20/12/20 Merci pour les chocolats : 10 ans d'histoire du pub ADK : "Merci pour les chocolats", c'est un documentaire qui met en lumière le Pub ADK, salle de concert de banlieue parisienne (Seine-et-Marne) lequel a fermé(...)
> Lire la dépêche
03/12/19 RIP Apathia Records : 2009-2019 : Apathia Records (Pryapisme, Zapruder, Dirty Shirt) tire sa révérence le jour de son 10e anniversaire. Jehan et Jeremy ont laissé un message d'adieu sur(...)
> Lire la dépêche
19/01/19 Quand l'ombre pénètre Vesperine : Vesperine sort son premier long format le 22 mars chez Apathia Records (Pryapisme, Zapruder notamment), Espérer sombrer. Outre le très classieux artwork(...)
> Lire la dépêche
Numéro :
Mag #35
Mass Hysteria est en couv de notre nouveau mag ! Les furieux ne sont pas les seuls à être interviewés puisque tu peux également lire les réponses à nos questions de Frank Turner, Therapy?, Mia Vita Violenta, Seeds of Mary et Bukowski.
Pryapisme revient dans les bacs, toujours sous la bienveillante protection de son garde du corps en chef, Apathia Records, et continue (après Street Fighters II, le tournoi des légendes en 2013) de collaborer avec un monde qui leur est cher puisque les Clermontois ont sorti la bande originale d'un jeu-vidéo de nerd retro-80-90's nommé Epic loon. Le pitch ? Bon, OK, je la fais courte : ce sont les aventures de quatre aliens qui envahissent un téléviseur à la suite de leur maladroite libération. Pour s'en débarrasser, Joe (le protagoniste) va devoir insérer ses films préférés en VHS (Dracula, Godzilla, Alien et Jurrasic Park) et en aller au bout à travers un jeu de plateforme. Et sinon la BO dans tout ça ? Eh bien 1h20 de Pryapisme, mon bon ! Oui, toujours autant fourre-tout, le même bazar musical franchissant les frontières de l'extrême (voir nos anciennes chroniques pour cela). La différence avec les précédents disques se perçoit uniquement sur certaines plages plus thématiques, orchestrées et ambiancées en totale adéquation avec l'objectif du projet. Mais également par la participation d'un orchestre virtuel de 115 chats (si j'ai bien compté !). Ah, mais, si si, ça fait toute la différence ! Par contre, comment tu les places sur scène les chats ?
On était en mal d'eux après un Futurologie ambiancé et virevoltant lancé il y a deux ans maintenant, duquel on ne s'est vraiment pas encore remis, faut bien l'avouer. Loin de nous l'idée d'oublier la sortie l'année dernière de Repump the pectine, un réenregistrement de vieilleries inavouables datant des débuts de Pryapisme, mais la promo médias a quasiment été inexistante, et puis début 2017, le quintet clermontois refait surface avec Diabolicus felinae pandemonium. Oui, on sait, mais attendez de voir la gueule du nom des chansons qui n'ont pas leur pareil pour patauger dans la crétinerie. Car il faut bien avouer qu'on est quand même un peu habitué à ça depuis les débuts du groupe, comme l'attendu petit texte de présentation, dont seul Apathia Records se fait la spécialité, qui annonce sur la jaquette promo, comme à l'accoutumé, que le groupe ne sait toujours pas écrire de bio. On apprend aussi que sur scène, la formation est comme un gamin de 10 ans élevé avec Les Chevaliers du Zodiaque et essayant de jouer une chanson de DragonForce sur Guitar Hero pendant qu'il mange une pizza extra fromage. Mais le top du top reste l'explication de ce nouvel album : "Le disque raconte l'avènement de l'ère du Chat, celle qui remplacera l'Homme. Après l'arrivée des lol-cats sur internet qui constitue la dernière conspiration, bien après celle de l'Égypte Antique où les chats dirigeaient déjà les plus hautes arcanes du pouvoir, les félins diaboliques préparent désormais l'accouchement du chat de Satan, l'Élu qui soumettra l'humanité et conquerra à terme la galaxie tout entière à l'aide de son pentagramme de croquettes."
