25 ans de carrière pour le groupe de Shaun Morgan, seul membre rescapé des débuts de Seether (qui officiait alors sous un autre nom) et un neuvième album studio cette année avec The surface seems so far. Certainement le plus américain des groupes originaires d'Afrique du Sud, les gaziers ont tout compris au système compilant ballades puissantes ("Same mistakes") ou plage larmoyante ("Regret") et morceaux aux passages plus rentre-dedans (le très bon "Judas mind" plutôt esseulé, "Try to heal") ou aux sonorités différentes ("Lost all control"). Avec un chant toujours très (trop ?) sage, Seether ne prend pas vraiment de risque, sauf peut-être à changer d'angle parfois, comme sur "Illusion" où le chanteur ajoute quelques effets rappelant des choix faits par le passé par Richard Patrick (Filter) ou Chino Moreno (Deftones). Et c'est là que je pense que Shaun Morgan (qui produit également le disque) rate un truc, avec des textes aussi sombres et personnels, il pourrait pousser davantage ses comparses à composer une musique plus dérangeante et moins consensuelle, parce que je suis persuadé qu'il ne conçoit pas ses créations comme de simple objet de consommation... Ce qu'est pourtant devenu ce genre de musique aujourd'hui.
Publié dans le Mag #63