Metal Métal > Psykup

Biographie > Psyko-bio

Parler de Psykup n'est pas chose facile, disons qu'il faut l'entendre pour le croire, et même parfois le voir pour se rendre vraiment compte du phénomène. Un groupe énergique et complètement hors norme délivrant une musique sans concession, bienvenue chez les Toulousains de Psykup. Membre du collectif urbain multi métal toulousain Antistatic, Psykup déverse depuis 1997 son flot d'autruche core, sympathique résumé de l'univers des Psy teinté de jazz, flamenco, death, funk, ou encore de bossa-nova. Ça promet. Auteur d'une démo en 98 et d'un live l'année suivante, les Psykup sortent en 2000 un CD 4 titres, Sors la tête, véritable exutoire du groupe distribué nationalement. Mais c'est sur scène que Psykup prend toute son ampleur. Eux qu'on pourrait croire incapable de reproduire la qualité des morceaux sur CD nous pétrifient grâce à un visuel diabolique et une restitution sonore d'une grande qualité. Ayant partagé la scène avec des pointures comme Soulfly, Suicidal Tendencies, Watcha, Seven Hate, Psykup a mis en place par l'intermédiaire de l'efficace structure de management Antistatic des échanges de dates avec des groupes des 4 coins de la France comme Snoutbender, Leto, ou bien Tawn, des groupes que l'on retrouvera sur une compil éditée par le collectif, autoprod support. Psykup ou le condensé d'un mélange varié et affirmé, bienvenue chez eux...
Février 2005, Psykup revient avec L'ombre et la proie, un album labelisé Jerkov Musiques distribué par Mosaic...
Début 2008, We love you all : un double album et un DVD avec un doc et du live, que demande le peuple ?

Review Concert : Psykup, Psykup au Maroc (juin 2008)

Review Concert : Psykup, Psykup aux 4 Ecluses (fév. 2008)

Interview : Psykup, Psykup en : Hello interview! (fév. 2021

Interview : Psykup, intervi OU (mars 2017)

Interview : Psykup, Psykup love interview (fév. 2008)

Interview : Psykup, Foire aux questions (Nov.2002)

Psykup / Chronique LP > Hello Karma!

Psykup - Hello karma! Ça fera bientôt 20 ans qu'on écrit notre amour pour Psykup et j'ai l'impression que les Toulousains peuvent faire n'importe quoi, on adore. D'ailleurs des fois, ils vont vraiment n'importe quoi et ... on adore. S'il fallait expliquer pourquoi une telle attraction, c'est certainement du côté du mariage entre la surprise et l'envoutement qu'il faudrait aller chercher, le combo étant aussi à l'aise pour nous décontenancer que pour nous emmener dans son délire comme si tout était normal. Avec ce nouvel album, les hérauts de l'autruche-core poussent les curseurs encore plus loin et me poussent à leur écrire cette déclaration.

Psykup, je t'aime un peu pour tes obsessions, comment éviter le sujet ? Le sexe semble important en ce qui concerne l'inspiration. "Masturbation failed" ou "Get laid" ne laissent pas de doute, les invitations à la fornication sont sans bavure, contrairement à d'autres évocations plus discrètes ("glory hole" sur "Family burlesque"). Le thème est récurrent, faudrait en parler à un psy...
Psykup, je t'aime beaucoup pour les idées que tu défends et l'espoir que tu portes pour un monde meilleur ("Sun is the limit"), un monde où les requins survivent dans l'océan plutôt que dans les costards ("Nothing to sell"), un monde où les vieux porcs n'auraient pas à recevoir de leçons de la part de la jeunesse ("Letter to Greta"), un monde qui n'aurait pas besoin d'assister à sa déchéance nucléaire, à sa contamination par notre pollution ou son embrasement par notre insouciance.

