Seneca répond à une équation simple : gros metal aux tendances hardcore assumées + prod en béton armé signée par celui qui se charge du son de Between and the Buried and Me + sortie chez Lifeforce Records (Heaven Shall Burn, Raunchy, This or the Apocalypse...) = du gros son qui t'accueille à bras ouverts pour te faire fumer les tympans. Primaire, prévisible oui, mais foutrement efficace. En clair, ça ne va pas spécialement faire de la dentelle, ça ne va pas plus réinventer le genre mais ça va faire du bien par où ça passe. Tant mieux c'est ce qu'on vient chercher. L'intérêt dans tout ça, sachant que des groupes similaires, il y en a au minimum deux palettes par mois ? L'inventivité, le caractère un peu imprévisible par moments du travail de Seneca, qui a su s'immerger dans un style en respectant à la lettre les dogmes suivant : metal / hardcore / chaos, pour proposer quelque chose qui ne soit pas trop archi vu et revu tout en restant crédible dans la destruction auditive. Une fois passée l'intro "Optical", le combo défonce les cloisons avec un "Palehorse" qui parsème de quelques lignes old-school un ensemble moderne et extrêmement compact que l'on affiliera à la mouvance dite "metalcore". Quelques mélodies qui viennent aérer l'ensemble et surtout un chant caverneux qui leste de plomb un ensemble musical déjà bien burné. Changement de rythmes, breaks salvateurs et gros riffing qui ravage tout sur son passage, le son made in Seneca n'a donc rien de bien original sur le papier, mais dans les faits, la mise en pratique dépasse largement les attentes. Reconnaissons-le, Reflections est de ces disques que l'on aborde sans en attendre grand chose et qui fait voler notre début de lassitude en éclat ("Black gold"). Et alors qu'on commence à comprendre que le groupe s'en sort finalement largement mieux qu'attendu, Seneca enfonce brutalement le clou avec des titres de la trempe d'un "Carousels". Là, ça calme de suite... Les ricains passent en mode "cogneurs" et dans le genre, ne sont pas vraiment de petits joueurs. Résultat, ça pilonne sec et au poste d'aboyeur, le préposer aux growls/hurlements rageurs s'acquitte de sa tâche avec un sens du devoir qui fait plaisir à entendre, malgré ses assauts répétés ("Creator", "The 29th day", "Your heart in my hands")... Massif et brutalement efficace. C'est à peu près tout ce qu'on demandait au groupe. Contrat rempli donc.