... Et 597 c'est à peu près le nombre de concerts qu'on a fait, à la louche... Ce doit être dans ces eaux-là . On s'est dit on va faire des trucs avec des codes...
L : ...et making noise, c'est faire du bruit !

D'où est venue l'idée de mettre la disco sur le DVD ?
M : Alors pour 2 raisons, en fait la première, c'est parce qu'il y a pas mal de gens qui nous ont découvert à partir de Cut-off en 2000, au moment où on a commencé à faire plus de dates, à faire un LP un peu plus produit qui ressemblait vraiment à quelque chose d'intéressant. Bon je dis pas que ce qu'on faisait avant ne l'était pas mais ça commençait à s'ouvrir sur des projets un peu plus balaises. Donc tous ces gens qui nous ont découverts depuis Cut-off ensuite Interaction voire le prochain qui sort en février, certains veulent récupérer les premiers disques et on ne les trouve plus. Le premier notamment, qui était vachement intéressant à l'époque en 94. On n'a pas les moyens de le refaire, on n'a pas envie de le refaire, on préfère aller de l'avant, faire de nouveaux trucs...
Laurent : C'est un peu pour fêter nos quinze ans aussi qu'on l'a fait ! Pour 20 euros, t'as le DVD plus toute la disco plus six raretés qu'on n'a jamais sorti ailleurs sauf une qui est sortie sur la compil' Abus dangereux sinon les cinq autres c'est des vieux morceaux du début des 90's qu'on se gardait pour nous, des vieilles démos... On les a remasterisées, ça nous paraissait important que pour ce prix-là, il y ait déjà tout ça.
M : La deuxième raison, c'est que j'ai envie de bosser le DVD comme une carte de visite pour bosser à l'étranger, ça va faire un support intéressant dans la mesure il y a de l'image, il y a des archives et une discographie complète donc on pourra voir qu'on ne débarque pas d'avant-hier...
Combien de temps ça prend pour préparer un tel DVD ?
M : C'est un pote à nous qui s'est proposé de nous le fabriquer gratuitement, d'ailleurs on ne le remerciera jamais assez sinon on n'aurait jamais eu les moyens de le faire, encore une fois l'argent est là, ça coûte le prix d'un LP environ 15.000 euros... Donc le mec nous dit "ouais, juillet-août, j'ai rien, si vous voulez on délire, on se fait un DVD..." Du coup on l'a emmené sur plein de dates avec d'autres gars de Paris qui se sont proposés, qu'on a rencontré sur la route... On a formé une petite équipe de cameramen et on s'est rencardé sur deux concerts principalement (sauf pour les Eurocks où on a racheté les droits). On a fait 2 concerts filmés avec eux donc (à Mulhouse au Noumatrouff et à Bordeaux), il y avait 5 caméras, chacun avait son petit rôle... Et hop ! Ensuite, on a passé l'été à mixer, à monter dans l'idée de résumer un peu la tournée Cut-off/Interaction...
L : Cest quand même important pour nous de fêter nos 15 ans sans splitter, sans rien... ! En continuant avec touts les galères que ça comporte. Quand on pense à tous les groupes qu'on a croisé qui n'existent plus... On avait une scène musicale en France qui était très très riche...
Portobello Bones, Condense...
L : Bastards... Vraiment la belle période, on a eu de la chance ! A l'époque, on avait le tourneur d'Amphetamine Reptile records donc on a fait les tournées d'Unsane, Neurosis, Hammerhead... Donc on s'est dit que ça serait pas mal de sortir un objet, un truc complet que les gens aient envie d'avoir...
Un truc pour marquer le coup et exhaustif en même temps...
L : Exactement ! Quand il y a de plus en plus de gens qui écoutent ce que tu fais, t'es content c'est forcé ! C'est ta musique. Nous on gagne de l'argent sur les concerts pas vraiment sur les disques, ce qui nous intéressse, c'est de continuer et d'avoir un peu d'argent sur les intermittences pour les concerts. Le but c'est surtout de se faire plaisir et de faire plaisir aux gens qui écoutent Sleeppers.

