Ugly Animals - Retox Retox, pour ceux qui ne connaîtraient pas et on peut les comprendre vu la relative confidentialité du groupe, est un énième projet mené par Justin Pearson, musicien/frontman et activiste de la scène noise-rock/grindcore underground nord-américaine. Pour les détails, on notera que le bonhomme a notamment officié au sein de The Locust, Head Wound City, The Crimson Curse et est le propriétaire du label indé Three One G Records, ce qui n'est pas sans importance puisque c'est sous cette bannière que sort aujourd'hui Ugly animals signé Retox, avec le concours d'Ipecac, le label de référence monté et co-dirigé par Mike Patton (Faith No More, Tomahawk, Mr Bungle, Peeping Tom...).

Et musicalement alors ? Joyeux mélange de hardcore, de noise, de punk avec un soupçon de grind, Ugly animals aligne les rafales de M16 et ponctionne les enceintes de pas moins de 11 titres en moins... de treize minutes chrono. Pas un record mais pas loin quand même. Bref, ça joue vite, très vite même, ça tombe toujours bien sur ses riffs, très bien même et ça joue fort... Très... (vous avez compris). Quelques petites bizarreries bruitistes insérées au milieu (on ne sait pas trop pourquoi mais ce n'est pas bien grave) et surtout une belle dose de noise/grind/hardcore des familles qui envoie le bois et défouraille sévèrement les conduits, le tout en injection léthale, Ugly Animals ne fait pas les choses à moitié et n'est pas à mettre entre n'importe quels tympans. Une rage brute et contaminatrice de tous les instants qui arrose les amplis, une monstrueuse envie d'en découdre, un seul titre dépassant la barre pourtant pas énorme des deux minutes, quelques palanquées de riffs qui s'encastrent à l'emporte-pièce dans les murs du studio, le groupe se vide les tripes, libère sa haine et le fait avec une efficacité redoutable. Une grosse douzaine de minutes plus tard, il a accompli son oeuvre, se retroussant les manches et en envoyant le bois : Ugly animals est un exutoire pur et simple, un énorme FUCK nihiliste balancé en pleine gueule à qui en voudra. Ou pas (c'est aussi le concept). Extrême sans aucun doute, radical sûrement, mais jouissif.