Psykup, je t'aime passionnément pour les références plus ou moins évidentes que tu laisses un peu partout dans ton œuvre. Parce qu'on a de nombreux goûts en commun (pas uniquement idéologiques), je suis sensible à ces détails qui sont autant de repères pour ceux qui partagent une partie de ta culture, que ce soient les romans ou les séries TV (Jon Snow de Game of thrones), le cinéma ("Catch me if you can" sans Di Caprio), la musique (quand le soleil remplace le ciel ou quand une autre brique tombe du mur), la pensée (Keynes mis au tapis dans "Chaos ? Why not") ou tout ce qu'on veut raccrocher à "For the ones".
Psykup, je t'aime à la folie quand tout part en vrille et que je suis en courant pour ne pas te perdre. De la folie que de penser à la solitude de Satan qui ferait bien de boire des jus ("Lucifer is sleeping"), de la folie que d'enchaîner des passages ultra sombres ("Nice to the bone" reçoit même le renfort du growleur de Benighted) à d'autres totalement lumineux, de la folie que d'incorporer des sonorités chelou, des breaks impensables et des harmonies que l'on fredonne en pleine tempête.
Psykup, je ne t'aime pas du tout quand je me dis que c'est une torture de prendre un tel pied en écoutant un album qui n'est pour l'heure qu'un objet qui tourne en rond et me procure un plaisir solitaire alors que ta musique est faite pour être vivante, qu'elle est communicative, qu'elle sait faire fusionner une salle et que c'est sa raison d'être qui est, pour l'heure, emprisonnée.

Avec autant d'amour diffusé dans l'atmosphère, mon karma est au vert, celui des Psykup aussi, peut-être serons-nous récompensés dans le monde d'après par une expérience live de ces nouveaux morceaux que j'imagine sans mal prendre corps et venir m'enivrer de bonnes sensations.

Publié dans le Mag #46

Psykup / Chronique DVD > Live in Bikini

Psykup - Live In Bikini 10 ans après Live is dead et le break qui a suivi, Psykup est bel et bien de retour, en studio avec Ctrl+Alt+Fuck bien sûr mais aussi en live avec une belle série de concerts dont une date dans leur antre du Bikini au 7 décembre 2017, celle qui était cochée non seulement parce que c'est "à la maison" mais aussi parce que le concert allait être gravé pour l'éternité en DVD.

C'est avec les Beach Boys, de belles chemises, des lunettes de soleil, une petite pose et "Violent brazilian massage" que le live débute. Si tu n'as jamais assisté à un concert de Psykup, tu pourrais être surpris, sinon, c'est juste le début de près d'une heure trente de bordel ultra méga bien organisé ! Comme d'habitude et forcément différent... Dès le premier morceau, le public participe comme les potes percussionnistes, l'enchaînement avec "We will win this war" se fait aussi naturellement que sur l'album et si on a déjà compris que les gars avaient soigné les lumières (superbes), les prises de vue (11 caméras !), le grain (très chaud), "Do it yourself" rappelle combien l'ensemble ne peut être sublimé que par un montage de grande qualité et c'est bien entendu le cas ici, on peut faire des trucs "soi-même", si on est entouré par des pros, ça claque. Démonstration à tous les niveaux de la cohésion du groupe et de son équipe, le morceau issu de L'ombre et la proie impressionne même si on connaît les autruche-coristes. Tout le monde récupère un peu avec "Libido" (seul venu de Le temps de la réflexion) avant de se faire un petit shampooing et de faire honneur à Ctrl+Alt+Fuck ("Shampoo the planet", "Cooler than god" et ses cuivres ultra puissants, "Ssanta Clauss (write me a letter)" et "The intelligence"). Ensuite, mes poils se hérissent pour "Love is dead" (oui, je l'adore autant avec son moment LOL qu'avec son circle pit), ce serait un dernier morceau parfait s'il n'y en avait pas quelques autres qui méritaient d'être joués... L'instrument médiéval de Florian Baudrain (un des Compagnons du Gras Jambon) assure une transition vers "Crisis of today" (et s'y incorpore diablement bien) avant que la boucle ne soit bouclée avec deux des plus vieux morceaux de Psykup à savoir "L'autruche" et "Teacher" (déjà présents sur Sors la tête et peut-être même avant sous d'autres formes), le big bazar kamouloxien continue et le Bikini est à l'unisson sauf quand il faut se séparer pour un wall of death pornographique. Bisous. Rideau.

