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Biographie > Red Mourning

Red Mourning débute à Paris fin 2003, à l'issue d'une rencontre fortuite de quatre amateurs de métal un peu particulier, dont un bluesman straight-edge, un ancien DJ et un percussionniste d'orchestre. Les quatres autodidactes commencent alors à sillonner la région parisienne pour y jouer des concerts, mais prennent également des cours d'ingé-son afin d'enregistrer leur propre démo. Suive ainsi une démo 3 titres en 2004 et un EP 6 titres en 2006 qui leur permettent de partir sur des bonnes bases et surtout de pouvoir signer sur Bad Reputation afin de sortir leur premier album Time to go.

Interview : Red Mourning, Interview mautinale (octobre 2022)

Red Mourning / Chronique LP > Flowers & feathers

Red Mourning - Flowers & feathers Si tu pensais que les Red Mourning allaient se ramollir après leur passage par la case acoustique (quelques titres regroupés sur l'EP Unchained), c'est raté, le combo nous revient chargé à bloc avec des compos ciselées pour nous mettre à genoux. Soit que l'on s'incline face à la beauté des harmonies couplées à la puissance des riffs, soit que l'on se retrouve avec les rotules désarticulées par le groove imparable qu'ils injectent dans leurs titres. Les puristes du "c'était mieux avant" pourront avancer que le chant clair et mélodique a supplanté les parties les plus bourrines (même s'il en reste des traces sur le furieux "Aeon's crest" ou "Forget I'm alone") mais les Parisiens ont toujours joué sur les deux tableaux, c'est juste que la balance finit plus par pencher du côté lumineux. Leur amour du blues et des guitares pures se ressent également davantage ("Blue times", "Alien language" ou "Auburn" pour ne citer que les titres où c'est le plus évident), le combo peut être pris en exemple quand il s'agit de mélanger les ambiances, les instruments et faire honneur à différents styles et influences sur un seul et unique morceau (le très beau "Six-pointed star"). Place aux fleurs et aux plumes, place donc à davantage de douceur pour des plages poignantes et quelques autres qui semblent encore plus violentes.

Publié dans le Mag #52

Red Mourning / Chronique LP > Under punishement's tree

Red Mourning Avec Under punishement's tree, Red Mourning signe un superbe album. Au moins. L'écriture des titres est extrêmement aboutie, les enchaînements sont bien sentis, la multiplicité des chants, des tons et des angles d'attaque (puissance ou mélodie) et la qualité des différentes ambiances proposées par le quatuor offrent un ensemble très riche, à la croisée de multiples chemins (intégrer du blues dans le métal ? Pas de problème ! Ecoute "Slow bend"), ils tracent leur route et emmènent tous ceux qu'ils croisent tant on se sent proche de leurs idées. Aussi à l'aise quand il faut être lourd que quand il faut jouer vite ou qu'il faille poser une atmosphère plus posée, les Franciliens gagnent sur tous les tableaux et forcent le respect quelque soit la voie empruntée. D'autant plus quand on connaît les conditions d'enregistrement de cet album qui a vu Romaric, guitariste à l'origine du groupe, quitter l'aventure, être remplacé par Julien qui est lui aussi parti au moment d'attaquer les concerts. Bref, c'est avec Alexandre que Red Mourning écrit la suite de l'histoire mais aussi avec une grosse pression car ces nouveaux titres sont taillés pour la scène, il va falloir assurer mais aussi rassurer parce qu'après un skeud aussi bon que celui-ci, on en veut forcément plus.

Publié dans le Mag #33

Red Mourning / Chronique LP > Time to go

red_mourning_time_to_go.jpg Premier album de Red Mourning, Time to go est à l'allure de sa pochette entre stakhanovisme et esclavage. Sorti sur Bad Reputation, un label que l'on a plus l'habitude de voir pour des productions rock'n'roll, ce Time to go fait pleuvoir les coups de poings, hardcore compact, influences bluesy, sludge par moments, et surtout plusieurs harmonies au chant, cette locomotive fait du bien là ou elle passe. Produit par Francis Caste (Zuul FX, The Arrs), cet album allie force et diversité.
Du punk-hardcore simple et direct de "A hundred years" au plus progressif "Time to go", les guitares de Red Mourning se partage entre blues et hardcore cinglant. Harmonica, atmosphère poussiéreuse, "Time to go" se déroule lentement comme un fleuve dans son delta, avant de débouler poings en avant, toutes griffes et toutes guitares dehors, accélération du tempo et du niveau de stress, un solo furtif entre les roseaux, une basse qui s'abat avec fracas. Enchaînement contrasté "Child of the storm", est une impressionnante tempête métallique, déluge de guitares, des bourrasques chargés de décibels, une batterie qui blaste à tout va, la tornade emporte même un piano honky-tonk avec elle, le chant déboule à cent à l'heure, se pose de manière impressionnante.
Red Mourning applique une destruction méthodique sur des titres comme "Live in a box" ou l'incendiaire "Rolling Thunder", déluge hardcore et saturation granuleuse. Ces douze titres de Time to go passent en un rien de temps et sont la confirmation que Red Mourning a de sérieux atouts dans sa poche et plusieurs bottes magiques, il va falloir lui suivre de près.