The Random Monsters - Going home Un EP méga classe ne pouvait être que le prélude à un album d'une beauté éclatante, encore fallait-il l'écrire et tenir sur la distance, avec Going home, c'est chose faite. The Random Monsters nous plonge 45 minutes dans sa musique et si l'ensemble est découpé en 5 plages, il est difficile de ne pas aborder l'oeuvre comme un tout.

Bien sûr, il y a "No church", morceau tentaculaire, immersif, massif et délicat à la fois, le plus personnel car dénué d'invité mais pour en profiter pleinement, les deux morceaux dépouillés qui l'encadrent ("Wolf's gate" et "Up in the sky") semblent indispensables, tout autant que "Because looking back doesn't mean I can feel safer" qui sert de contrepoids pour tenter de capter l'attention ailleurs ou "Harrison" qui assure à l'ensemble un équilibre total. Disque entier et cohérent, sur le papier Going home pouvait pourtant laisser penser à une certaine dispersion avec les apports (au chant à chaque fois) de Thomas (Bodie) et Bastien (qui retrouve ses potes pour deux titres) pour la clarté, et de Alex (The Prestige) pour davantage de poids et d'obscurité. Mais ces voix différentes s'intégrent parfaitement dans la musique et les ambiances développées par les Franciliens.

Les influences repérées sur We pretend it's all right se sont dissipées, ne restent que de fines traces de Pink Floyd ou Cult of Luna pour ceux qui les cherchent. Affranchi de ses modèles, The Random Monsters explore librement un univers qu'il se construit en même temps, posant ses marques accord après accord, mesure après mesure, note après note, silence après silence. Tantôt contemplatif voire contemplaintif, tantôt rugueux voire rageux, tantôt extatique voire ecstasyque, le monde qui s'ouvre à nous est multiple tout en gardant son unité, il invite à l'abandon.

Se laisser guider, fermer les yeux, rentrer à la maison.
Ressentir. Vibrer. Profiter.