psykup : l'ombre et la proie Se lancer dans la chronique du nouvel album de Psykup est un exercice périlleux, on pourrait écrire durant des heures qu'on garderait ce goût d'inachevé tant il y a de choses à dire... Qui fait de l'ombre ? Qui est la proie ? Qui fait tourner le manège ? Qui chevauchera un cheval de bois ? Qui va s'asseoir sur la chaise électrique ? Se précipiter sur la piste "L'ombre et la proie" (le titre qui donne son nom à l'album) n'apportera aucune réponse... Et aucun nouvel élément, les toulousains sont toujours aussi frappadingues et foutent leurs délires en plein de milieu de l'album là où les autres les cachent en fin de bande... Plutôt que de citer Faith No More, on dira aux plus jeunes que System Of A Down paraît bien sage à côté de Psykup qui est allé enregistrer au studio des Milans chez Gojira (l'intro de "Do it yourself" ne serait-elle pas un petit clin d'oeil ?) pour pouvoir s'attaquer sans crainte au monde entier.
Chant speedé, pop, métal, français, anglais, parlé, doublé, rythmique clinquante, sourde, tapageuse, ravageuse, guitares vombrissantes, éclairantes, tailladantes, apaisantes, L'ombre et la proie propose de tout et passe de l'un à l'autre en moins de temps qu'il ne faut pour comprendre comment c'est possible... La technicité est mise au service de la folie et le groupe ne recule devant rien, leurs prouesses se dissimulent derrière les ambiances maltraitées et hypnotiques. L'auditeur a plus intérêt à se laisser encercler par leurs titres qu'à essayer de les suivre (ou pire, d'essayer de comprendre où ils vont aller !).
Les amateurs du chant clair et mélodieux de "Amnesia", "Polder" et "On ne sait jamais" sont obligés de descendre du manège quelques instants pour se précipiter sur Agora Fidelio, les autres, continuez de tourner et de recevoir des coups de jus (Ju' ?)... Ceux-là sont bons à prendre !