Comme les Toulousains ne font jamais les choses à moitié, outre le joli digipak, le livret avec les photos, le concert en CD (sans "L'autruche"qui ne peut être présent faute de temps) on a aussi des bonus sur le DVD ! Quelques petits mots des guests, du réalisateur et des premières parties (Smash Hit Combo, Benighted...) sur leur histoire avec Psykup, le clip de "Cooler than God" (mais pas celui de "Violent brazilian massage") et le gros morceau qu'est la story. C'est 45 minutes en mode "interview sur canapé" pour remonter le fil de l'histoire avec quelques photos old school, on y apprend pas mal de choses depuis la création d'un combo de lycéens avec des premiers concerts "pourris", les influences, la volonté de faire exploser les barrières, la nécessité de travailler beaucoup, les premiers enregistrements, les premiers bons contacts (Mosaic Music, Sriracha), les concerts mémorables (Soulfly), l'origine du nom et sa prononciation, les multiples galères liées à L'ombre et la proie (changement de line-up, procès pour l'artwork), l'usure après We love you all, les side-projects, le retour, les nouveaux venus (Julian et Victor), l'écriture de Ctrl+Alt+Fuck, la réalisation des clips, la préparation du concert du Bikini pour le DVD, le show (et les merdes qui arrivent forcément ce soir-là) et l'avenir. En attendant, merci !

Publié dans le Mag #34

Psykup / Chronique LP > Ctrl+Alt+Fuck

Psykup - Ctrl+Alt+Fuck "We're back", après les premières hachures guitaristiques sur fond de caisse claire matraquée, voilà les premiers mots de Psykup depuis presque 10 ans... (We love you all c'était déjà en 2008, le temps passe vite...). Milka avait laissé le groupe en stand-by après la tournée (en juin 2009) et si le hiatus discographique s'étend sur presque 10 ans, les Toulousains sont revenus sur scène en juin 2014 avec leur nouveau bassiste Julian (déjà connu pour son travail avec Manimal, Klone ou Dwail) ne nous abandonnant réellement qu'un lustre.

Alors que la scène française est assez dense et que les groupes sont de mieux en mieux armés pour se faire connaître, aucun n'a été capable de prendre la place laissée vacante par Psykup. Certains s'essayent bien au déglingo-core mais réussir avec une telle maîtrise à enquiller des titres aussi tarés dans l'écriture (des textes comme de la musique), aussi violents dans l'exécution et dont on est incapable d'imaginer la suite à la première écoute, seul Psykup sait le faire. Retrouver ce son et ce style inimitable fait un bien fou, les années d'absence ont filé, on a l'impression qu'ils ont toujours été là un peu comme si le temps avait suspendu son vol tel un hippopotame plongeant dans une piscine près de la Martine sirotant son cocktail. On savoure du coup les délices rapides, les chocs, les accélérations alors qu'on pensait le combo à fond, les mélodies pures, les notes claires perdues au milieu du maelstrom, les petites voix affrontant les rythmes ultra puissants. Le Psykup du renouveau semble ne plus vouloir perdre de temps et aller à l'essentiel, un seul titre dépasse timidement les 6 minutes, oublie les morceaux tentaculaires, prends tes riffs dans les dents, ramasse-les (tes dents) et reprends-en (des riffs). Derrière cette atmosphère d'ensemble qui fait rimer baston avec déconne (le Santa Claus croisé avec des SS qui ne supporte plus les humains, le nécessaire shampooinage de tous les abrutis de la planète, le soleil qui se couche alors qu'il est à peine levé...), les Autruchiens font étalage de toute leur intelligence dans la construction et la destruction, ont pesé chaque accord, ont minuté chaque tempo, ont réfléchi aux voix, aux chants, aux contre-chants.

Le temps qu'il a fallu pour assembler cette heure de folle musique doit être long, très long, certaines idées ont peut-être mis plusieurs années à maturer et le résultat s'en ressent, Psykup ne pouvait pas manquer son retour, il est fracassant. Ctrl+Alt+Fuck est le meilleur redémarrage possible, merci d'être revenus, vous nous manquiez.

