The Red Shore - The Avarice of man Avec The Red Shore, on apprend que le kangourou aime le death metal (le W-Fenec vaut bien wikipedia sur ce coup...). On apprend aussi que ledit kangourou, quand il aime, il ne compte pas, surtout quand s'il s'agit de balancer des parpaings sonores bien mastoc dans la face de son auditeur [oui parce que le kangourou métalleux est joueur aussi]. Et aussi qu'en signant avec Listenable Records (Gojira, Hacride, Kruger, Sybreed...) il a mis la dose niveau technicité sans pour autant calmer le jeu par rapport à ses efforts précédents, du strict point de vue du démembrement auditif. Résultat des courses : chirurgical : le nouvel album des australiens est une boucherie sans nom qui tronçonne les conduits à la scie circulaires. Entre growls carnivores, blast beat primal et riffing sanglant à souhait, autant dire qu'on en prend, mais vraiment plein, la gueule. "The seed of anihilation", "All too human", "The approaching tempest" et sa batterie en mode mitrailleuse lourde, les titres s'enchaînent à une vitesse folle et sans la moindre respiration (ni compassion pour le voisinage), la frénésie technique épousant dans des noces chaotiques une puissance de feu démentielle que le groupe met au service d'une production qui sied parfaitement à son death qui tâche (et pas qu'un peu). Avec The Red Shore, quand on a la tête sous l'eau, vaut mieux être bon apnéïste parce qu'on n'est pas près de revoir la surface. Pour cogner, ça, rien à dire ça cogne, pour gueuler, idem, ici on va oublier toute vague notion de finesse pour se concentrer sur l'essentiel : pilonner des membranes auditives, écorcher les neurones et servir ça en bouillie (l'éponyme "The avarice of man", le sulfurique "Of first and last things"). Bon appétit. Parce que ça par contre, les Australiens maîtrisent mieux que personne. Bon par contre, en live, il y a quand même un risque de carnage dans les rangs, autant prévenir avant... Parce que normalement, après le déluge, il y a le retour au calme, sauf que le groupe a raté cette leçon a l'école et qu'il poursuit son entreprise de démolition métallique, en mode "il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?" à coups de riffs performants et de section rythmique bulldozer ("Armies of damnation", "Inflict De-Creation"). Certes ouvertement monolithique, The avarice of man n'en est pas pour autant simplement répétitif et basique, le The Red Shore y insérant ce petit "truc" en plus qui fait que l'album peut s'écouter jusqu'à son terme sans jamais susciter l'ennui. Par contre, faut avoir la santé parce qu'on sort quand même de l'épreuve de force imposée par le groupe un peu rincé ("Awakening", "Reduced to ruin"). Et lorsque les dernières salves de "The relapse of humanity" viennent achever les derniers survivants, on se dit que dans le genre, ce groupe-là et son death metal aussi carnassier que bourrin mérite amplement le qualificatif de tuerie. Brutal, technique, sauvage, The Red Shore est clairement tout ça et même un peu plus. Âmes et tympans délicats s'abstenir.