Rorcal : Monochrome Rorcal ne fait décidément pas les choses comme tout le monde... Alors que le groupe n'a qu'un EP sous le bras (l'album Myrra, mordvynn, marayaa n'était pas encore finalisé) et vient de partager sa douce folie avec les Kehlvin (Ascension), ils se lancent dans un autre projet dément : Monochrome ou comment allier vidéo, musique et internet. Pour se faire, les Rorcal ont su bien s'entourer intégrant à la création des titres leurs amis Aller (guitariste de Equus), Michael (saxophoniste) et Sydney (chanteuse) et pour l'aspect visuel demandant à Laurent Cupelin de filmer des atmosphères monochromatiques... Ou en tout cas, en noir et blanc pour une bonne partie du court métrage qui n'utilise que la musique du combo/collectif en fond sonore, une vidéo accessible sur internet via un code gravé sur le boitier transparent du CD. A l'image de la musique, ça commence assez calmement par une balade en barque sur un lac avant de s'énerver un tout petit peu (mais moins que la bande son) dans une voiture traversant la nuit suisse... Si on n'entrevoit la lumiere qu'à la fin du film, Monochrome l'album est lui lumineux de bout en bout...
Un seul morceau pour une demie heure de rêve, ou de cauchemar, entre montée post-rock (onirique) et rugueuse descente aux enfers post-hardcore (pour la terreur nocturne), Monochrome est loin d'être d'une seule couleur. Tour à tour, on vit à travers l'éclatante pureté (la voix de Sydney, les douces guitares...) et dans la pénombre (la voix de Junior, les attaques de la distorsion...), le rythme reste souvent posé mais sait se faire léger ou lourd selon le moment et donc l'ambiance. Après ce qui s'apparente une introduction délicieuse, la tension monte quand le saxophone lance ses premières plaintes, bientôt rejoint par cette voix masculine et des guitares puissantes, à la quiétude succède la tension. Rorcal s'amuse ensuite à nous chahuter d'un état à l'autre, ouvrant ou repliant sa musique sur un monde angoissé.
Oeuvre complètement à part, Monochrome ne pourra que ravir les amateurs de Rorcal, si tu en fais partie, dépêche-toi, il n'en reste que quelques uns de disponibles...