Psykup / Chronique LP > Le temps de la réflexion 2016

Psykup - le temps de la réflexion Encore un groupe qui nous file un coup de vieux... Encore un groupe qu'on suit depuis ses débuts et qui vient de fêter ses 20 ans (et presque toutes ses dents), bientôt ce sera notre tour mais on ne sortira pas de DVD live ou de réédition exceptionnelle des premières pages du W-Fenec, ce ne serait pas sympa pour vos yeux... Psykup a donc fêté ses 20 ans l'an dernier et a décidé de nous offrir en cadeau une réédition de son premier album Le temps de la réflexion en version remastérisée, agrémentée d'un disque bonus et d'un nouvel artwork. Pour les aider dans cet entreprise, les Toulousains ont fait appel à leurs fans via une campagne de crowdfunding qui a été un gros succès puisque qu'ils ont atteint plus de 150% de leur objectif. Il faut dire qu'avec le pack vinyle + double CD + version digitale + l'affiche à 25 euros, il faudrait être idiot d'attendre la sortie pour ouvrir le porte-monnaie... Si le mastering fait sonner davantage l'opus, ce qui nous marque d'abord, c'est la superbe déclinaison de la pochette, dans les mêmes teintes, dans le même esprit, avec des rappels de la version sortie il y a 15 ans. C'est un magnifique labyrinthe qui nous est proposé, tellement en adéquation avec la musique du combo que ça en fait certainement leur plus belle pochette.

Pour l'occasion, je remixe également l'article écrit par Gui de Champi avec un peu de compression histoire d'en faire ressortir encore davantage le côté punchy et barzingue. Tout en reprenant les 4 titres de son EP en version améliorée, les Toulousains allaient plus loin, se voulant les plus perturbants et percutants possibles avec des ambiances crispantes, où le métal croisait le jazz pour entrer dans une fusion magistrale. Les deux voix surréalistes s'imposaient comme la signature du combo, deux chants capables d'endormir avec des mélodies enivrantes ou de réveiller les morts avec des cris stridents et des hurlements d'outre tombe. L'influence de sieur Patton était évidente mais Psykup avait déjà réussi à créer sa patte perso, une patte inimitable.

En bonus de cette réédition déjà bien classe, on a le droit à un CD qui nous ramène encore plus loin, avant même le nouveau millénaire, si les quatre titres de l'EP Sors la tête (qui apparaissent dans leur prime version) ne nous sont pas inconnus. Là aussi, Gui avait su trouver les mots... J'en laisse quelques uns sans remastering : Bien que changeant de style toutes les quatre mesures, le tout est si fluide qu'on en reste interloqué. Les parties techniques s'enchaînent et se déchaînent pour créer des titres uniques. Deux guitares incisives et explosives, une section rythmique basse-batterie à couper le souffle, et ces lignes vocales partagées entre un hurleur strident et un chanteur mélodique n'ayant pas peur de monter dans les graves à chaque cri.
Pour les trois morceaux "live 99", il faut avoir les oreilles très ouvertes et pas trop capricieuses pour accepter le son (sourd et disons-le assez pourrave). C'est donc du bonus "remplissage" pour "Time & space" et "Insipid", ça a un peu plus d'intérêt pour "Syk' your mind", un des morceaux de leur premier album, une démo d'une quarantaine de minutes enregistrée en février 98 sans bassiste... Sans le net, il est très difficile de pouvoir écouter ces titres (et la toute toute première version d'"Insipid") et "Syk' your mind" peut donc presque paraître comme un inédit. Si aujourd'hui, on pense à System Of A Down, dis-toi que les Américano-Arméniens ne sortiront leur premier album qu'au mois de juin 98, ont-ils été influencés par Psykup ?

Au final, si tu es fan de l'autruche-core, tu vas vouloir posséder le vinyle, si tu étais passé à côté du phénomène, on t'accorde quelques secondes, Le temps de la réflexion, pour te jeter dessus.

