Rosetta - Quintessential ephemera En 2013, les Rosetta ont tenu à sortir leur quatrième album The anaesthete de façon complètement indépendante l'offrant en téléchargement à son public qui pouvait payer ce qu'il voulait pour l'obtenir. Un joli geste mais qui les a coupé d'une partie de la "promo", dont nous, qui chroniquons des disques et pas des fichiers numériques...

Quintessential ephemera est toujours "autoproduit" par le groupe mais sort en Europe via Golden Antenna (Kerretta, City of Ships, Tephra, Phantom Winter, ...) et arrive donc dans nos oreilles sous la forme d'un joli digipak à l'artwork tout à fait dans l'ère du temps même si relativement enjoué (ce gris clair et surtout ce vert !) par rapport aux ambiances musicales et à la moyenne du genre... Dernière remarque inutile (ou pas), alors qu'on était habitué à des noms de morceaux assez réfléchis, ici, c'est "démerde-toi" avec une série de 7 plages "Untitled" et juste pour t'empêcher de dire dans les soirées hipsters "j'aime assez la septième, l'apport d'Erik Osheim est bluffant", ils ont foutu "After the funeral", une intro instrumentale toute cool avant d'envoyer le train des "non intitulées" du coup la fameuse "Untitled VII" se retrouve en huitième position...

Toutes ces considérations ne font que de peu de poids quand on écoute Quintessential ephemera, car c'est évidemment un tout, une oeuvre globale, complète, massive et difficilement sécable, hors de question de penser n'écouter qu'un seul titre... Rosetta exige qu'on se plonge corps et âme dans ses constructions, son post hard-core est relativement sombre et les introductions lentes et calmes (le terrain de jeu favori de Cult of Luna) sont ici réduites au minimum ("Untitled III") pour laisser plus de place à une hargne viscérale aussi brute que brutale ("Untitled V"). C'est tout de même quand les Américains jouent davantage sur les contrastes et étendent le spectre des sonorités avec des notes de guitares limpides et un chant clair sur une rythmique sourde ("Untitled I") qu'ils sont les plus performants et les plus passionnants. Comme je les aime aussi en instrumental moins abrasif et plus "post rock" ("Nothing in the guise of something"), le groupe arrive à me plaire qu'elle que soit l'ambiance qu'il décide de créer... Quintessential ephemera serait donc un nouveau sans faute ? A toi de me déjuger...