Sikh - One more piece A l'approche du réveillon, avant de se préparer à dévorer la dinde et à en garder sous le coude pour engloutir la bûche et d'enchaîner sur les treize desserts, on peut aussi se payer une petite dose d'équarissage auditif avec le deuxième album studio de Sikh : One more piece. On appuie sur "on" et dès la mise en route, pas de doute, ça cogne dur. "The Quake" est envoyé brutalement dans les gencives par les niçois et le groupe, plâtrant à tout va, ne se gène pas pour y aller gaiement. Son groove-metal est aussi abrasif que ravageur, véritable appel au headbang, "5 seasons" vient apporter la confirmation de ce que l'on pensait tout bas après la secousse du premier titre : ce One more piece est plus puissant, plus incisif, plus produit, plus efficace, bref, plus tout, que le premier effort du quartet sudiste. Ce qui n'est déjà pas une mince affaire, Sikh étant déjà une bonne claque dans son genre. Alternance plans calmes mettant en exergue les mélodies et séquence de matraquage sauvage des tympans, le groupe ne retient jamais ses coups et lâche ses uppercuts sonores avec une précision chirurgicale ("Halcyon days"). Conséquence directe de ces petites séances de débroussaillage des conduits auditifs, ça balance et ça groove à mort. Les riffs nu-metal parviennent à sortir des ornières un genre pourtant moribond, même si réduire le groupe à la simple étiquette "néo" est bien évidemment réducteur.
On se souvient : "giga néo brutal core" disait la bio... Ici on parlera plutôt de nu-groove metalcore, mais avec respect, tant la force d'impact de Sikh en laissera assurément plus d'un sur le carreau. Et pour preuve : un "Hollywood" passé à la sulfateuse façon KoRn des grandes heures, puis un "Hammering the sun" tout en injection léthale de testostérone pure, et le groupe poursuit son chemin sans être vraiment inquiété par le jeu des comparaisons. Guitares turgescentes, riffing massif, section rythmique qui bétonne sans se gêner et prod énormissime, Sikh nous balance en pleine face le puissant "Ocean" aux effluves d'un Machine Head qui auraient été croisées avec celle d'un Pantera et d'un Ektomorf. Résultat ça cogne sec, ça pulse dans les éprouvettes et les niçois nous déposent sur la platine leur plus puissante arme de destruction massive. Une boucherie sans nom. Relâchant la pression sur le plus apaisé "Ballad of the harmless", le combo prend une petite respiration avant de relancer la machine encore plus fort. Avec l'énorme "Psychotro" d'abord, tubesque torpille métallique qui vient exploser les enceintes puis avec l'éponyme "One more piece". Efficace. Véritable entreprise de démolition musicale, le groupe a le riff facile, la précision d'un tireur d'élite et le groove qui dérouille... Un "Box my balls" chargé en effets avant que "Slaves of the 70's (Wisky)" ne se charge d'administrer la dernière dose de metal sulfurique et les Sikh peuvent appuyer sur "off" avec l'assurance d'avoir confirmé tout le bien qu'on pensait d'eux après leur premier effort. One more piece étant à bien des égards une vraie claque métallique, à l'artwork particulièrement réussi, signé par un "petit" groupe qui a déjà tout d'un grand...