Psykup - Ctrl+Alt+Fuck "We're back", après les premières hachures guitaristiques sur fond de caisse claire matraquée, voilà les premiers mots de Psykup depuis presque 10 ans... (We love you all c'était déjà en 2008, le temps passe vite...). Milka avait laissé le groupe en stand-by après la tournée (en juin 2009) et si le hiatus discographique s'étend sur presque 10 ans, les Toulousains sont revenus sur scène en juin 2014 avec leur nouveau bassiste Julian (déjà connu pour son travail avec Manimal, Klone ou Dwail) ne nous abandonnant réellement qu'un lustre.

Alors que la scène française est assez dense et que les groupes sont de mieux en mieux armés pour se faire connaître, aucun n'a été capable de prendre la place laissée vacante par Psykup. Certains s'essayent bien au déglingo-core mais réussir avec une telle maîtrise à enquiller des titres aussi tarés dans l'écriture (des textes comme de la musique), aussi violents dans l'exécution et dont on est incapable d'imaginer la suite à la première écoute, seul Psykup sait le faire. Retrouver ce son et ce style inimitable fait un bien fou, les années d'absence ont filé, on a l'impression qu'ils ont toujours été là un peu comme si le temps avait suspendu son vol tel un hippopotame plongeant dans une piscine près de la Martine sirotant son cocktail. On savoure du coup les délices rapides, les chocs, les accélérations alors qu'on pensait le combo à fond, les mélodies pures, les notes claires perdues au milieu du maelstrom, les petites voix affrontant les rythmes ultra puissants. Le Psykup du renouveau semble ne plus vouloir perdre de temps et aller à l'essentiel, un seul titre dépasse timidement les 6 minutes, oublie les morceaux tentaculaires, prends tes riffs dans les dents, ramasse-les (tes dents) et reprends-en (des riffs). Derrière cette atmosphère d'ensemble qui fait rimer baston avec déconne (le Santa Claus croisé avec des SS qui ne supporte plus les humains, le nécessaire shampooinage de tous les abrutis de la planète, le soleil qui se couche alors qu'il est à peine levé...), les Autruchiens font étalage de toute leur intelligence dans la construction et la destruction, ont pesé chaque accord, ont minuté chaque tempo, ont réfléchi aux voix, aux chants, aux contre-chants.

Le temps qu'il a fallu pour assembler cette heure de folle musique doit être long, très long, certaines idées ont peut-être mis plusieurs années à maturer et le résultat s'en ressent, Psykup ne pouvait pas manquer son retour, il est fracassant. Ctrl+Alt+Fuck est le meilleur redémarrage possible, merci d'être revenus, vous nous manquiez.