Psykup / Chronique DVD > Live is dead

psykup_we_love_you_all.jpg En cadeau du double album We love you all, Psykup nous offre un gigantesque DVD intitulé Live is dead (en référence à un de leurs meilleurs titres "Love is dead" pour ceux qui ne suivent pas) avec un concert, un documentaire et des bonus, si tu veux tout enchaîner, il faut libérer à peu prés 3h dans ton emploi du temps !
Premier gros gros morceau du DVD, le concert Bordeaux au Krakatoa (en mars 2006 avec Sikth et Sleeppers pour chauffer le public). Un concert filmé avec plusieurs caméras et dont le son est plus que bon, la set-list touche un peu à tous leurs précédents albums et débute avec l'acoustique "On ne sait jamais", le calme ne dure pas et la folie va gagner les planches et le public avec "Do it yourself" et les titres qui suivent ("Love is dead" et "Rock n'roll assistance" étant comme toujours énormissimes), un concert de Psykup, ça se vit plus que ça ne se raconte alors pour découvrir les "fins de merde" Kamouloxiennes et l'ensemble des sensations que le groupe peut procurer, installe toi confortablement et monte le son.
L'autre belle pièce, c'est le documentaire "En vivre est un problème" qui bénéficie d'un chapitrage aux titres bien choisis, durant 1h15, on suit les (més)aventures de Psykup depuis la première tentative d'enregistrement de L'ombre et la proie jusque la fin de la tournée. Prises de vue et montage sont là encore de très bonne facture, groupe extrêmement sympathique et abordable, vivre avec eux est donc très agréable, depuis les prises au Studio des Milans (chez Gojira) jusque sur l'autoroute on partage leurs éclats de rire, une imitation d'Elephant man, un bout de reprise de MetallicA, les embrouilles avec Enhancer et on chope quelques images live, beaucoup d'explications (dont celle du titre de l'album), les mini commentaires des Gojira, de Mass Hysteria... Une foule de détails, de délires et de réflexions sérieuses sur leur vie de musicien.
En bonus sur ce DVD bonus, on a une séquence axée sur le n'importe quoi (quelques jolies imitations de merde, quelques vulgarités et le massacre de "I will survive"...) et une galerie de jolies photos avec ou sans dessins. C'est du lourd et c'est offert avec l'album alors si tu ne l'as pas encore acheté, tu sais ce qu'il te reste à faire...

Psykup / Chronique LP > We love you all

psykup_we_love_you_all.jpg Quand un groupe en est à sortir son troisième album, il est en droit de proposer autre chose pour éviter une certaine routine, c'est en général, à ce moment-là qu'il se fait descendre ou encenser par les fans qui le suivent ou pas (Follow the leader, White pony, De cercle en cercle...). Si le groupe ralentit ses tempi en vieillissant, il est taxé de mercantilisme, s'il se fait plus violent, on lui reproche de se couper de ses origines, en bref, les motifs pour foirer le troisième album sont légions. Psykup n'échappe pas à la volonté de rompre avec une certaine routine avec We love you all mais arrive à calmer le jeu, enfoncer le clou et à exploser le quotidien en sortant un double album accompagné d'un DVD (Live is dead que nous avons reçu un peu aprés et qui déchire grave). Psykup ne cherche donc pas à élargir sa base de fans en s'engouffrant dans une direction mais s'éparpille encore davantage et nous livre tout ce qu'il a dans le ventre sans aucune retenue.
L'écoute de We love you all dure au moins le temps d'un film et est extrêmement exigeante, les morceaux les plus "simples" ou en tout cas, les plus proches de l'univers Psykup (comprendre, ça part dans tous les sens, c'est violent et SOAD peut aller se rhabiller) s'étalant tous sur au moins 8 minutes ("Color me blood red", "Birdy", "Rétroaction", "My toy, my satan", "Here come the waves") et leur décorticage ou toute tentative d'explication de ce qu'ils sont, sont vains. Psykup te vide la tête et la remplit de riffs, de rythmes, de mélodies influencés par tout ce qui les entoure et même d'autres trucs. Les autres titres ont donc quelques choses d'encore plus particuliers... Sur le premer volet de l'opus "The choice of modern men" est un concentré d'énergie mêlant harmonies et éructations, bastonnades et saturations alors que les deux plages suivantes (les 2 parties de "En vivre libre ou mourir") sont beaucoup plus douces et laissent de la place aux Khod Breaker qui viennent poser leur flow avec Ju et Milka donnant parfois à la "Part 1" un goût de Svinkels. Le deuxième volet est centré sur le concept de "La vie dont vous êtes le héros", le groupe met en pratique le destin lui laissant le choix dans la suite de notre écoute qui se joue à Pile ou Face... Pile et l'humeur se fait plus violente, Face et le calme amène à la démence.
Quelle vie veux-tu vivre ? Quel Psykup veux-tu écouter ? Une simple pièce doit-elle décider pour toi ? Ou désires-tu tout vivre comme tu le veux ? Si tu veux profiter de tout, suis les Psykup les yeux fermés -pour le moment- et les oreilles grandes ouvertes.

