Slash hally Slash hally Il est toujours agréable de voir une légende sur scène. Alors quand cette même légende tourne en Europe avec une première partie ne posant que trop rarement ses amplis dans notre bel hexagone, il était difficile pour votre serviteur de résister à l'appel des sirènes du rock 'n' roll !

Slash est en ville ! Oui, le fameux pistolero des Guns N' Roses, reconverti par la suite dans Slash's Snakepit, Velvet Revolver puis dans un projet solo devenu avec le temps et les disques un véritable groupe, était à Paris le 20 octobre dernier pour défendre son dernier album Apocalyptic love, prétexte à un nouveau tour du monde pour délivrer la bonne parole du rock. Inconditionnel du gars depuis ma plus tendre enfance (disons adolescence !), et ravi par le spectacle du groupe délivré au Hellfest en juin dernier, je ne pouvais pas louper la venue du guitariste américain pour un concert version longue en tête d'affiche. Rendez-vous était donc pris au Zénith de Paris, endroit pas forcément le plus adéquat pour apprécier un concert, mais d'une capacité suffisamment importante pour contenter un maximum de fans. Quoique, la salle affichant complet depuis de nombreuses semaines, beaucoup d'aficionados du six cordiste sont restés sur la brèche. La formation américaine (car il s'agit bien sur le papier de Slash feat. Myles Kennedy and the Conspirators) a pris dans les flight case le valeureux et talentueux Ginger Wildheart, ancien frontman de The Wildhearts (groupe culte anglais sous-estimé) pour faire monter en température un public déjà incandescent.

Paris oblige, c'est à 19H30 que Ginger Wildheart foule les planches du Zénith. Pas moins de trois guitaristes sur scène et une ravissante choriste (sans oublier le traditionnel basse bat') sont sur scène pour délivrer un set aussi court qu'efficace. 30 minutes sont alloués au charismatique Ginger et sa bande, 30 minutes de rock 'n' roll envoyé pied au plancher. Très surpris de jouer devant autant de public à une heure peu propice aux grandes foules, les gars envoient un « Sonic shake » de grande qualité. Les lights sont rudimentaires, le son est un peu dur dans cette grande enceinte peu adaptée à la meilleure qualité sonore, mais le groupe se dépense sans compter et électrise un Zénith qui n'en demandait pas tant. La set list alterne les titres des différents projets solo de Ginger (dont un excellent « Suckerpunch » envoyé avec le bassiste de Slash) et des titres des Wildhearts (magnifique « Mazel Tov coktail », explosif « I wanna go where the people go »). Le groupe est complètement en phase, ne manque pas de prendre un sacré plaisir à envoyer ses brûlots devant un public attentif et il est déjà temps de quitter la scène, non sans que Ginger remercie sincèrement le public qui lui rend bien. Ginger Wildheart est un artiste doué, mêlant dans des équations complexes le rock, le punk et la pop. Le gars retombe toujours sur ses pattes, et je reste personnellement admiratif de ce musicien au génie hors pair. God save Ginger Wildheart !!!

Slash color Slash color J'en aurais presque oublié la raison qui m'a poussé à quitté mon home sweet home et à braver le mauvais temps parisien. Mais prendre deux heures de riffs en rafale me fera le plus grand bien, surtout quand le tout est exécuté par mon guitariste préféré. Rendez-vous compte, ce gars m'a donné envie de taquiner la six cordes, et je reste admiratif de sa carrière scénique et discographique. Et même si son nouveau projet pourrait sembler n'être qu'un prétexte pour prendre la route, grand bien lui en fasse, car ce mec est fait pour la scène. Le poids des années et des excès divers et variés n'auront pas eu raison de son jeu de guitare reconnaissable entre mille. Et c'est avec la ferme intention d'en foutre plein les enceintes que Slash et ses acolytes montent sur scène.

Je pourrais très bien vous réciter la set list et analyser chaque morceau avec une précision ultime, mais ça n'intéressera certainement personne. Alors je vous dirais que le son a été correct avec un bon mix des guitares (faut dire que ça ne pouvait pas être pire qu'au Hellfest avec un Slash dix crans au dessus de son partenaire rythmique), que le lighteux mérite la chaise électrique (pas de vert bon sang) même si ça aurait pu être pire, et que le groupe était en forme. Le bassiste Todd Kerns, en plus d'être doué (son jeu mérite des éloges), est un sacré frontman, même si certaines attitudes sont quelque peu exagérées), le batteur Brent Fitz est d'une efficacité incroyable, et Myles Kennedy assure son rôle de chanteur frontman à la perfection. Seul le guitariste Frank Sidoris, petit nouveau dans la bande, est quelque peu effacé.
slash paris slash paris Le groupe pioche dans les deux derniers albums de Slash, dans les meilleurs chansons d'Appetite for destruction des Guns, et (trop peu) dans les excellents répertoires de Slash's Snakepit (« Been there lately ») et Velvet Revolver (« Slither », « Fall to pieces »). Tiens, parlons-en des deux reprises de VR, balancées à la perfection par le groupe, même s'il est difficile pour Miles d'arriver à la cheville de Scott Weiland et sa manie de chanter faux mais d'embrumer tout le monde avec son charisme hallucinant.

Aucune faute de goût dans la setlist même si le quota de « ballades » a pour moi été « trop respecté », mais quelques grands classiques du pistolero ont été exécutés d'une main de/du maître (« Rocket queen », « Out ta get me », « Back from Cali »...), ledit maître s'autorisant même quelques solis de bonnes longueurs (notamment un passage bluesy complètement hallucinant), rendant fou un public en transe. Je reste intimement persuadé que ce grand Monsieur a marqué de son empreinte la guitare rock, et le bougre a encore plus d'un médiator dans son chapeau haut de forme ! Les deux heures s'achèvent avec un spectaculaire « Paradise city », morceau idéal pour terminer de la plus belle manière qui soit un show d'un professionnalisme exemplaire. Un excellent concert (à la limite du karaoké pour un grand nombre d'entre nous présents dans la salle !), et la sensation d'avoir vu (encore une fois) un excellent Slash bien accompagné. A chaque fois que j'ai vu le bougre en concert, je me suis dit que c'était certainement la dernière fois de ma vie. En espérant que je trompe pour la quatrième fois consécutive !