Vous avez un souvenir d'un live qui vous a marqué ?
F : Il y a beaucoup de concerts qui m'ont marqué... Peut être en particulier avec Neurosis et Unsane... Finir les concerts en percus avec eux pendant 20 minutes... Cétait vraiment trés fort ! Après, c'est vaste, les premières parties d'Hammerhead, Today is the Day]], tous ces groupes d'Amphetamine, ça a été de grands moments...
M : Peut-être pas le meilleur souvenir, mais aux Eurocks, jouer devant plus de 2.000 personnes, c'est quand même impressionnant...
L : Sur le DVD, il y a vraiment des trucs que j'ai aimé mettre, bon après, forcément... (il hésite) il y a ma petite préférence... C'est dans les bonus, c'est le morceau "The Whale" je crois, à l'Arapaho en 96, la tournée française Sleeppers, Unsane, Neurosis dans l'ordre parce qu'on a découvert des gens qui étaient comme nous... On a toujours des rapports avec eux. Avec Steve (Von Till), le chanteur de Neurosis, on s'écrit de temps en temps, Avec Chris ou Dave d'Unsane, Mammu les a vus cet été... Ils respectent ce qu'on a fait, on respecte carrément ce qu'ils ont fait, il y a une sorte de réciprocité... Ce respect qu'on a acquis sur scène. Les gens qui aiment bien ce genre de musique, il n'y en a pas beaucoup en France, mais ceux qui l'aiment, l'aiment vraiment...

Et maintenant, l'avenir ?
M : La suite on en est là, la sortie du DVD et puis là, lundi (14 novembre) on va au studio pour le 5ème album, Elements. Il risque de s'appeler comme ça, on vient de changer plusieurs fois de noms mais on pense qu'il va s'arrêter là -dessus. On va enregistrer chez Nini (Denis Barthes), le batteur de Noir Désir. Il vient de monter un studio qui tient la route et on va passer un mois là-bas avec Fred Norguet donc il y aura des surprises, des invités... Ca va faire huit mois qu'on est dessus, on a fait plusieurs préprods avec Fred, il est venu à Bordeaux, on a calé des trucs, on a bricolé... On est dans les starting blocks, là !!! J'ai hâte que ça démarre !
L : Elements sort à priori en avril 2006. Enregistré au studio perso de Nini. Les gens savent que ça fait longtemps qu'on travaille avec eux. Mais honnêtement si je peux passer un petit mot là-dessus, c'est que les Sleeppers ont une histoire avec Noir Désir... Il y a beau avoir les histoires qu'il y a eu, ça ne nous regarde pas. Moi Noir Désir, c'est un groupe que je respecte, que j'adore en tant que musicien. Je serai toujours là pour les défendre parce, Noir Désir, ce n'est pas une personne, c'est un groupe, voila. Tant que les gens comprendront pas ça... Après, il y a des choses qui se passent, ça ne nous regarde pas... Moi j'aimerais toujours Noir Désir pour leur combat, pour tout ce qu'ils ont fait pour la musique en France, leur choix ... Bertrand, il aura payé ce qu'il a fait, il a le droit de continuer à vivre... On ne peut pas défendre ce qu'il a fait, mais je ne peux pas juger non plus... Tout ce que j'espère c'est que ça vive longtemps, parce qu'un groupe comme ça, il n'y en a qu'un en France, y en aura pas 10.000 !
Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour tous les gens de Bordeaux au niveau musical. Je sais qu'ils sont engagés, je sais qu'on tient aux mêmes choses humainement, on a une histoire commune. Je sais que la plupart des gens qui nous connaissent le savent, il y a beaucoup de gens aussi qui ont la mémoire courte, je n'ai rien à dire de plus.

sleepers : Eurocks 2003 sleepers : Eurocks 2003 On en revient à Elements, donc...
L : (rires) Donc enregistré chez Nini avec Fred et produit aussi par ce dernier, on ne change pas une équipe qui gagne comme on dit. On aime bien continuer avec lui parce qu'on a une évolution commune avec lui, il a fait plein d'albums différents et c'est bien de pouvoir, de par notre expérience en tant que musicien et lui en tant qu'ingé son, de continuer d'expérimenter les choses qu'on peut faire pour produire de la musique.