Psykup / Chronique LP > L'ombre et la proie

psykup : l'ombre et la proie Se lancer dans la chronique du nouvel album de Psykup est un exercice périlleux, on pourrait écrire durant des heures qu'on garderait ce goût d'inachevé tant il y a de choses à dire... Qui fait de l'ombre ? Qui est la proie ? Qui fait tourner le manège ? Qui chevauchera un cheval de bois ? Qui va s'asseoir sur la chaise électrique ? Se précipiter sur la piste "L'ombre et la proie" (le titre qui donne son nom à l'album) n'apportera aucune réponse... Et aucun nouvel élément, les toulousains sont toujours aussi frappadingues et foutent leurs délires en plein de milieu de l'album là où les autres les cachent en fin de bande... Plutôt que de citer Faith No More, on dira aux plus jeunes que System Of A Down paraît bien sage à côté de Psykup qui est allé enregistrer au studio des Milans chez Gojira (l'intro de "Do it yourself" ne serait-elle pas un petit clin d'oeil ?) pour pouvoir s'attaquer sans crainte au monde entier.
Chant speedé, pop, métal, français, anglais, parlé, doublé, rythmique clinquante, sourde, tapageuse, ravageuse, guitares vombrissantes, éclairantes, tailladantes, apaisantes, L'ombre et la proie propose de tout et passe de l'un à l'autre en moins de temps qu'il ne faut pour comprendre comment c'est possible... La technicité est mise au service de la folie et le groupe ne recule devant rien, leurs prouesses se dissimulent derrière les ambiances maltraitées et hypnotiques. L'auditeur a plus intérêt à se laisser encercler par leurs titres qu'à essayer de les suivre (ou pire, d'essayer de comprendre où ils vont aller !).
Les amateurs du chant clair et mélodieux de "Amnesia", "Polder" et "On ne sait jamais" sont obligés de descendre du manège quelques instants pour se précipiter sur Agora Fidelio, les autres, continuez de tourner et de recevoir des coups de jus (Ju' ?)... Ceux-là sont bons à prendre !

Psykup / Chronique EP > Enfin libre

psykup : enfin libre Les adeptes toulousains de l'autruche-core nous ont déjà habitués à de charmants et continuels changements de rythme sur leurs précédents efforts... aussi les versions acoustiques présentes sur ce maxi paraissent bien pâlottes (il faut bien faire la fine bouche), en comparaison à l'essor inévitable pris par les deux remix electro qui suivent, entre un "Lack of envy" (soit la version revisitée de "Libido") saumâtre à souhait et un "Bland" ("Insipid") à l'énergie martiale contagieuse. Mais voilà, c'est comme ça : pour qui connaît les Psykup comme le bouillon d'influences diverses qu'ils sont (du trash au jazz, du punk à la polka), ce maxi n'a rien d'une énorme surprise dans le sens où les Toulousains font honneur à leur réputation de trouble-fête et remplissent leur contrat "surprise garantie" en offrant ces deux versions acoustiques ("Rebirth and Recession" et "Martin X") comme une nouvelle preuve de leur potentiel d'étonnement sans cesse renouvelé, de leurs facultés d'adaptation démultipliées. Dommage qu'à l'instar de l'album acoustique des Nostromo qui sort dans le même temps (!), on se sente un peu parfois dans le travail de commande, et que le naturel déjanté des Psykup ne revienne pas toujours au galop comme on l'attend sur quelques passages mous du médiator. Mais avec en bonus le clip vidéo "To be (tray) or not to be", et tout ça pour moins de 10 euros, Enfin libre s'avère parfait pour attendre le prochain Psykup et sa nouvelle dose de surprises dans un monde du métal français qui en manque cruellement.

