La dernière fois que j'ai évoqué Saxon dans ces pages, c'était pour évoquer Inspirations, chouette album de covers dont la chronique est assez récente (numéro 47 mon amour). Du coup, le retour aussi "rapide" de Saxon avec un nouvel album studio (le 23ème, si on met de côté la récréation Inspirations) me met en joie. D'autant plus que Carpe Diem, le nouveau bébé, est excellent.
On a beau avoir tout dit (et tout entendu) à propos de Saxon, n'empêche que je ne vais pas être avare en compliments à propos de Carpe Diem. Car ce disque le mérite. À brûle-pourpoint et de manière assez instinctive, je dirais que l'album est puissant, remuant, tranchant, entraînant, intelligent et encore plein de trucs qui sonnent en "ant". Tu comprends ? Dès "Carpe diem (Seize the day)" et son intro en mode film de Moyen Âge, c'est parti pour 3'42 de heavy metal pas piqué des hannetons. Gros riffs, soli précis, refrain imparable, batterie surpuissante et vocaux sans retenue. La machine infernale est lancée. C'est pas beau de parler de l'âge des musiciens (qui dépasse la soixantaine), mais franchement, les gars en ont encore sous la santiag. Les morceaux s'enchaînent sans relâcher la pression (l'épique "Age of steam" que ne renierait pas Iron Maiden, le lancinant "The Pilgrimage" sur des faux airs du "Hells bells" d'AC/DC, le solide "Dambusters" à l'intro Motörheadienne). "Remember the fallen", le premier single, est un tube en puissance qui risque de faire des ravages en live, tandis que "Super Nova" risque de briser quelques nuques qui n'auraient pas été échauffées au headbanging. Clairement, Saxon fait du Saxon, avec des compositions abouties et un son démoniaque (merci Andy Sneap). Je suis moins client des morceaux plus mid tempo ("Lady in gray" un poil mielleux, "Black is the night" au final bluesy), mais les morceaux speed qui s'en suivent n'en sont que meilleurs (le typique NWOBHM "All for me", le gargantuesque "Living on the limit" clôturant le disque sur les chapeaux de roues). Aucune surprise sur la marchandise, le groupe est au top de sa forme et les amateurs de heavy metal ne pourront pas me contredire. Saxon n'est pas mort, vive Saxon !
Publié dans le Mag #50