Il y aura des changements notables par rapport à Interaction ?
F : Ca va revenir à un son beaucoup plus rock. De ce qu'on a entendu dans les préprods, ça revient à un truc plus brut. Je pense qu'au niveau du son, ça sera entre Cut-off et Interaction, plus brut, plus "baston"... Pas qu'Interaction était mou du cul mais en tout cas, plus naturel. C'est ce qui se dessine, maintenant, en studio, il peut se passer plein de choses... en fonction de l'ingénieur du son, de comment on ressent les choses sur le moment, il y a quand même une trame, on se donne un chemin un suivre sur l'enregistrement mais avec des possibilités, ça reste ouvert.
M : Ca reste dans la même lignée, ça reste du Sleeppers ! Après, il y a une évolution dans les titres, notamment sur deux morceaux. On a invité Reuno de Lofofora, il va chanter sur un titre qui ressemble un peu à du Tool ou à du Sonic Youth, pour mettre des étiquettes... On est contents de plusieurs titres vraiment aboutis qui nous plaisent vraiment (...) , des morceaux plus noisy, plus barrés... Après, on a les Rageous Gratoons, un groupe de Bordeaux, qui font de la musique de l'est, typée roumaine. C'es des potes à nous, on aime bien leurs sonorités, et on vient de passer pas mal de jours avec eux sur un morceau qui va figurer sur le disque, ça va être intéressant de voir ce qu'on peut faire avec ça.
L : Différence notable de par la façon d'aborder l'album, on l'a tous abordé comme un album entier, je ne sais pas ce que ça va donner mais on essaie d'enter dans un univers entier... T'écoutes le premier morceau, t'as envie d'écouter le reste, on ne fait pas un titre qui détache du dique, pour dire que ça va être le tube et le reste on s'en branle... Non, on ne bosse jamais comme ça. Les gens l'ont peut-être ressenti comme ça pour Interaction, Raf (le 2ème guitariste) venait d'arriver et on avait bossé pour lui laisser de la place, pour qu'il s'intègre vite... Parce que pour Cut-off, Mammu avait fait toutes les guitares, on était en trio, ça a été un jeu similaire, il a été traité différemment... Maintenant que Raf est vraiment rentré dans le groupe, qu'il a vraiment sa place, il est d'accord aussi pour qu'on bosse un album qui est plus dans la direction de Cut-off.Pour les compos, on ne peut jamais juger de ce qu'on fait, c'est compliqué de prendre du recul...

Alors une sorte de concept, un peu comme Neurosis ou pas ?
L : Un petit peu comme ça. De toutes façons, on a toujours été influencé par ces gens-là, ou d'autres comme Pink Floyd...
Ce ne serait pas un concept narratif mais plus un concept d'ambiance...
L : Voilà, exactement ! Ca se suit, c'est rentrer dans une atmosphère et t'as envie d'écouter tout l'album. La musique (en général) correspond à des moments de ta vie sentimentale, il y a toujours des truc qui collera à ce moment-là. J'ai été fan des Cure pendant longtemps quand j'étais jeunot et je pense qu'en vieillissant il y a toujours un truc qui te colle à la peau. En musique, faut pas être fermé, car à un moment donné il y aura une musique qui collera à l'état d'esprit de ce moment précis. Pour moi c'est comme ça, ce que je trouve dommage, c'est que les médias, dans leur politique commerciale, ne laissent pas aux gens la possiblilté de découvrir d'autres musiques qui pourraient leur convenir à ce moment donné...

On formate la musique comme les esprits finalement...
L : On formate parce qu'il y a matraquage ! Au bout d'un moment, on a l'impression que, pour la journée soit belle, il faut qu'ils (les gens) écoutent ça, car ça va rappeler de bons souvenirs... C'est dommage parce que ça peut être exutoire la musique aussi. Les gens ne l'ont pas compris, ils disent en écoutant Sleeppers "ça gueule, c'est du bruit, c'est violent..." ce côté agressif peut être exutoire, je trouve ça dommage cette fermeture d'esprit.