Psykup / Chronique LP > Le temps de la réflexion

le temps de la reflexion Alors que l'on annonce la sortie prochaine de la réédition du premier effort longue version des Toulousains avec des bonus en forme de vidéos et de réorchéstrations accoustiques, il nous devait, chez le w-fenec, de chroniquer comme il se doit ledit disque, Le temps de la reflexion. Pour je ne sais quelle raison, cela n'a pas encore était fait. Alors, pénétrons dans le monde angoissant et puissant des Toulousains. Ou plutôt repénétrons. Car Sors la tête nous avait laissé de drôles de sentiments, une sorte de masochisme à prendre du plaisir à écouter une musique émotionnelement violente, comme si on en avait besoin. Du masochisme? pas si sur...Car sans vouloir faire de mauvais jeux de mots morbides, les toulousains en connaissent un rayon. Le temps de la reflexion en rajoute une couche avec onze plages dont seulement trois passent sous les cinq minutes !!! Et pourtant, à aucun moment, on ne ressent le besoin pour le groupe de faire du remplissage. C'est seulement pour le quintet une façon d'exprimer leurs sentiments, leur passion pour les musiques, une manière de s'extérioriser, en bref, un besoin de faire de faire vivre leurs envies jusqu'au bout. Entre les deux disques, le bassiste est devenu une bassiste, par la personne de la charmante x-syndicate Mélanie. Pour le reste, à part un son encore plus gros, une maturité encore plus impressionante, des nouveaux morceaux et des titres de Sors la tête remis au gout du jour, rien n'a changé. Vous me direz, c'est déjà pas mal. Oui, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ce premier LP enregistré par Fred Foulquier est une continuité et surtout une confirmation du talent des cinq. Dès l'intro "To be(tray)...", Psykup pose les bases d'un disque qui se voudra perturbant, percutant et surtout talentueux. Les ambiances sont crispantes, tout est joué au son clair, la batterie gronde dans une lenteur pesante, on est envouté, c'est déjà foutu ! Le chant des sirènes des bermudes laisse place à un "...Or not to be" des plus agressif, violent et provocateur qu'il soit. Antithèse, quand tu nous tiens ! Les musiciens sont imparables, le son est gigantesque, le hardcore soutient le métal, les cris croisent les hurlements, la double pédale rentre en communion avec les guitares accordées en ré. Le jazz fait quelques apparitions dans cette deuxième plage de l'album, un jazz prenant. Tout comme le thème de l'intro qui revient. La magie Psykup prend toute sa dimension dans ce morceau de 7'28''. La suite s'avèrera dans la même lignée. Magistral. Tout simplement magistral. Psykup ne fait pas semblant, ce sont les sentiments enfouis au fond de cette bête immonde qui ressurgissent. Avec l'appui de guitares toutes aussi étranges les unes que les autres, d'une batterie joué par un extra terrestre d'à peine 20 ans, d'une basse qui appuie ce sentiment inquiétant et surtout, deux voix surréalistes, capable d'endormir quiconque avec ces mélodies enivrantes et de reveiller des morts avec ces cris stridants et ces hurlements d'outre tombe. Quand on embrique tout ça, les cinq musiciens nourris par des Patton et d'autres fous issus d'un monde musical trop éloigné de nous arrivent à nous servir une mixture complètement folle mais tellement digeste. Comment marier l'amère et l'épicé? eux seuls en ont le secret. Il suffit de se laisser bercer par "Libido", morceau complètement fou où le terme fou a perdu de son sens. Pour les autres titres comme "La peur du vide" ou le terrifiant "Autruche", on ne sait pas si, en fermant les yeux, nous sommes dans un cauchemar bien réel ou bien dans les pensées de ce groupe hors du commun. Fais ton choix camarade. Le grand orchestre maléfique tellement humain nous offre la possibilité de partager une partie de son monde incompris de tous pendant onze morceaux, il serait dommage de ne pas en profiter. Un coup de maître, sans aucun doute. Sombrez simples mortels, Psykup est de retour.

