le temps de la reflexion Alors que l'on annonce la sortie prochaine de la réédition du premier effort longue version des Toulousains avec des bonus en forme de vidéos et de réorchéstrations accoustiques, il nous devait, chez le w-fenec, de chroniquer comme il se doit ledit disque, Le temps de la reflexion. Pour je ne sais quelle raison, cela n'a pas encore était fait. Alors, pénétrons dans le monde angoissant et puissant des Toulousains. Ou plutôt repénétrons. Car Sors la tête nous avait laissé de drôles de sentiments, une sorte de masochisme à prendre du plaisir à écouter une musique émotionnelement violente, comme si on en avait besoin. Du masochisme? pas si sur...Car sans vouloir faire de mauvais jeux de mots morbides, les toulousains en connaissent un rayon. Le temps de la reflexion en rajoute une couche avec onze plages dont seulement trois passent sous les cinq minutes !!! Et pourtant, à aucun moment, on ne ressent le besoin pour le groupe de faire du remplissage. C'est seulement pour le quintet une façon d'exprimer leurs sentiments, leur passion pour les musiques, une manière de s'extérioriser, en bref, un besoin de faire de faire vivre leurs envies jusqu'au bout. Entre les deux disques, le bassiste est devenu une bassiste, par la personne de la charmante x-syndicate Mélanie. Pour le reste, à part un son encore plus gros, une maturité encore plus impressionante, des nouveaux morceaux et des titres de Sors la tête remis au gout du jour, rien n'a changé. Vous me direz, c'est déjà pas mal. Oui, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ce premier LP enregistré par Fred Foulquier est une continuité et surtout une confirmation du talent des cinq. Dès l'intro "To be(tray)...", Psykup pose les bases d'un disque qui se voudra perturbant, percutant et surtout talentueux. Les ambiances sont crispantes, tout est joué au son clair, la batterie gronde dans une lenteur pesante, on est envouté, c'est déjà foutu ! Le chant des sirènes des bermudes laisse place à un "...Or not to be" des plus agressif, violent et provocateur qu'il soit. Antithèse, quand tu nous tiens ! Les musiciens sont imparables, le son est gigantesque, le hardcore soutient le métal, les cris croisent les hurlements, la double pédale rentre en communion avec les guitares accordées en ré. Le jazz fait quelques apparitions dans cette deuxième plage de l'album, un jazz prenant. Tout comme le thème de l'intro qui revient. La magie Psykup prend toute sa dimension dans ce morceau de 7'28''. La suite s'avèrera dans la même lignée. Magistral. Tout simplement magistral. Psykup ne fait pas semblant, ce sont les sentiments enfouis au fond de cette bête immonde qui ressurgissent. Avec l'appui de guitares toutes aussi étranges les unes que les autres, d'une batterie joué par un extra terrestre d'à peine 20 ans, d'une basse qui appuie ce sentiment inquiétant et surtout, deux voix surréalistes, capable d'endormir quiconque avec ces mélodies enivrantes et de reveiller des morts avec ces cris stridants et ces hurlements d'outre tombe. Quand on embrique tout ça, les cinq musiciens nourris par des Patton et d'autres fous issus d'un monde musical trop éloigné de nous arrivent à nous servir une mixture complètement folle mais tellement digeste. Comment marier l'amère et l'épicé? eux seuls en ont le secret. Il suffit de se laisser bercer par "Libido", morceau complètement fou où le terme fou a perdu de son sens. Pour les autres titres comme "La peur du vide" ou le terrifiant "Autruche", on ne sait pas si, en fermant les yeux, nous sommes dans un cauchemar bien réel ou bien dans les pensées de ce groupe hors du commun. Fais ton choix camarade. Le grand orchestre maléfique tellement humain nous offre la possibilité de partager une partie de son monde incompris de tous pendant onze morceaux, il serait dommage de ne pas en profiter. Un coup de maître, sans aucun doute. Sombrez simples mortels, Psykup est de retour.