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Review Concert : Slash, Slash à Paris (oct. 2012)

Slash / Chronique LP > 4

Slash-4 Comment être objectif quand il s'agit d'écrire à propos de Slash ? C'est compliqué pour moi, tant le guitariste chapeauté demeure un de mes artistes favoris ainsi qu'une pierre angulaire dans la construction de ma culture musicale. J'ai poncé ses différents disques (que ce soit avec Guns 'N' Roses, Velvet Revolver ou Slash's Snakepit) et je demeure toujours à l'affut de ses différents featurings (rock ou pas). Et bien entendu, je suis avec assiduité son "nouveau" projet musical formé avec Myles Kennedy (Alter Bridge) et ses Conspirators (bien plus que ses activités au sein d'un Guns 'N' Roses inintéressant au possible sans Izzy Stradlin à la guitare et Matt Sorum à la drum, mais tout ceci est un autre débat).

Dix ans après la sortie d'Apocalytpic love, et après l'énormissime World on fire et le très respectable Living the dream, c'est "déjà" le quatrième album de Slash featuring Myles Kennedy & The Conspirators (SMKC pour les intimes) qui vient de sortir il y a quelques semaines. Déjà, car entre les tournées mondiales qui suivent chaque sortie d'album et les activités de Slash avec G'N'R, on peut dire que le groupe (car il s'agit dorénavant d'un véritable groupe) a adopté un joli rythme de croisière. Le contexte est posé, reste à dire énormément de bien de ce disque (je t'ai prévenu, je ne suis pas objectif !), mais pas que (gardons un peu de suspense quand même !)

Première référence du tout nouveau label Gibson Records (cela ne pouvait en être autrement tant Slash est associé à cette mythique marque de guitare), 4 a été enregistré par Dave Cobb (Chris Cornell, Rival Sons) à Nashville en condition de live. Le son (assez brut) et les quelques (légères) imperfections du disque attestent de cette nouveauté pour SMKC qui n'a pas utilisé cette technique d'enregistrement pour ses précédents disques. En osmose (à tel point que tous les musiciens, à l'exception du guitariste Franck Sidoris, ont attrapé la Covid pendant la session), le groupe a œuvré avec application et dynamisme pour pondre un album accrocheur aux sonorités qu'on pourrait qualifier de vintage. Il ne pouvait en être autrement de la part de musiciens affutés et se connaissant par cœur (la section rythmique canadienne joue d'ailleurs ensemble dans Toque). Les morceaux, dans leur grande majorité composés par Slash pendant le Living the dream tour de 2018/2019, ne dérouteront pas les fans du guitar-hero tant par l'exécution parfaite que par la qualité des morceaux. Une qualité telle que les titres qui pourraient s'avérer inintéressants lors de leur introduction sont sublimés par le talent de Myles Kennedy (le lent et barbant "Spirit love") ou par les tours de passe-passe dont Slash a le secret (rendre passionnant l'intro gonflante de "Fall back to earth" est une performance de haute volée, avec un final digne d'un "November rain" des temps modernes !). Du côté des grandes réussites, je peux citer le génial C'est la vie (avec une intro à la talk box, ses couplets accrocheurs et ses refrains splendides), "The path less followed" (à l'intro parfaite, au meilleur solo de guitare du disque et aux mélodies vocales que les amateurs d'Aerosmith apprécieront) et "Fill my world" (tube qui ne manquera pas d'envahir les FM et qui va faire allumer les briquets - ou les portables - pendant les concerts).

Globalement, ça rock et ça roll à fond les ballons ("April fool" avec des guitares funky, "Call off the dogs" qui joue la carte du "SMKC traditionnel", le morceau d'ouverture "The river is rising") avec une basse plus présente qu'à l'accoutumée dans le mix. Et même si j'ai été quelque peu dérouté, lors des premières écoutes, par la production moins grandiloquente de ce disque, les compositions de ce 4, à défaut d'être révolutionnaires, sont clairement agréables. Chapeau, Slash (hum hum, oui, elle est facile) !