En parlant d'ouverture, vous pouvez nous parler d'Aspo ? (groupe parallèle de Laurent et Fred)
L : Justement, c'est l'ouverture par rapport à d'autres musiques, j'écoute beaucoup de choses différentes et Aspo m'a donné cette opportunité, en tant que bassiste, de jouer comme j'aime aussi... C'est à dire du vieux rock steady des 50's/ 60's où la basse avait une place prédominante, avec des supers riffs, je m'éclate ! Aspo c'est un monde comme ça où il y a des gens qui viennent d'horizons complètement différents, des gens d'Improvisators Dub, de Sleeppers, de Rageous Gratoons, des Hurlements d'Léo, quand ils viennent nous aider, ce n'est pas une question de style musical mais d'esprit et on a tous envie de partger des choses. Quand on joue cette musique, ça nous fait des sensations, des vibrations, c'est ça la musique, c'est le partage interstyle ! On adore jouer ensemble parce qu'il y a des choses qui se passent...
F : Je connais ce groupe depuis le départ parce que j'avais fait des boeufs avec eux il y a 8-9 ans. C'est un groupe qui s'est monté comme ça avec plein de gens qui aime le ska, le rock steady, le reggae ... Et là ça fait 5 ans que je suis avec eux et on se fait des concerts, on a sorti un album il n'y a pas longtemps, on se fait plaisir plaisir sur scène à jouer cette musique, du bon reggae, du gros ska. Ca nous fait bien vibrer...
Un plaisir différent de Sleeppers...
F : Tout à fait, c'est un complément. J'ai toujours fait des trucs à côté, pour rebondir, par rapport à l'instrument déja. Et puis en plus, quand tu fais un style différent, ça t'apporte par rapport à l'autre, c'est obligatoire de passer par des phases comme ça, surtout pour un batteur, où tu vas chercher des plans ici et là ... Ca t'apporte dans l'un et dans l'autre et c'est complémentaire tout ça. J'adore Aspo, j'adore les gens qui sont dedans, parceque c'est un belle histoire humaine en plus, donc tant que je pourrai continuer à faire l'histoire, je le ferai c'est sûr.
sleepers : Eurocks 2003 sleepers : Eurocks 2003 Il y a des albums dispos ?
L : Ouais le dernier s'appelle Romance without silence, ça plaira aux gens qui aiment le rock steady, Aspo ne se donne pas d'autres ambitions que de faire un bel hymne à ça. Ce style de musique fait partie du paysage musical français ! Dans Sleeppers, ça apporte beaucoup de choses, Aspo et Sleeppers sont 2 entités bien distinctes mais qui se complètent parce qu'il y a l'humain qui prédomine dans la façon de faire les choses, c'est ça l'important, c'est le partage, la sincérité... Pour finir, tout ce que j'espère, c'est qu'on dise que Sleeppers fait partie de ce monde-là, c'est tout ce que je demande, ça serait ma récompense. En ce moment en France, il n' y en a pas beaucoup, dans l'indé, il n'y a jamais eu trop de monde, c'est pas grave, l'important c'est que les gens qui y adhèrent, le font sincèrement. A partir du moment où il y a ça, on est content, on a fait quelque chose de bien (...) On n'a jamais menti sur notre musique, on n'a jamais dit "Tiens on va faire de la pop aujourd'hui parceque ça marche". On a toujours essayé d'être intègres par rapport à ça... Aprés, faut évoluer, car ce qui a tué un peu l'indépendant, je pense, c'est ce côté intègre, qui était extrème, genre "faut pas en parler". Si, il faut en parler des sous, c'est pas grave, ça fait partie du truc aussi, faut bien vivre ! Après, ce qu'il faut, c'est prendre dans la justesse des choses, C'est pas prendre 40.000 balles pour faire un concert, je trouve ça débile... On n'a pas besoin de 40.000 balles pour faire un concert ! C'est une question d'honnêteté aussi. Les gens savent très bien quel est le coût de la vie. C'est vrai qu'il y a des choses qui peuvent paraitre hallucinantes, par exemple, les footballeurs, ils sont payés à outrance mais ils t'apportent tellement de trucs... J'étais à Bordeaux en 98, je n'ai jamais vu des gens aussi heureux dans la rue ! Ca n'a pas de prix... Bon les mecs sont payés des millions mais, au moins, ils amènent des choses aux gens... C'est ça que j'aime dans l'Humanité. On est le 9 novembre, Paris est en couvre-feu pour les moins de 16 ans, parce qu'il y a des bagnoles qui crament et tout... Quelque part ils ne le font pas pour dire "on a cramé quelque chose", même s'il y a une surenchère, une concurrence qui se crée vis à vis des médias. Ils le font parce qu'il n'y a pas d'autres moyens de faire quelque chose, même s'ils sont jeunes... Ils ont l'impression qu'il ne se passe rien. Même si c'est pas beau, même si c'est naze de faire ça... En plus, ils le font dans leur quartier, c'est dommage car ils crament des trucs qui sont à eux, finalement... Ou à leurs parents, leurs voisins, des gens qui sont sur le même bateau qu'eux. Je pense qu'on en fait tous partie, parce qu'on galère, même si ce n'est pas de la même manière, j'en suis conscient. C'est un mode d'expression fort, peut-être un peu trop. Mais c'est important qu'il existe quand même. C'est violent dans les actes mais nécessaire, je pense... Il faut que les gens prennent conscience qu'on peut en arriver à ce stade là pour que les choses changent. Les choses ne se sont jamais faites dans la douceur, il n' y a pas que la Révolution Orange... Il y a aussi des choses qui peuvent arriver par la violence parce qu'il faut en passer par là ... Ce qui est dommage, c'est que ça sert le mauvais côté de la politique.
Il y aura de la récupération, c'est sûr...
L : Oui... Ce qui me fait chier, c'est que ça va être toujours les mêmes qui vont récupérer le truc, et c'est pas les bons. Maintenant, faut qu'il y ait des choses comme ça quand même, chacun se bat à sa façon. On a tous envie de dire des choses avec les moyens qu'on a.

