shun : michael in reign Cet EP n'est pas une superproduction et si le son manque peut-être un peu de volume, les 7 titres sont d'une richesse émotionnelle rare. "Glass to sand" nous plonge dans le monde de Shun, la batterie sonne clairement, les cymbales sont étouffées, la basse ronronne, la guitare est douce, même en disto les riffs joués rapidement ne sont pas agressifs, et au-dessus de tout il y a une voix, un chant, des mélodies venues d'ailleurs. Seuls Tool et Nihil m'avaient mis dans cet état auparavant. C'est "indescriptible", disons qu'il faut l'écouter pour pouvoir vraiment comprendre ce que l'on ressent en présence de cette musique. "Michael in reign" est lui dénué d'accords ravageurs, le son des slides glissent dans nos oreilles, à l'image d'un Staind, le chant nous transmet une sensation de douleur, de peine, de mélancolie, notre cœur pleure et ses battements s'accélèrent avec la fin du morceau. Après une intro faite de quelques notes de guitares, "Piece by piece" fait preuve de violence quelques instants avant de se calmer, le chant murmuré suit les breaks et nous touche au plus profond de nous-même sur le refrain qui ressemble à une prière désespérée. Les roulements de batterie et les effets de guitare nous plongent dans un état second, nous compatissons rapidement à la douleur exprimée par le groupe. Mais cette tristesse est vite oubliée avec les premiers accords de "Second voice" qui sont plutôt joyeux, Shun retrouve de l'entrain, nous aussi, tant notre vie à l'écoute de cet EP se calque sur ce que nous entendons. Shun se bat avec ses démons, crée des ambiances, nous emporte avec lui en temps trois accords, "Sell them dreams" nous a déjà hypnotisé, son tempo lent nous berce alors que l'orage sonore gronde au loin, la supplique "so care for me" et son écho s'accompagne d'une violente pluie de notes. L'état dans lequel on se trouve, aussi déprimant puisse-t-il paraître, est un état de bien être, en paix avec notre environnement, puisque totalement détaché de celui-ci, on peut crier sa haine avant d'entamer "Closure". Les effets de guitare sont deftoniens, très travaillés, la voix toujours aussi bien posée, même sur les passages les plus violents de cet Extended Play auxquels nous sommes alors confrontés. Aucun de ses titres ne souffre de défauts et le dernier est un bijou, "Hopesend" est mon titre préféré, comme les autres mais un peu plus encore. La douceur qui s'en dégage est incomensurable, les mots choisis par Billy pour nous parler sont précis et percutants, la honte et le remord habite ce dernier titre, à tel point qu'on en pleure comme si nous, simple auditeur, étions nous aussi coupables.
Si tu ne connais pas encore, Shun, maintenant, c'est presque fait, il ne te reste qu'à écouter, respecter, vivre, ressentir, subir, pleurer, aimer, suivre, adorer.