On dira ce que l'on voudra du label Solid State Records, lequel s'est fait une spécialité de pulvériser les charts avec ses groupes de metal et/ou rock dur estampillés "chrétiens", la plupart défouraillent quand même bien comme il faut, ces mecs là s'y connaissent quand il s'agit de déceler un potentiel. De August Burns Red à Trenches ou Underoath, en passant par Demon Hunter, Haste the Day et autres Norma Jean, la nouvelle poule aux oeufs d'or de la scène metalcore (et affiliés) US a de sacrés arguments à faire valoir lorsqu'il s'agit de propulser dans les tuyaux des groupes au gros son qui essorent les tympans à coups de torpilles métalliques dont l'efficacité ne souffre généralement d'aucune contestation. Et là, faut bien l'admettre, avec The Showdown, le label a eu du pif.
Gros riffs de grattes qui dépouillent, batterie en mode mitrailleuse lourde, chant guerrier et petits solis qui font mâle, un charisme de fou et un groove southern rock qui ravage tout sur son passage, le metalcore sudiste (mais chrétien... oui, chacun son délire) des américains fait d'entrée de jeu de sacrés dégâts dans les enceintes avec "The man named Hell". Sur "Heavy lies the crown", le groupe démarre vite et fort avant d'assommer littéralement la concurrence... mais c'est surtout avec le furibard "Bring it down" qu'il impressionne son monde. The Showdown 1 - tes voisins 0. Passant en mode bulldozer thrash metal qui démâte avec une batterie frénétique qui met tout ce qu'elle a dans les toms, puis dans la double pédale, le groupe arrose littéralement les tympans de riffs démoniaques envoyés dans les conduits avec l'énergie de celui qui a sérieusement envie d'en découdre.
Une petite respiration, de quoi reprendre son souffle (la ballade southern rock un peu mellow "Take me home") et voici que les gaziers en remettent une (grosse) couche avec l'éponyme "Blood in the gears". Et là dans la catégorie riffs tronçonneuses + rythmiques ultra-carrés + vocaux hargneux, autant prévenir, ça sur-chie bien comme il faut. Pur cocktail de southern-metalcore sévèrement burné, ce quatrième album signé The Showdown fait imploser l'éthylotest quand il s'agit de mettre les c... sur la table et d'envoyer du gros avec l'énorme "Dogma enthroned", de lâcher un peu de fuzz metal à la rugosité "Panteresque" ("No escape") avant de faire tourner les turbines plein gaz ("The crooked path"). D'une rare efficacité et doublée d'une belle puissance de feu (malgré son "Diggin' my own grave" final frisant le ridicule), Blood in the gears voit ses dix titres transformer l'album en véritable entreprise de démolition, une bonne dose de "cool" en plus ("Graveyard of empires"). Un pur condensé de testostérone destiné à carboniser l'asphalte, des brûlots turgescents envoyés par pack de 12 et une énergie qui transpire à chaque riff, attention tuerie.

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