Remote - Resilient Constitué de membres de HKY et Quartier Rouge, Remote en est à sa troisième sortie avec Resilient après un split et un album intitulé Starving blaze and hollow shades en 2013. Et le moins que l'on puisse dire sur cette galette, c'est que les gars connaissent leur sujet sur le bout des doigts et livrent un album impressionnant dès la première écoute. On est totalement happé par le propos à la croisée du post-hardcore et du sludge, avec quelques expérimentations noise, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Les arguments massues à mettre au crédit de Remote, ce sont ces dix titres qui font l'éloge de la noirceur, de la respiration sonore pour mieux y replonger, dans cette noirceur savoureuse. "Fading away", le premier titre, est une excellente carte de visite : chant arraché et démonstratif, propos incisif et galvanisant... tout y est pour toper l'attention de l'amateur de musique en -core, mais plus encore, grâce à ces moments qui dissonent et qui te prennent un peu à rebrousse-poil... Des moments épiques et de grâce, Resilient en contient une palette mais il est difficile de ne pas mettre l'accent sur un "Milgram park" doté d'un break vocal déchirant. En plus d'être un disque excellent, ce Remote nouveau à la qualité des plus grands : celui de se laisser apprécier instantanément dès les premières écoutes mais aussi de se dévoiler de manière plus long-termiste. Et ça, c'est le signe d'une profondeur et du sens du détails rarement atteintes pour le genre. Et histoire de parachever de te convaincre si tu ne l'étais pas déjà, ce sont Sylvain Biguet (enregistrement, mixage) et Nick Zampiello (mastering) qui sont aux manettes. Deux mecs qui n'ont plus à faire leur preuve depuis un paquet de temps.

Une sacré baffe pour tes baffles. Et l'artwork par Benjamin Moreau déboîte quelques genoux également et devrait promette un bel objet pour les amateurs célibataires et introvertis du support vinyles (selon une récente étude parue sur l'internet...).