S'ils existent depuis 2006 et qu'on les a découvert en 2010 avec le split Ruins of a forgotten world qu'ils partageaient avec Another Moon, les Sick Sad World nantais (il faut préciser car les groupes ayant eu l'idée de s'appeller Sick Sad World, en référence à Daria ?, sont nombreux) ont attendu 2011 pour fixer leur line-up. Ils sont depuis 5 à bosser (Julien au chant, Antonin et Erwan aux guitares, Rico à la basse et David à la batterie) répétant puis jouant surtout dans l'Ouest (avec Coilguns, Memories of a Dead Man, The Long Escape, Earthship...) et enregistrant un premier album signé chez Send the Wood Music. Ce Murmuration bénéficie d'une prod soignée estampillée David Enique (Strike Down) pour l'enregistrement et Magnus Lindberg (Cult of Luna) pour le mastering et d'une allure qui ne trompe pas sur la marchandise...
Infos sur Sick Sad World
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Et ça tu connais ?
Rubrique :
Envy
Screamo/(post)hardcore nippon... (ni mauvais...)...
Rubrique :
Time To Burn
il est grand temps de bruler du riff hardcore qui dépouille....
Liens pour Sick Sad World
- SickSadWorldband.fr: site officiel (278 hits)
- sicksadworldfrance.bandcamp.com: Bandcamp (277 hits)
- Sick-Sad-World-NANTES: Facebook (258 hits)
Sick Sad World discographie sélective
Sick Sad World dans le magazine
Numéro :
Mag #37
Le mag de printemps est arrivé ! Et un groupe qu'on adore revient en couv' (c'est assez rare mais après une trentaine de mags, c'est un peu normal...), ce sont les Young Gods, d'autres Suisses ont répondu à nos questions puisque Nostromo est aussi de la partie. On met un peu de belge avec Namdose et les Français de Rescue Rangers, Projet KO, Shaarghot ainsi que le boss du Motocultor Fest et tu as la liste de toutes les interviews.
Liens Internet
- liabilitywebzine.com : webzine rock
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- musik-industry.com : webzine rock/métal/ciné
Métal > Sick Sad World
Biographie > Mad world?
Sick Sad World / Chronique LP > Imago clipeata
Artwork symétrique, noir et magnifique, son tout aussi lugubre et oppressant, nom d'album qui renvoie aux processions funèbres (ce sont les masques mortuaires de l'Antiquité romaine), le monde ne s'est pas franchement embelli depuis Murmuration sorti il y a déjà cinq années. Un temps mis à profit par le groupe pour partager des sensations sur scène et travailler histoire de corriger les petits défauts qu'on pouvait leur trouver.
Le souci du chant clair qui ne paraissait pas au même niveau de qualité que le chant lourd est oublié, les passages lointains de "The family" (bien mêlés à des samples de Charles Manson) le laissaient penser, c'est carrément confirmé avec "Battlefield" où les ambiances variées permettent au(x) chant(s) de se mettre en valeur tout autant que les instruments, on est alors porté dans des petites bulles de légèreté qui prennent leur envol délicatement... avant d'irrémédiablement éclater. Parce que si Sick Sad World n'avait pas encore franchement choisi son style de prédilection jusque-là, désormais le Post Hard Core tient la corde, les morceaux sont étendus, les constructions s'opèrent par couches successives, les oppositions sont marquées, le tempo est maîtrisé (quelle démonstration que cette progression sur "Market") et même quand le titre est "court" (comprendre un peu moins de 6 minutes), le soin apporté à l'atmosphère est flagrant ("Destroy"). Parfois, on se sent en terrain déjà défriché (par Cult of Luna pour ne citer que le groupe de Magnus Lindberg qui a fait le mastering) mais il n'est jamais évident de faire très neuf dans ce style (le gimmick de liaisons sur "Battlefield") et on trouve toujours quelques petites marques propres au groupe (le phrasé parlé sur "Echoes", le chant particulièrement doux du début de "The rope", les pleurs de "Market") et il faut bien avouer qu'on serait déçus si les Nantais ne finissaient pas toujours par tout exploser en mode "la fin de ce monde triste et malade mérite un putain de cataclysme riffique, rythmique et guttural".
L'excitant projet Sick Sad World vient donc ici entériner nos espoirs et nos envies, confirmant la maîtrise qu'ils ont de leur art en livrant un album d'une rare intensité. Imago clipeata honore donc le passé (celui du groupe comme d'un sous-genre qui a une vingtaine d'années) et promet un bel avenir.
