Sickbag - Bushido codex Non, je ne suis pas un die hard fan de tel ou tel style de musique et encore moins de grindcore en particulier mais ai plutôt tendance à m'attarder sur un groupe à partir du moment où cela me plait et que le produit paraisse un minimum soigné (ceci permettant de passer de Redbong à Mumakil ou à Bëat In Zën). Et évidemment, en ayant suffisamment de temps à lui consacrer. Pour Sickbag, les deux premières conditions furent réunies assez rapidement mais il a fallu attendre ce mois de mai, riche en temps de clavier disponible, pour qu'une humble page lui soit consacrée. Ah, des paroles, des paroles, des paroles mais venons-en aux faits !
Et au niveau des actions, Sickbag n'a pas franchement l'air de s'assoupir car le groupe fulmine de nervosité, et ce ne sont pas les petites intros ventilées (garnies de clochettes ou d'un piano) de "Whose next ?" ou "Empire of disgust" qui viendront perturber le dispositif. Car c'est en lorgnant sur le death-métal et en enfournant de grosses cuillérées de hardcore (bien chaotique) dans son appétissant grindcore que le quintet vient te chatouiller les tympans. Et à l'aide d'une truelle s'il vous plaît ! Les changements de structures rappellent parfois ceux employés par des groupes plutôt math-métal comme Boys 1st Time ou Speewy Noisy ("Dirty ego", "Bushido codex"). Grosse présence du batteur sur ses pédales, le bassiste effectue son travail de fond avec déférence, auquel s'ajoutent une variété assez large de riffs ainsi qu'un chant relativement plaisant (pas trop "grouik-métal"), allant jusqu'à quelques claires apparitions sur "Year zero" et " Whose next ?".
Ajoutez à la galette une puissante production mettant en valeur chaque intervenant et une ligne graphique soignée au dépliant. C'est de cette façon que le grindcore ouvert d'esprit de Sickbag trouve fort légitimement une (petite) place chez nous, bien qu'il soit placé, c'est le moins qu'on puisse dire, sous le signe de la brutalité.