Psykup / Chronique EP > Sors la tête

sors la tête Ce qu'on peut dire à l'écoute de ce Sors la tête de Psykup, c'est qu'on ne va pas s'ennuyer. Véritable foire aux décibels, le groupe Toulousain, influencé par la folie de Mike Patton version multi métal, n'en est pas moins un groupe intelligent. Oser un tel mélange avec une authenticité indétronable telle que la leur mérite le respect. Aux premiers abords, la musique des Psy semble une véritable jam. Il en est tout autrement. En réécoutant cet excellent 4 titres, on a affaire à une bande de 5 musiciens pas si barjots que ça. Non pas que leur démarche est calculée pour plaire, bien au contraire. Le groupe joue pour lui, ne fait pas de concession, et c'est cela qui plait. Bien que changeant de style toutes les quatre mesures, le tout est si fluide qu'on en reste interloqué. Les parties techniques s'enchaînent et se déchaînent pour créer des titres uniques. Deux guitares incisives et explosives, une section rythmique basse batterie à couper le souffle, et ces lignes vocales partagées entre un hurleur strident et un chanteur mélodique n'ayant pas peur de monter dans les graves à chaque cri. C'est en résumé la formule gagnante de Psykup. 4 titres, 35 minutes, on aura compris que le défouloir va être intense, extrême peut être. Dans tous les cas, l'auditeur est aux aguets, constamment attentif aux versants barrés des Toulousains. "Teacher" ouvre la voie de fort belle manière, ça frappe dur, le titre est représentatif de l'état d'esprit du disque : quand on pense que cette chanson est la plus accessible de ce 4 titres, on se demande ce que Psykup va nous desservir. "Teacher" a beau être agressif, il plonge l'auditeur que je suis dans un état d'excitation, toujours désireux de deviner le prochain break de batterie où le prochain hurlement d'un chanteur. Les voix sont nerveuses, flippantes, extraterrestres. Saturations, tambours, guitares psyckécore, vitesse, monstruosité. Quelques mots qui ne pourront jamais assez décrire cet univers, leur univers. Ça continue, et ça se complique pourrait on dire, de fort belle manière avec "Time and space", intro très rapide et dévastatrice, puis le rythme se fait plus lourd et malsain. La machine ne semble jamais s'enrayer, les passages soft font leur apparition pour mieux introduire des mesures métal. Mais à quoi bon décortiquer ce morceau, le mieux est de se laisser aller et d'écouter ces titres pour comprendre ce qu'est l'esprit Psykup. Rien ne se ressemble, tout s'assemble comme par enchantement, sauf que l'on est pas dans un conte de fée, mais plutôt dans une ode au Seigneur du son hors norme. Amen. Mon titre préféré est "La peur du vide", chanté en français, qui, à son intro funky, est pour moi le titre le plus affolant au niveau des sensations transmises. Le chant quelque peu mystérieux et très évocateur sous fond de sons plus que barrés fait beaucoup dans ce constat ! "Qu'est ce qui nous paralyse ? nous fait défaut ? nous terrorise ?" bah ma foi, me concernant, ce sont ces 5 cinglés de la compo, ces stakhanovistes du renversement de tendances et des sonorités tranchantes ! Le plus de ce titre reste certainement ce passage ambiant mi jazzy mi noir pour finir dans le chaos agrémenté de mélodies. Chapeau ! Le dernier titre de cet effort , "L'autruche" est carrément délirant ! Plus de dix minutes de délires, de frissons, de folie, avec en autre des passages flamenco et funky assez jouissif ! En trois lettres, F O U, mais écoutez, vous verrez !

Psykup , avec ce skeud, en a calmé et en calmera plus d'un ! Et le pire, c'est bien le live : passer derrière ce groupe est carrément suicidaire ! Un Cd qui est un vrai tremplin pour ce groupe qui mérite, par sa musique, son acharnement et sa simplicité, de se développer et d'exporter son autruche-core aux quatre coins de la France et même ailleurs ! Comme dirait l'autre, ça jouit !