Publié dans le Mag #37
Sick Sad World / Chronique LP > Murmuration
Malgré ce que pourrait penser le béotien, entre HardCore et Post-HardCore, il y a un monde... et assez peu de groupes osent faire le pont entre les deux styles, Sick Sad World est de ceux-là même si sur la durée, c'est du côté lancinant et lumineux que la balance penche. Pourtant après une introduction qui ne donnait pas beaucoup d'indices ("Spread your wings..."), le ton donné par "...And burn the crows" était clairement métal HxC (voire métalcore) avec riffs parpains, chant écorché et rythmiques concassantes sur une grande partie du morceau, certes, il y avait quelque parties plus éclairées (au chant comme à la guitare) mais ce n'était qu'un résumé de ce qui allait suivre...
La suite, c'est la grande classe sortie par le combo qui lâche dès "Obsolete obstacle" un passage éthéré bluffant puis son antithèse la plus obscure avec un chant lourd d'excellente facture (parce que pour une fois, les parties sourdes sont mieux tenues que celles qui sont plus claires, là-dessus, le porte-parole doit progresser car il est capable de bien mieux, il le prouve d'ailleurs sur "Ghost voice"). Et on va retrouver quelques autres moments tout aussi délicieux tout au long de ce Murmuration du plus tripant (parce qu'il prend véritablement aux tripes) "Prophecy" au plus émouvant "Missing bro". On oublie alors le côté HardCore qui n'est pourtant jamais très loin mais qui au fur et à mesure se fond de plus en plus dans la masse et termine par se surimposer, on obtient alors "Old path" par exemple, une musique où la trame principale est faite de douceur (chant et guitares claires, batterie feutrée), bientôt agrémenté par une ligne de distorsion qui amène un chant lourd sur lequel se greffent des riffs puissants mais le rythme ne reprendra jamais le côté binaire de "...And burn the crows". Comme si la clarté venait se confronter à l'obscurité pour savoir qui allait l'emporter.
Sick Sad World présente d'énormes qualités de composition, combinant à merveille des atmosphères qui semblent pourtant incompatibles et si je suis déjà conquis, je me dis que si le groupe corrige ces quelques soucis de chant (assez dommageables sur "Rebirth" ou "Island"), il pourrait devenir énorme. C'est tout le mal que je leur souhaite.
Sick Sad World / Chronique Split > Ruins of a forgotten world
Ruins of a forgotten world... Alors là, avant même d'aller plus loin, rendons hommage au graphiste, auteur d'un artwork de très grande classe, qui plus est parfaitement dans le ton de la matière audio que recèle ce split partagé entre Another Moon et Sick Sad World. La transition est du reste toute trouvée puisque le responsable de la création graphique n'est autre que Englar aka Seb aka... Another Moon (la logique est imparable).
Architecte de ce "one man band" (découvert sur la compilation Falling down), c'est donc lui qui ouvre d'ailleurs les hostilités de Ruins of a forgotten world avec "There will be no sunshine anymore", petite merveille d'alliage ambient/rock/postcore euphorisant et cathartique qui, quasiment 12 minutes durant, transporte son auditeur dans un autre monde. Une dimension parallèle, univers alternatif dans lequel les "Ruins of a forgotten world" sonneraient le glas d'une civilisation dont le temps serait désormais révolu. Des crescendo appuyés par la voix du chanteur de SSW venu le temps d'un titre, apporter sa contribution hurlée aux travaux d'Another Moon, des arrangements subtils et raffinés, pour un résultat qui nous projette en pleine figure des émotions brutes qui trouvent leur écho dans "The end of all things", magnifique épitaphe musicale de cet univers à haute densité passionnelle, enfanté de toutes pièces par Seb/Englar.
De son côté, Sick Sad World donne dans le metal à tendance hardcore/screamo/post-core sauvage (rayer la mention inutile), impétueux et subversif, en alternant les chants, mélodiques/écorchés, autant que les montées en pression qui parsèment un "White room" massif et chargé en riffs cautérisants à souhait. Les guitares bien saignantes, la rythmique lapidaire, le double chant à l'ambiguïté schizophrénique et paradoxalement, des éléments rock alternatifs dilués dans un mélange de metal alternatif et de hardcore effervescent ("Heads"), SSW est du genre volcanique, imprime sa marque et délivre un troisième titre en forme de manifeste presque nihiliste. L'ensemble étant d'une remarquable cohésion, une forme d'harmonie sombre et destructrice qui trouve son aboutissement dans le chaos ambiant, une oeuvre aux résonances terriblement contemporaines.