Skindred - Union Black Quatrième album studio pour les ex-Dub War qui, quelques dix-huit mois après Shark bites and dog fights, reviennent balancer du gros ragga-metal qui tâche avec un Union black qui joue d'entrée savoureusement avec les mots (mais pas que). S'amusant en réinterprétant l'hymne national anglais, les Gallois provoquent un peu (le titre de l'album était déjà un jeu de mots...) avant de passer aux choses sérieuses dès le second titre et un "Warning" qui castagne déjà les conduits. Là finit de rigoler, Skindred envoie les secousses rythmiques, fait bouger l'auditoire et injecte en intra-veineuse son groove ragga histoire de mettre les neurones à l'envers en les dopant à coups de guitares salvatrices couplées à une section rythmique. Efficace... comme le sont ses séquelles immédiates, "Cut dem", "Doom riff" ou "Living a lie". Le flow est imparable, les arrangements rebondissent aux quatre coins du studio et si l'ensemble manque parfois d'un soupçon de puissance qui le rendrait littéralement foudroyant, Skindred assure le show, mais reste encore à distance de Babylon, certainement son album de référence.
On se dit quand même qu'en live, ça doit être quelque chose, surtout quand le groupe lâche un dubissime "Guntalk" dans la fosse reggae pour anesthésier l'auditeur avant de le sortir de sa torpeur narcotique en rebranchant ses amplis avec la bombe "Own you", mélodies rock en appui d'un socle metal au groove atomique et définitivement caliente. La preuve encore avec un "Make your mark" chaud comme la braise, agrémenté de petites touches électroniques qui font patienter l'auditeur entre deux assauts de guitares... même si la mélodie est ici un peu trop mainstream pour réellement rester dans les mémoires. Séance de rattrapage immédiate donc avec la harangue guerrière d'un "Get it now" ou l'indomptable "Game over" et ses penchants métalliques affirmés. Et si tout n'est pas à garder dans cet album (notamment un "Death to all spies" branché dancefloor et parfaitement poussif), Union black contient assurément son petit lot de torpilles soniques qui matraquent les tympans aussi bien qu'elles pulsent dans les éprouvettes dub/reggae/électroniques... Et Skindred ré-inventa le ragga léthal.