Rassurez-vous (ou pas), les Pryapisme sont toujours ces barjots geeks fans de chats (dédicace au passage à feu La Belette et Styx pour leurs featurings époustouflants) qui osent avec effronterie les confrontations de styles dans un registre quasi surnaturel et magique. Même si Diabolicus felinae pandemonium puise davantage dans des influences venues de musiques traditionnelles (orientales, de l'Est, africaines, latines) et bourrine de plus en plus les tympans à l'aide de programmations électroniques rugissantes ("Un max de croco", ''A la zheuleuleu"), Pryapisme n'en a pas pour autant oublié de sertir sa musique d'espièglerie 8-bits ("Carambolage fillette contre individu dragon non-décortiqué"), de jazz ("Tau ceti central"), de prog-rock déglingo ("C++") et bien évidemment de touches de métal diabolique pour montrer qui est le patron. Oui, car quand on est capable de renier autant les schémas préconçus de la musique, le tout avec un souci du détail remarquable, et sans arriver à écœurer son auditoire (ça reste très subjectif, j'en conviens), on ne peut que s'incliner face à une telle réussite. Et appeler ça, des patrons, tout simplement !
Parler de Pryapisme n'est jamais une mince affaire. Et c'est peu de le dire. Mon ex-collègue et néanmoins ami Aurelio avait plutôt bien tiré son épingle du jeu avec sa chronique d'Hyperblast super collider. Amoureux des mots qu'il est, et auteur d'un style plus ou moins tarabiscoté, il a bien du s'éclater, aucun doute là-dessus. Pour ma part, c'est un peu plus compliqué, je pourrais même en rester là et reproduire tout ou partie de son article pour aborder Futurologie, le nouveau disque des Clermontois. J'ai pas encore foutu le disque dans la platine que déjà ça sent l'embrouille : annoncé comme un EP, la galette présente 12 titres pour un total de 46 minutes ! Tout ça parce qu'il n'y a qu'un seul morceau de 23 minutes découpé en 11 parties avec, en guise de "bonus track", la version orchestrale - genre BO de film super bien chiadée - de 23 minutes elle aussi, cela va de soit. Ce long titre intitulé (sérieusement, j'en sue d'avance) "Petit traité de futurologie sur l'homo cretinus trampolinis (et son annexe sur les nageoires caudales)" présente la caractéristique de traiter des chats, de l'espace et du loyer à payer. Je n'ai pas encore foutu le disque dans la platine que ça continue de sentir l'embrouille.
Présenté dans un package promo charmant, un digipak DVD envoyé par les sympathiques et comiques gens du label Apathia Records, Futurologie risque de faire du bruit dans Landerneau. Le message de la maison de disque est clair : "Dans le but de nous assurer une bonne chronique dans votre magazine, nous embaucherons une strip-teaseuse super bonne pour vous". Et je ne parle même pas du message à caractère important du groupe lui-même sur la sentence prononcée en fonction de la critique positive ou négative du rédacteur. Je n'ai pas encore foutu le disque dans la platine que ça continue toujours de sentir l'embrouille. La chronique sera forcément positive mais encore faut-il que j'arrive à l'écrire... Je n'attendrai pas impatiemment l'effeuilleuse à ma porte après cela car la musique indescriptible et bluffante de Pryapisme vaut bien mieux que ça. Futurologie est un assemblage brillant et extravagant de sonorités issues de courants musicaux modernes et classiques. Un patchwork regroupant, dans une liste non exhaustive, le classique fantasy et à suspens, le métal extrême avec ses blastbeats millimétrés et ses leads atypiques, l'électro subtile et tapageuse, le 8-bits, le jazz-funk 70's, la world music traditionnelle et exotique, le tout agrémenté de drôleries sonores et samplées en tout genre (robot, chat, extraits de films...). J'ai foutu le disque dans la platine et je suis déjà embrouillé.
Pryapisme sera la musique du XXIIè siècle, celle qui aura bénéficié d'assez de temps pour subir une parfaite mutation des genres. Ou du moins, celle qui en définira les grandes lignes. Car l'œuvre concernée ici est composée comme une pièce futuriste classique, un espèce d'opéra avant-gardiste rock avec ses rebondissements à vous rendre totalement fou. A la fois tempétueux, glaçant, drôle, bordélique et complètement culotté, Futurologie poursuit et complète à sa manière le travail et les prouesses déjà exécutées par le passé par les membres, entre autres, de Mr. Bungle, Secret Chiefs 3 ou Frank Zappa. Avec leur nouvel album, les Clermontois viennent donner un gros coup de pied dans la fourmilière du milieu artistique, une belle leçon pour tous ces artistes qui baissent leurs frocs ou pour ceux ont commencé la musique sans références musicales sérieuses et solides, et qui logiquement nous servent de la bonne souplette. Chapeau bas Messieurs !
