Shaka Ponk - Bad porn movie trax Sorti au printemps 2009 avec une pochette colorée rappelant énormément Loco con da frenchy talkin', le deuxième album de Shaka Ponk revient en force dans les bacs courant février 2010 pour surfer sur la vague médiatique déclenchée par leur nomination aux Victoires de la Musique option "Révélation scène". Et peu importe s'ils gagnent ou pas une statuette merdique donnée par une industrie qui regarde bien plus souvent les charts et les comptes en banque des majors qu'elle n'écoute les disques, le groupe jouera en live (enfin il faut espérer que ce soit bien du live) "How we kill stars" lors de la cérémonie et ça foutra un peu de rock sur nos antennes... Et du vrai rock hein, pas une parodie ridicule du genre B.B. Brunes ou Indochine, tous deux nominés dans la catégorie "album rock de l'année", après on s'étonne que le Français moyen n'aime pas et ne consomme que très peu de musique... Bref, dans un océan de mièvrerie crasse et d'hypocrisie mercantile (Grégoire, Coeur de Pirate, Johnny Hallyday, Marc Lavoine, Sliimy, Calogero...), il y aura une claque électro-rock rafraichissante : Shaka Ponk et ses titres illustrant un mauvais film de cul. Tant pis pour la bienséance, on a traduit le nom de l'album à une heure de grande lecture. Cette réédition plus sobre en artwork mais renforcée par un livret de photos de tournée avec des textes style BD et deux inédits : "Stop the bot" un bon titre bien rythmé qui se fond facilement dans le collectif et "French touch puta madre" en version live, enregistrée en 2009, preuve que le public aime le groupe et que ce dernier lui rend bien, exécutant avec talent, fougue et folie un morceau qui s'étend sur prés de 8 minutes au lieu des 4 de la version studio, oui Shaka Ponk est une machine de scène.
Et pour faire encore chauffer les salles, Bad porn movie trax propose 14 plages bien chaudes dans la lignée du premier opus : rock, électro, punk, funk, délire, espagnol, anglais, tout se mélange et détonne. Quand le combo envoie du gros rock survitaminé option rouleau compresseur, on ne peut que se laisser défoncer les tympans avec plaisir ("Twisted minda", "Prima scene", "French touch puta madre", "Just a nerd"...), quand il calme le jeu et place des arrangements et des cordes, on ne peut que les féliciter d'avoir également le talent pour se la jouer tranquille ("Mad o you"), par contre quand Shaka Ponk insiste sur les basses et les rythmes binaires cherchant à claquer un tube de l'été électro dance floor clashy ("Hombre que soy" voire "How we kill stars") ou farfouille dans les ordis pour traficoter les sons ("Make it mine"), je suis beaucoup moins client. Mais ça ne prend pas beaucoup de place sur la galette et lors d'une soirée un peu arrosée, je suis sûr que ça passe pas mal en bande-son... En attendant, monte le son de ta TV car elle risque de rocker un peu le 6 mars et c'est plus que rare.