Bon, vite fait dernière question, il y a un truc que vous me conseillez musicalement, ou que vous défendriez en ce moment ?
Raf (guitare) : Le dernier Neurosis (The eye of every storm), j'ai bien aimé, je ne connaissais pas trop avant. Eux (les autres Sleeppers) ne l'aiment pas forcément, ils préfèrent les vieux, c'est normal...
F : Dans les derniers trucs ?
Pas forcément un truc récent, peut être un truc que tu redécouvres, moi par exemple, je réécoute avec plaisir Captain Beefheart...
F : Ouais carrément ! Moi c'est Cop Shoot Cop, sinon, j'écoute vraiment de tout, le dernier Rageous Gratoons, j'aime bien le tout dernier Fantômas (Suspended animation) mais je préfèrais le premier (Amenaza al Mundo), après là, ce qui me vient comme ça ... Les vieux Helmet, ce sont des incontournables, des trucs qui reviennent dont on ne se lasse pas, même si tu les écoutes tout le temps, tu redécouvres par moments des breaks ou des trucs comme ça que t'avais pas forcément chopé avant...
L : En ce moment j'ai un coup de coeur, c'est le dernier album de Gorillaz et le dernier Dyonisos que je trouve hyper bien, C'est juste la liberté d'expression qu'ils ont, ils n'ont pas de limites et je trouve ça mortel !
M : J'ai croisé les Unsane cet été, j'ai passé la nuit avec eux à faire les cons (encore !!!) , il y a longtemps qu'on s'étais pas vus, ça m'a fait bien plaisir de les voir en tournée... D'ailleurs, on va faire 3 dates avec eux entre mars et juin, j'attends ça avec impatience et Chris m'avait parlé de High on Fire, un groupe ricain qui est sur Relapse. J'ai écouté, bah, j'ai pas trouvé ça d'enfer...
Et le projet parallèle d'Unsane, comment il s'appelle déja ?
M : Cutthroat 9 !!! Avec Chris qui chante et compose (ndK : en fait je voulais parler de Players Club, arf !). C'est super, par rapport au dernier Unsane que je trouve pas super en comparaison aux disques énormes qu'ils ont sorti... Par contre Cutthroat 9, si t'as l'occasion de le trouver achète-le ! C'est du pur Unsane vieille époque et c'est vachement bien...