PS : Bon, Jehan, on s'arrange comment pour la strip-teaseuse ?
Pryapisme / Chronique LP > Hyperblast super collider
"Pryapisme est un groupe qui ne sait pas écrire de bio depuis 2000.
Après des études de ninja, une reconversion dans la contre-expertise de matériel technique pour un grand groupe du secteur automobile, pryapisme propose une relecture avant-gardiste de l\'oeuvre de Tolstoï, mais avec de vrais morceaux de pizza dedans." Voilà en avant-propos ce que l'on peut lire du groupe en guise de biographie officielle. Et c'est déjà pas mal.
Passons aux choses plus sérieuses (enfin... bon, voilà quoi...) avec donc cet Hyperblast super collider, nouvel effort d'un groupe qui avait notamment déjà commis un certain Rococo Holocaust pas piqué des hannetons, cette fois-ci sorti avec le concours du très recommandable label Apathia Records. Un disque aussi joyeusement bordélique que savamment capilotracté, mélangeant allègrement électro, musique d'avant-garde, metal extrême et quelques autres bizarreries sonores qui une fois inséminées dans le ventre de la bête, accouche d'une créature sonore assez indéfinissable, jouissive et fourmillant d'idées. Et tout ça avec en prime des noms de morceaux aussi savoureux que "Un druide est giboyeux lorsqu'il se prend pour un neutrino", "Boudin blanc et blanc boudin" ou "Jon-bon-jon-boutros-boutros-boutros-bovi-miou-miou", ce dernier n'ayant certainement pas été conçu alors que tout le monde était sobre au sein du groupe (l'auteur de ses lignes ne voyant pas d'autre explication rationnelle).
Une batterie qui envoie de la double-pédale brutalement pénétrante, des arrangements façon jeu vidéo d'arcade vs expérimentations sonores venues de 2027 et passées par un vortex enfanté par le groupe à lui-même à coups de reins métalliques aussi fulgurants que subversifs, voici le nintendo-core façon Pryapisme c'est à dire, plus gros, plus dur, plus extrême et sans aucun doute bien mieux gaulé que n'importe lequel de ses contemporains. L'artwork est à l'avenant de ce bordel ambiant renvoyant à l'esprit gamer-geek des années 80 et le gentil minou de la pochette se prend une belle giclée de bits en pleine face alors que le groupe n'oublie aucunement son auditoire, arrosant copieusement ses enceintes dans un gang-bang de décibels (avec une petite référence cinématographique sur "Random Jean Vigo"). Pour ensuite poser sur la platine le machin sonore le plus invraisemblablement titré de la décennie écoulée (et celle à venir) avec le très très (très)... long "La notion de chiralité de spin et d'oscillation de saveur des particules supersymetriques definissant un champs scalaire lors d'une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modele ekpyrotique". [note de l'auteur : on leur dit que ce n'est pas la taille qui compte mais le goût?]
Tornade free-jazz barrée, une rythmique aussi frénétique qu'un essaim de frelons sous LSD (si tu ne vois pas ce que ça donne, t'as qu'à essayer d'en donner à UN frelon et on en reparle), mathcore dopé façon athlète d'Europe de l'Est du début des années 80 à l'électronique 8-bits, barbarie harmonique histoire de défriser les intégristes de la grammaire musicale de conservatoire : Pryapisme, c'est tout ça et encore plus, surtout quand on comprend (enfin, c'était pas trop tôt) que le groupe a du s'enfiler une pleine plaquette de petites pilules bleues avant de commettre cette infamie bruitiste. Quelques petites élucubrations complètement déjantées et sacrément hallucinées ("Cochenille, membrane et volcanologie", "J'ai envie de te claquer"), un zeste de provoc'... gratuite tant qu'à faire ("Lesbian bordello") et des délires constants d'une précision aussi mathématique que sa furie déjantée se révèle libératrice. Là, autant dire que les Mike Patton, Zorn, Merzbow et consorts peuvent aller se rhabiller niveau bizarreries artistiques, ce groupe là en tient assurément une bonne. Et s'est offert un petit voyage aller-retour dans un générateur d'improbabilité au moment d'imaginer cet OVNI barré qu'est Hyperblast super collider.
Puis si c'est pas ça, faut qu'ils nous disent ce qu'ils prennent hein, parce qu'on veut la même.
En naviguant sur notre site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour sauver vos préférences et réaliser des statistiques de visites.
[ charte d'utilisation ]