Publié dans le Mag #50

Slash / Chronique LP > World on fire

Slash - World on Fire Qu'attendre de Slash en 2014. Voilà un très bon sujet de devoir de philosophie, vous ne trouvez pas ? La réponse semble évidente, mais World on fire, son nouvel opus accompagné de ses désormais fidèles Myles Kennedy & The Conspirators, est un bon prétexte pour se pencher en profondeur sur le cas du génial guitariste. Vous avez 3500 signes. Défi accepté.

Le talentueux six-cordiste (Guns 'N' Roses, Slash's Snakepit, Velvet Revolver, mais ça tu le savais déjà) semble avoir trouvé la formule qui lui convient parfaitement en s'épaulant des mêmes musiciens que sur son précédent disque, lesdits musiciens l'accompagnant également en live depuis le début de son aventure solo. Et si tu as lu son excellente biographie, tu n'es pas sans savoir que notre ami recherche des musiciens avec qui il va se sentir bien et prendre un réel plaisir de jouer, car oui, Slash est un amoureux de la guitare, et sa vie est dévouée à la musique. Alors aujourd'hui, pas de pénible Axl Rose dans les pattes, pas d'instable Scott Weiland sur le dos, ladies and gentlemen, faites une ovation à Myles Kennedy, le charismatique et sympathique vocaliste d'Alter Bridge. Et après un énorme Apocalyptic love paru en 2012, Slash est (déjà) de retour sur disque avec World on fire.

Quoi de neuf sous le soleil ? Si tu aimes le jeu de guitare de notre ami chapeauté, tu vas bien évidemment te régaler. Le « touché » caractéristique du guitariste américain fera hérisser de plaisir les poils de ses fans, et comme un bonne nouvelle n'arrive jamais seule, World on fire est un album dense, avec pas moins de 17 titres et 78 minutes de chansons vraiment bien branlées. Oui, de chansons et pas seulement de soli envoyés à tout va pour faire mousser notre guitar-hero. Et dès le premier riff de « Word on fire » ouvrant le disque du même nom, le ton est donné, la Les Paul est affûtée, les amplis Marshall saignent déjà, et notre gaillard te le dis bien fort, droit dans les yeux (ou plutôt dans les oreilles) : pas de figuration ou de littérature, juste du rock 'n' fuckin' roll.

Du rock d'accord (« Shadow life », « 30 years of life », le monstrueux « Withered delilah »,.) mais aussi des titres taillés pour devenir des hits (« Automatic overdrive », « Beneath the savage sun », « Stone blind » très Guns N' Rosesien, le rugueux « Too far gone ») et quelques morceaux plus mid(inettes) tempo (« Bent to fly », « Battleground » , « Iris of the storm »). Sans oublier un dévastateur instrumental où Slash fait une nouvelle fois parler son touché si particulier, avec ce son de guitare qu'il trimbale depuis ses débuts avec Guns 'N' Roses et son solo en gamme mineure à se taper la tête contre les murs). Avec ce disque, on est entre le respect de l'entertainment et la liberté d'envoyer la sauce comme Dieu le veut.

Bien que défendu et présenté comme étant le deuxième disque de son nouveau groupe, (alors que, pour moi, notre homme n'a eu que deux groupes dans le sens « collectif » du terme), ce nouvel album de Slash, accompagné de sa « nouvelle » équipe, fait mouche et reste dans la droite lignée du précédent. Alors bien sûr, les réfractaires du chant particulier de Myles serreront les dents pour ne retenir que les belles envolées guitaristiques et les morceaux bien branlés (et regretteront que Weiland ait sabordé les géniaux Velvet Revolver). Les autres (la majorité, je te rassure) prendront leur pied à l'écoute de ce disque intelligent, bourré de « gros » morceaux, aux couleurs multiples et à la production monstrueuse.

Chronique Livre : Slash, L'autobiographie