S-Core - Gust of rage Alors celui-là, autant dire que c'est du brutal. En 13 titres et autant de brulôts métalliques qui carbonisent les enceintes à coup de riffs de tueurs et de mélodies sauvages, S-Core met la barre très haut et s'impose comme l'une des plus solides machines de guerre de l'hexagone. De "Greaser one" à "Paganenesis" en duo avec le chanteur de Superbutt, en passant par les interludes "It takes..." et "... to become a man", le groupe nous tartine joyeusement les tympans et dans le genre "rouleau compresseur", autant dire que ça fait mâle. Un choc thermique qui nous pilonne les vertèbres avec une précision chirurgicale, des guitares qui crachent le feu et un vocaliste qui se vide les tripes dans le micro comme un forcené, la recette est simple, brute de décoffrage et incroyablement dévastatrice. On envie souvent la scène scandinave (les In Flames et autres The Haunted) voire le contingent de coreux nord-américain (Machine Head arrive ici en tête de liste), mais finalement, avec S-Core on se rend compte qu'on n'est jamais aussi bien servi que par soit-même. D'autant qu'en live, le récent Dirty8 tour a pu démontrer que Gust of rage était une belle boucherie... Des épaules et rotules s'en souviennent en-core...
Après une mise en route qui nous a bien désencrassé les cages à miel, le combo Strasbourgeois prend le parti d'enfoncer le clou, juste histoire de nous mettre les terminaisons nerveuses en alerte maximum. La réponse synaptique est immédiate, d'une violence inouïe, mais on ne parvient à décrocher de Gust of rage pour autant. A titre d'exemple(s), "Requiem for a dying race" ou "Misanthropic and mean" mettent le paquet au rayon riffing king size et section rythmique carnassière, et voient le groupe compacter ses compos afin d'enlever le moindre temps morts de son album ("Me and the world"), ce jusqu'à l'interlude "... a whole life". Une respiration afin de reprendre son souffle quelques instants et c'est reparti pour une séance de matraquage auditif qui prend des allures de véritables démonstration de force sur "Buried" ou le coup de sang "Rising terror", véritable grenade à fragmentation que le groupe nous dégoupille en plein visage. Sommet de bestialité virile, climax empli de rage power métallique, S-Core jette ses dernières forces dans un affrontement musical où les règles sont bafouées, jetées contre le mur et éparpillées aux quatre coins du studio. On l'a compris, les strasbourgeois donnent parfois dans la finesse (cf : les interludes) mais la plupart du temps, c'est plus dans l'équarrissage metal hardcore que dans la douceur satinée qu'on retrouve le groupe qui a décidé de sortir ici l'artillerie lourde. Résultat, ça gueule, ça ravage ("In memoriam", "Worst it all") et quand les dernières rafales de "Pangenesis" laissent place au silence, que le groupe relâche enfin la pression, il ne reste plus rien d'autre à ramasser que quelques miettes... Brutal, furieux, efficace.