Slash - World on Fire Qu'attendre de Slash en 2014. Voilà un très bon sujet de devoir de philosophie, vous ne trouvez pas ? La réponse semble évidente, mais World on fire, son nouvel opus accompagné de ses désormais fidèles Myles Kennedy & The Conspirators, est un bon prétexte pour se pencher en profondeur sur le cas du génial guitariste. Vous avez 3500 signes. Défi accepté.

Le talentueux six-cordiste (Guns 'N' Roses, Slash's Snakepit, Velvet Revolver, mais ça tu le savais déjà) semble avoir trouvé la formule qui lui convient parfaitement en s'épaulant des mêmes musiciens que sur son précédent disque, lesdits musiciens l'accompagnant également en live depuis le début de son aventure solo. Et si tu as lu son excellente biographie, tu n'es pas sans savoir que notre ami recherche des musiciens avec qui il va se sentir bien et prendre un réel plaisir de jouer, car oui, Slash est un amoureux de la guitare, et sa vie est dévouée à la musique. Alors aujourd'hui, pas de pénible Axl Rose dans les pattes, pas d'instable Scott Weiland sur le dos, ladies and gentlemen, faites une ovation à Myles Kennedy, le charismatique et sympathique vocaliste d'Alter Bridge. Et après un énorme Apocalyptic love paru en 2012, Slash est (déjà) de retour sur disque avec World on fire.

Quoi de neuf sous le soleil ? Si tu aimes le jeu de guitare de notre ami chapeauté, tu vas bien évidemment te régaler. Le « touché » caractéristique du guitariste américain fera hérisser de plaisir les poils de ses fans, et comme un bonne nouvelle n'arrive jamais seule, World on fire est un album dense, avec pas moins de 17 titres et 78 minutes de chansons vraiment bien branlées. Oui, de chansons et pas seulement de soli envoyés à tout va pour faire mousser notre guitar-hero. Et dès le premier riff de « Word on fire » ouvrant le disque du même nom, le ton est donné, la Les Paul est affûtée, les amplis Marshall saignent déjà, et notre gaillard te le dis bien fort, droit dans les yeux (ou plutôt dans les oreilles) : pas de figuration ou de littérature, juste du rock 'n' fuckin' roll.

Du rock d'accord (« Shadow life », « 30 years of life », le monstrueux « Withered delilah »,.) mais aussi des titres taillés pour devenir des hits (« Automatic overdrive », « Beneath the savage sun », « Stone blind » très Guns N' Rosesien, le rugueux « Too far gone ») et quelques morceaux plus mid(inettes) tempo (« Bent to fly », « Battleground » , « Iris of the storm »). Sans oublier un dévastateur instrumental où Slash fait une nouvelle fois parler son touché si particulier, avec ce son de guitare qu'il trimbale depuis ses débuts avec Guns 'n' Roses et son solo en gamme mineure à se taper la tête contre les murs). Avec ce disque, on est entre le respect de l'entertainment et la liberté d'envoyer la sauce comme Dieu le veut.

Bien que défendu et présenté comme étant le deuxième disque de son nouveau groupe, (alors que, pour moi, notre homme n'a eu que deux groupes dans le sens « collectif » du terme), ce nouvel album de Slash, accompagné de sa « nouvelle » équipe, fait mouche et reste dans la droite lignée du précédent. Alors bien sûr, les réfractaires du chant particulier de Myles serreront les dents pour ne retenir que les belles envolées guitaristiques et les morceaux bien branlés (et regretteront que Weiland ait sabordé les géniaux Velvet Revolver). Les autres (la majorité, je te rassure) prendront leur pied à l'écoute de ce disque intelligent, bourré de « gros » morceaux, aux couleurs multiples et à la production monstrueuse.